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Jean-Marc Pilorget : « On avait l’impression d’être intouchables »

Propos recueillis par Clément Chaillou
4 minutes
Jean-Marc Pilorget : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On avait l&rsquo;impression d&rsquo;être intouchables<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

En 1986, le PSG remportait son premier titre de champion de France, avec dans ses rangs Luis Fernandez, Dominique Rocheteau, Safet Susić... et Jean-Marc Pilorget. Presque 30 ans après, le joueur le plus capé de l'histoire du club – 435 matchs, quand même – juge la performance de Zlatan et ses copains.

Jean-Marc, qu’est-ce que ça fait de voir à nouveau Paris champion de France, 27 ans après votre sacre, et 19 ans après celui de 1994 ?Quand on est resté comme moi supporter inconditionnel de ce club et de cette équipe, on attend ce moment depuis longtemps. Ce n’est pas un soulagement, parce qu’on s’y était préparé, on savait que cette équipe allait être championne depuis sa construction, mais ça fait quand même très plaisir de revoir le club en haut de l’affiche.

Vous vous rappelez de la soirée du titre en 1986 ? Comment vous l’aviez célébré ?Honnêtement, je n’ai pas vraiment de souvenirs de la soirée en elle-même. Pourtant on avait validé le titre lors de la dernière journée, mais je crois qu’on l’avait fêté bien avant. Presque toute l’année, en fait. On avait l’impression d’être intouchables, on savait qu’on allait être champions à la fin de la saison. Autant j’ai un souvenir très marquant de la fête après la finale de la Coupe de France en 1982, parce que c’était le premier titre du PSG, autant je ne me rappelle plus trop de la fête en 1986, même si la récompense était plus valorisante.

Vous deviez quand même avoir l’impression de réussir quelque chose de grand, non ?Oui, surtout quand on est parisien et qu’on n’a connu que ce club. Il y avait eu les deux Coupes de France en 82 et 83, mais une coupe, c’est épisodique. Là, c’était sur la durée, sur toute notre saison. C’était la première fois où tout le monde reconnaissait que le PSG méritait ce titre, vraiment.

À l’époque, vous pensiez qu’il faudrait attendre aussi longtemps pour voir Paris remporter un deuxième, puis un troisième titre ?Honnêtement, non. Je ne pensais vraiment pas que le club allait suivre cette courbe là. Je pensais que Paris allait grandir plus vite et devenir l’une des équipes phares de France, et même d’Europe.

Vous avez dit être encore un fidèle supporter du PSG. Vous avez l’occasion d’aller au Parc ?Ah oui, je le serai toujours, je serai supporter jusqu’à la fin… Je n’ai plus trop la possibilité d’aller les voir jouer depuis que je suis entraîneur de Cannes, mais avant j’y allais régulièrement.

Le PSG de 2013 est-il vraiment le même club que celui de 1986 ? Hier soir, après le match, certains joueurs semblaient un peu blasés…Je ne sais pas, je suis un peu partagé. Sur les images, parce qu’on ne nous montre pas tout, je vois plein de joueurs heureux, soulagés, satisfaits de ce qu’ils ont fait pendant toute une saison. Après quand j’ai vu les Français d’un côté, et les étrangers de l’autre, j’ai trouvé ça un peu bizarre. En revanche je pense que le président a apprécié ce titre à sa juste valeur. C’est une récompense pour tous ses efforts, et pas seulement financiers. Je trouve que les dirigeants du PSG font leur travail avec beaucoup de recul, beaucoup de classe.

Vous êtes plutôt favorable à la nouvelle politique du PSG, alors ?C’est la seule qui a permis au PSG de se retrouver en haut du tableau, en tout cas. Cette année et pour les années à venir je pense, même s’il peut y avoir une belle bataille avec Monaco. Ça va aussi permettre à Paris de se rapprocher des grands d’Europe, c’est important.

Matuidi a déclaré que ce serait un échec désormais si Paris n’était pas champion l’an prochain. Vous pensez aussi que c’est le début d’une nouvelle ère ?Oui, je pense clairement qu’on va vers une domination du Paris Saint-Germain dans les prochaines années, ce qui paraît normal au vu des investissements et des joueurs qu’ils font venir. C’est également positif pour tout le football français.

Vous êtes resté au PSG pendant presque 15 ans, qu’est-ce que vous pensez de ces joueurs qui sont arrivés l’été dernier et qui risquent déjà de repartir ?C’est l’évolution du football, tout simplement. Peut-être que je ferais la même chose si je jouais maintenant. Moi, ce que j’apprécie, ce n’est pas forcément la longévité des joueurs dans un club, c’est plus le fait de les voir se donner à fond durant le temps où ils portent le maillot. Même si c’est pour une année.

En 2013, Paris a Zlatan Ibrahimović. Mais vous, vous aviez Safet Susić…C’est toujours délicat de comparer deux joueurs qui ne jouent pas au même poste, et pas à la même époque. Quand on regarde les statistiques de Zlatan, on voit qu’il a joué un rôle prépondérant dans l’efficacité de cette équipe offensive, c’est évident. Après, Safet, pour moi, c’était la grande classe. Ils auraient peut-être pu jouer ensemble, qui sait ?

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