- C1
- Inter/Schalke 04 (2-5)
L’Inter se suicide
Huit buts encaissés en deux matches, deux titres perdus en une semaine. L'Inter Milan va mal. Quand certains utopistes trouveront le moyen de rêver à une remontée fantastique, les plus pragmatiques recollent les morceaux d'une défense meurtrie. La hype Leonardo n'aura duré qu'un temps.
Les tifosi de l’Inter Milan qui oscillaient encore entre la rigueur défensive de José Mourinho et le football chatoyant prôné par Leonardo y voient plus clair. Hier, face à Schalke (2-5), la défense milanaise a implosé, pendant que l’attaque manquait clairement de génie. Quelques jours après s’être inclinés dans le crucial derby face au Milan AC, les nerazzurri ont rendu les armes et leur titre en Champion’s League, face à un adversaire supposément à leur portée. S’il apparait logique qu’après un tel fiasco, la défense – centrale notamment – soit pointée du doigt, Ranocchia et Chivu ne sont pas les seuls responsables d’une débâcle lourde de conséquences. Le manque de liant entre le milieu et l’attaque, comme l’échec de la relation Eto’o-Milito, constituent des points noirs qui, à un tel niveau, même face au onzième de Bundesliga, ne pardonnent pas. Et le public de Giuseppe Meazza ne s’y trompe pas.
L’Inter sans défense
A trop arborer la nouvelle philosophie véhiculée par Leonardo, la presse oublie souvent les valeurs qui ont emmené cette équipe à tout rafler en 2010. Si aujourd’hui, et ce jusqu’au mois de juin, les Intéristes peuvent aborder un maillot où la virgule Nike semble perdue entre une pléiade de trophée, c’est avant tout grâce à une implacable rigueur défensive. Eto’o latéral droit, ça vous parle? Alors forcément, quand les vieux briscards Lucio et Samuel, véritables tauliers de cette équipe, manquent à l’appel lorsque la douce musique de la C1 résonne dans les travées de Giuseppe Meazza, la note est salée. Certes, Ranocchia prouve match après match, que dans quelques séances de muscu, il pourra être une alternative crédible aux deux videurs de night-club milanais, et Chivu, avec ou sans casque, reste un joueur honorable. Mais l’impact physique et le facteur peur que la charnière argentino-brésilienne apporte sont, plus que non-négligeable, indispensables à l’Inter. Hier, tout l’Inter regretter l’absence de Samuel face à ce boeuf d’Edu, et Lucio se faisait désirer à la relance. Enfin,la complicité entre les Dupond et Dupont de la défense nerazzurra était également un motif de regret hier soir. L’alternative Cordoba, rentré suite à l’exclusion de Chivu, paraissait crédible, au moins au niveau de l’expérience. Mais Leo a fait ses choix. Des choix plus forcés qu’autre chose.
Sneijder et les autres
Dans son malheur, Leonardo a eu du bol. Il dispose dans son effectif, d’un mec qui aurait du choper le Ballon d’Or l’hiver dernier. Seul milanais véritablement inspiré hier, Wesley Sneijder a, lors de chacune de ses prises de décisions, créé une brèche dans la défense allemande. Celui qui trouve la tête de Cambiasso lors du second but milanais aura essayé, tout au long du match, d’envoyer Milito et Eto’o au but, dans des conditions cinq étoiles, mais les deux gaillards, habituellement si efficaces n’y arrivaient pas. Souvent hors-jeu, Milito n’est plus que l’ombre du serial buteur qu’il était l’an passé. Quand à Eto’o, visiblement agacé par le sort réservé à son Inter, il a plus tenté de faire la différence seul que de s’inscrire dans un mouvement collectif. Ambiance cour de récréation. Plus que l’inefficacité de la doublette offensive milanaise, c’est l’absence de relation entre ces deux éléments qui transformait chacune des offensives lombardes en pétard mouillé. Sneijder pour Eto’o: ça fonctionne. Sneijder pour Milito: ça fonctionne. Sneijder pour Gignac: ça fonctionnerait. Eto’o pour Milito: ça coince. Rancoeur de l’an passée, ou simple incompréhension entre deux joueurs au profil différent, les explications sont multiples mais le résultat est unique. Un mutisme offensif que l’Inter, seule équipe italienne a pouvoir se ruer vers l’avant dès la première mi-temps d’un quart de finale de C1, paye cher. Tellement cher qu’en quelques jours, la Coupe d’Italie pourrait être devenu le principal objectif…
Maintenant, on fait quoi ?
Soyons clairs: si les amateurs de Bundesliga savent que Schalke 04 est une équipe capable d’exploser en vol et de prendre 4-0 au match retour, ce scénario parait peu probable. Alors quid des ambitions de l’Inter Milan? Le Scudetto a été perdu samedi soir, la Champions League hier. Encore en course en Coupe d’Italie, où ils sont également tenants du titre, les joueurs de Leonardo auront tout intérêt à se sortir du guet-apens tendu par la Roma s’ils veulent jouer une finale cette année et sortir de cette incroyable spirale de lose. De toute façon, Massimo Moratti le sait, sa saison est vérolée. 2011 marque la fin du règne de l’Inter guerrier bâti par Mourinho. A Leonardo de revenir aux bases…
Swann Borsellino
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