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  • Atlético de Madrid-Bayern Munich (1-0)

Le Bayern emporté par la Saúl

Par Gabriel Cnudde
4 minutes
Le Bayern emporté par la Saúl

Grâce à un bijou de Saúl Ñíguez et à son habituelle rigueur défensive, l'Atlético a dominé le Bayern de Guardiola (1-0). Les Allemands, à l'attaque pendant plus d'une heure, devront trouver la faille à l'Allianz Arena.

Atlético de Madrid 1-0 Bayern Munich

But : Saúl (11e) pour l’Atlético

Le football est une fête, c’est bien connu. Et qu’est-ce qu’une fête sans musique ? Rien, effectivement. Ce soir, l’Atlético a fait danser le Bayern Munich sur une bande son originale. À leur grille harmonique défensive toujours aussi bien maîtrisée, les musiciens de Simeone ont ajouté des gammes offensives harmonieuses. Mais comme un orchestre a toujours besoin d’un chef, comme un groupe a toujours besoin d’un leader, cette équipe avait besoin d’un homme qui comprend qu’en football comme en musique, tout est affaire de rythme. Ce soir, il portait le nom de Saúl Ñíguez. Petits pas chaloupés, respiration, crochet, respiration, double crochet, respiration, conclusion. La partition est belle, l’interprétation sublime. Les Blues Brothers avaient raison : ce soir, nous sommes tous des Saúl men.

Saúl décroche

C’est dans un Vicente-Calderón chaud bouillant, mais sans le grand Diego Godín, que les hommes de Simeone entament cette double confrontation appétissante contre le monstre bavarois. Un monstre assoiffé de ballons qui se heurte – ce n’est pas une surprise – à la rage de vaincre de ses chasseurs. Avec leurs organes masculins et leurs couteaux, les Madrilènes allument les premières mèches. Les Allemands font le dos rond, attendant leur heure, sans savoir ce qui les attend. Après dix minutes de jeu seulement, Saúl Ñíguez se saisit du ballon aux trente mètres et humilie la moitié de l’effectif adverse avant de conclure avec son pied gauche enroulé de cachemire (11e).

Assommé, honteux, tout rouge, le Bayern Munich perd son football face à un Atléti qui défend très haut et très bien. Les partenaires du grand Neuer s’en remettent donc aux coups de pied arrêtés pour se montrer dangereux. Le coup franc de Douglas Costa manque d’ailleurs de peu le cadre (25e). Le vrai problème des Allemands est défensif : Javi Martínez est d’une lenteur folle et ne peut contenir les furieuses accélérations de Griezmann. Vidal semble être le premier à perdre patience face au bloc équipe qui lui fait face et balance une frappe pleine de désespoir à dix minutes du repos. Gabi peut sourire, c’est manifestement lui qui a joué de malice pour faire sortir le Chilien de son match. À la pause, le Bayern est bien mal embarqué. Les plans de Simeone sont parfaitement exécutés, et le Vicente-Calderón chante comme jamais.

Bis repetita

Après un repos trop long pour les spectateurs avides de spectacle, les Bavarois reviennent sur le terrain pétris de bonnes intentions. Mais Guardiola n’ignore sans doute pas que l’Atlético évolue désormais dans sa position favorite. Devant au score, face à une équipe qui provoque du jeu, rien ne semble pouvoir atteindre l’Atléti. Sauf cette énorme patate d’Alaba qui vient s’écraser sur la barre transversale d’Oblak (54e). Le même Oblak qui stoppe net une tête de Javi Martínez, étonnamment seul dans la surface de réparation. Et si le bloc commençait à se fissurer ? Pour venir donner le coup de grâce, Guardiola fait entrer Franck Ribéry à la place de l’autre Français, Kingsley Coman. Les vingt dernières minutes risquent d’être longues pour les locaux.

Mais là où cet Atlético est fascinant, c’est que quand on le croit perdu, au bord de la rupture, quand il mérite d’être puni, rien ne se passe. L’entrée de Thomas Müller en lieu et place d’Alcántara permet à Guardiola de continuer à abattre ses cartes les plus justes techniquement pour la fin du match. Malin. Seulement, à vingt minutes du terme, les Espagnols se réveillent en contre. Torres réalise un geste sublime, mais trouve le poteau de Neuer (74e). Le match face au Barça est dans toutes les mémoires… Celui-ci en est un bis repetita. Saúl Ñíguez cède sa place à Thomas Partey pour les ultimes minutes d’un match dont le score ne bouge toujours pas. Et ne bougera jamais. Comme un bel air de soul, il restera là à jamais.

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