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Le nouveau défi de Pirlo

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Le nouveau défi de Pirlo

La semaine dernière, Andrea Pirlo a officiellement fait ses adieux au Milan AC, après dix belles années d'union. Le joueur devrait rebondir à la Juventus, qui le courtise depuis de longs mois. Retour en dix dates sur le parcours milanais d'un joueur beaucoup trop classe.

1. Été 2001

Transfert au Milan AC pour 20 millions d’euros

Au mois de juillet 2001, Andrea Pirlo est transféré au Milan AC. A cette époque, le joueur a déjà quatre saisons de Serie A dans les pattes. Une et demie avec Brescia, une avec la Reggina, une et demie avec l’Inter. Dans tous ces clubs, il est utilisé comme milieu offensif, « à la Del Piero ». C’est à la Reggina qu’il réalise sa meilleure saison, aux côtés de Roberto Baronio et Mohamed Kallon. Lors de ses derniers mois à Brescia, Mazzone le fait reculer pour pouvoir l’associer à Baggio. C’est Carlo Ancelotti qui le désire à Milan, et insiste auprès de Berlusconi pour faire signer ce joueur qu’il définit à l’époque comme « prometteur » . Sa première année sous le maillot rossonero est mitigée. Pirlo cire souvent le banc et ne joue que dix-huit matches, terminant la saison sans le moindre titre.

2. 2002-03

Changement de rôle et Ligue des Champions

Mais au début de la saison suivante, la poisse va faire le bonheur du joueur. Cette poisse frappe conjointement Gattuso et Ambrosini, les deux chiens du garde du milieu de terrain. L’occasion est trop belle pour Pirlo. Ancelotti lui demande de reculer, comme à Brescia, et de jouer devant la défense. C’est le tournant de sa carrière. Comme un poisson dans l’eau à son nouveau poste, Pirlo se révèle aux yeux de tous. En pleine bourre, il inscrit neuf buts en vingt-sept apparitions et force le coach milanais à inventer un nouveau 4-3-1-2, avec Pirlo devant la défense, juste derrière Seedorf et Gattuso. Cette révolution tactique est un succès : le nouveau Milan, basé sur la technique, remporte la Ligue des Champions, en battant la Juventus en finale. Le vrai Pirlo est né.

3. 2003-04

Premier Scudetto

Au cours de la saison 2003-04, Pirlo est le phare d’un Milan AC souverain en Italie. Parallèlement, il devient petit à petit un titulaire indiscutable de l’équipe nationale alors guidée par Trapattoni. Avec Milan, il marque six buts en Serie A, tous à domicile, et réussit à s’imposer comme le tireur de coups-francs officiel des Rossoneri, dans une équipe qui compte dans ses rangs des Kakà, Rui Costa et autres Schevchenko. En toute logique, Pirlo remporte son premier Scudetto au terme d’une saison dominée de bout en bout. Mais il connaît également la plus grosse désillusion de sa carrière : l’incroyable élimination en quarts de finale de la Ligue des Champions. Après une victoire 4-1 au match aller, Milan se fait balayer 4-0, au match retour, par le Deportivo La Corogne. Apprendre à pleurer.

4. 2004-05

Finale maudite face à Liverpool

Pirlo le dit sans vergogne : après La Corogne, il ne pensait pas pouvoir vive un pire cauchemar. Et pourtant, le destin lui a réservé un vicieux tour. Le 25 mai 2005, Milan joue la finale de la Ligue des Champions, à Istanbul, face à Liverpool. Le match débute idéalement : après moins d’une minute, le milieu de terrain délivre un caviar à Maldini, qui ouvre le score de volée. Milan déroule et mène 3-0 à la pause. Mais le syndrome Riazor fait subrepticement son retour. Les Rossoneri craquent totalement en seconde période, et se font rattraper à 3-3. Lors de la fatidique séance des tirs au but, Pirlo, qui n’avait jamais raté un pénalty depuis son arrivée à Milan, flanche mentalement et manque son tir. Milan s’incline et Pirlo voit passer sous son nez son trophée favori.

5. Juillet 2006

Champion du Monde avec l’Italie

Les prestations exemplaires de Pirlo font de lui l’un des piliers de la Squadra Azzurra qui aborde la Coupe du Monde en Allemagne. La veille du premier match face au Ghana, au programme le 12 juin, Pirlo joue les Madame Irma : « J’ai testé le ballon, ce n’est pas le même que j’utilise avec Milan, mais je saurai le faire tourner parfaitement » . Le joueur tient parole. Le lendemain, il inscrit le premier but de la chevauchée italienne, avec une super frappe enroulée. La machine est lancée. Lors de la demi-finale contre l’Allemagne, c’est lui qui invente cet amour de passe pour Grosso, à la 119ème minute. Le 12 juillet, lors de la finale contre la France, il prend la responsabilité de tirer en premier son tir au but, et ne flanche pas. Pirlo, sur un nuage, rafle le prix honorifique de « meilleur joueur de la finale » et termine à la 3ème place des meilleurs joueurs du Mondial, derrière Zidane et Cannavaro.

6. 2006-07

L’apogée de son talent

La saison 2006-07 signe peut-être l’apogée du talent de Pirlo. Tout juste sacré Champion du Monde, reconnu au niveau mondial, Pirlo se trouve à merveille dans un effectif où brille l’étoile Kakà. Le scandale Calciopoli ébranle toutefois le Milan AC en championnat (8 points de pénalité), qui, du coup, se reporte sur la Ligue des Champions. A partir des huitièmes de finale, le parcours des Rossoneri est parfait, avec une demi-finale retour de rêve contre Manchester United (3-0), et une finale en guise de vendetta face aux bourreaux de Liverpool (2-1). Pirlo contribue largement au parcours milanais, prenant sa petite revanche personnelle sur les Reds (et sur lui-même) avec un coup-franc magistral dévié par le renard Inzaghi. Pirlo est au sommet. De l’Europe. De son art.

7. Fin 2007

5ème au classement du Ballon d’Or

Après une telle saison, et de tels résultats obtenus au cours des dernières compétitions, Pirlo devient l’un des sérieux candidats au Ballon d’Or. Manque de bol pour lui (Xavi et Iniesta, quatre années plus tard, compatissent), il tombe sur une période où son pote Kakà est sur une autre planète. Le Brésilien remporte le trophée haut la main, devançant, déjà, Cristiano Ronaldo et Messi. Pirlo se classe finalement 5ème, juste derrière Didier Drogba. Il s’agira là de son meilleur classement. Les années suivantes, il ne terminera même pas dans la liste des 25 (puis des 29, puis des 23). Normal, il ne jouait pas au Barça.

8. Septembre 2010

Capitaine de la Squadra Azzurra pour la première fois

Lors du Mondial 2010, à cause d’une blessure, Pirlo est le grand absent des premiers matches de poule. Son absence fait très mal à la Squadra, qui se retrouve privée de son métronome. Encore convalescent, Lippi le fait entrer à 35 minutes de la fin du dernier match, contre la Slovaquie. Sa rentrée transforme l’équipe, qui crée plus de jeu en une demi-heure que depuis le début de la compétition. Malheureusement, il est déjà trop tard, l’Italie est éliminée. Quelques semaines plus tard, pour le premier match des éliminatoires de l’Euro 2012 contre l’Estonie, Pirlo est promu capitaine par Cesare Prandelli. Première gagnante : l’Italie s’impose 2-1 (il offre une passe décisive à Cassano) et débute de fort belle manière un chemin qui devrait la mener sans trop de problèmes vers l’Ukraine et la Pologne.

9. Octobre 2010

Dernier but avec le maillot rossonero

2 octobre 2010. Milan n’a pas effectué un début de saison idéal, avec notamment une défaite face à Cesena et un nul à domicile contre Catane. Le déplacement à Parme peut marquer un tournant. Face au manque de jeu et d’idées des Rossoneri, Pirlo prend en mains les choses. A la 25ème minute, il prend sa chance des 30 mètres, et trouve la lucarne du portier parmesan, signant très vraisemblablement le plus beau but de sa carrière. Milan s’impose grâce à ce chef d’œuvre (1-0). Le milieu de terrain ne le sait pas encore, mais il vient de marquer cette date d’une double croix. Celle de son tout dernier but avec le maillot milanais. Et celle du début de la remontée du Milan AC qui, un mois plus tard, s’emparera de la tête de la Serie A, pour ne plus jamais la quitter.

10. Mai 2011

400ème match avec Milan

Après des semaines et des semaines de rééducation dues à une blessure tenace, Pirlo réussit à faire son retour, quelques jours avant la fin de la saison. Il joue quelques minutes face à Bologne, puis reste sur le banc contre la Roma, pour le match qui offre le Scudetto au Milan AC. Quelques jours plus tard, il est aligné d’entrée de jeu pour la demi-finale retour de Coupe d’Italie contre Palerme. Pour l’occasion, il revêt le brassard de capitaine (un cadeau d’adieu d’Allegri?) et célèbre son 400ème match avec le maillot rossonero. Un évènement un peu amer, puisque Milan s’incline et échoue aux portes de la finale. Le week-end suivant, il participe à la fête Scudetto, face à Cagliari (4-1) en remplaçant Ambrosini à la mi-temps. Il s’agit là de sa toute dernière apparition à San Siro en tant que joueur du Milan AC. Quatre jours plus tard, il annonce officiellement son départ, après dix années d’amour rouge et noir. A 31 ans, sa nouvelle vie commence.

Eric Maggiori

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