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« Je suis une personne avec une identité qui ne se négocie pas »

Propos recueillis par Aquiles Furlone, à Las Palmas
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Juan Carlos Valerón a donc dit stop, après 21 saisons offertes au football professionnel espagnol. Originaire des Canaries, il finit chez lui, au club de Las Palmas, remonté en Liga en 2015, et assuré d'y rester la saison prochaine. Interview avec le néo-retraité de 40 ans.

Lors de ses dernières années de carrière, Paolo Maldini expliquait que la première chose qu’il faisait quand il se levait le matin, c’était de regarder le temps qu’il faisait parce que s’il pleuvait, ses genoux grinçaient… À 40 ans, quelle est la première chose que tu fais quand tu te lèves ?Disons qu’ici aux Canaries, on a moins le problème de la pluie… Du coup, je ne regarde pas trop par la fenêtre, mais je me prépare, je prends mon petit déjeuner et je file à l’entraînement. La routine.

Une routine qui va donc s’arrêter, après 21 saisons professionnelles… C’était quoi ton secret pour continuer à courir derrière un ballon ? Y a pas vraiment de secret, c’est une question de motivation, si je n’avais plus ce feu sacré en moi, sans doute que j’aurais arrêté depuis longtemps. Moi, chaque matin, j’ai eu envie d’aller m’entraîner. C’est ça l’ingrédient principal, l’envie. On naît avec, et c’est vrai que plus on grandit, plus on la perd. Quelque part, le défi d’un footballeur, c’est de garder l’envie, l’alimenter. L’important, c’est de ne pas la perdre. Ces derniers mois sont vraiment spéciaux pour moi. D’abord, il y a eu la montée avec l’équipe de ma terre après tant d’années de carrière. Personne n’y croyait et on l’a fait. Je suis très reconnaissant à Dieu de ce que je vis. Après trois ans sans jouer en première division, c’est un énorme plaisir de retrouver l’élite avec Las Palmas. Franchement, je n’y croyais pas vraiment, si on m’avait dit que ça finirait comme ça… Revenir jouer à la maison en deuxième division, oui, mais monter… à 40 ans…

Le Camp Nou t’a ovationné, et Balaídos, le stade du Celta Vigo, l’a fait aussi alors que tu es une idole de son grand rival, le Deportivo La Corogne… Qu’est-ce que ça t’inspire ?Moi, j’espère refléter l’homme que je suis dans la vie sur un terrain de football. C’est ce que j’ai toujours essayé de faire, alors forcément, ce genre de reconnaissances me touche et m’honore énormément.

Tu te souviens du jour où tu as signé ton premier contrat pro avec Las Palmas ? Tu t’es dis que ça faisait beaucoup d’argent ?Tu sais, à l’époque, à mon âge, l’argent, je ne m’en rendais pas compte. Moi, ce que je voulais, c’était jouer au football. Là, j’avais l’opportunité de le faire pour une équipe professionnelle. Non pas que je sois vertueux et que l’argent ne comptait pas pour moi, mais je pense qu’à ce moment-là, pour moi comme pour n’importe quel jeune, ce qui était important, c’était la promesse de faire ce que je rêvais de faire.

Tu as passé tes journées avec des joueurs qui ont l’âge d’être tes fils. Tu n’as pas eu l’impression d’être largué parfois ?De ce côté, ça va, je n’ai pas trop de problèmes. Je suis quelqu’un qui s’adapte bien à tout type de caractères, de personnalités, je ne suis pas du tout du genre conflictuel dans un vestiaire. Bien sûr, on n’a pas les mêmes âges, mais on a partagé d’autres choses. Puis on est souvent sortis ensemble, boire des verres, se faire des bouffes. On se voit beaucoup hors des entraînements.

Si tu regardes un match d’il y a 30 ans, il fallait qu’un joueur sorte sur civière pour qu’un mec reçoive un carton jaune. Aujourd’hui, le footballeur est bien mieux protégé, du coup le spectacle aussi.

Il existe une astuce pour durer aussi longtemps dans une même activité professionnelle ?Non, pas que je sache en tout cas. Le football, c’est une activité qui peut rapidement dégrader ton physique et ton état mental et c’est pour ça que pas mal de joueurs finissent par arrêter, alors qu’ils ne sont pas si âgés que ça. Moi, j’ai eu la chance de revenir jouer chez moi. Peut-être que si je n’avais pas eu cette opportunité, j’aurais moi aussi lâché avant.

Au niveau qui est le tien, l’intelligence supplante la rapidité ?Totalement. Dans les dernières années d’une carrière, la maturité fait que tu comprends mieux le jeu, tu deviens meilleur, tu compenses les situations physiques par la réflexion. Disons aussi que c’est la seule solution pour survivre à mon âge. Utiliser son cerveau, c’est une façon d’exploiter au mieux ta façon de jouer. La mienne en l’occurrence.

Le football a évolué en bien ou en mal selon toi ?En bien. Lors des dernières décennies, le football est devenu bien plus spectaculaire, on mise davantage sur des joueurs techniques, des manieurs de ballon. Il y a une volonté d’aller de l’avant et pratiquer un football offensif. Voilà, on est dans cette direction-là aujourd’hui.

Donc, tu as l’impression que ça joue mieux qu’il y a 20 ans ?Non, on ne peut pas dire ça. On ne devrait pas comparer le football de différentes époques. C’est impossible. Et puis, chaque période a ses bons et ses mauvais côtés : avant ce n’était pas pire, et aujourd’hui tout n’est pas parfait.

C’est plus difficile aujourd’hui de bien jouer ?C’est tellement difficile de répondre… Par exemple, si tu regardes un match d’il y a 30 ans, pour qu’un mec reçoive un carton jaune, il fallait qu’un joueur sorte sur civière. Aujourd’hui, le footballeur est bien mieux protégé, du coup le spectacle aussi.

Quand je donne des ballons de but, je me sens bien, j’ai fait mon travail.

Tu n’as jamais été un joueur médiatique. Pourtant aujourd’hui, l’image d’un footballeur, son apparence, est aussi importante que sa qualité sur le terrain…Chacun voit et fait sa vie comme il l’entend. Je ne suis pas là pour dire que je vaux plus qu’un autre. Je ne dis pas que ma manière d’être est l’idéal, chacun fait ce qu’il veut du moment qu’il est heureux. Moi, je le suis, et c’est tout ce qui compte.

Tu dis souvent qu’il y a des footballeurs et des joueurs de football. C’est quoi la différence ?Il y a des gens passionnés, et puis il y a ceux qui voient le football comme un travail comme un autre. Moi, je suis un passionné. Devenir professionnel n’a pas été facile. J’ai fait beaucoup de sacrifices, et j’ai renoncé à pas mal de choses pour réaliser mon rêve. Mais encore une fois, je suis très heureux d’avoir pu vivre de ma passion.

Tu préfères faire une passe décisive ou marquer ?Ce n’est pas tant que je préfère. Je prends autant de plaisir dans un cas comme dans l’autre. Après, mon football, c’est la passe, mes caractéristiques de joueur sont celles d’un passeur plus que d’un buteur. Alors quand je donne des ballons de but, je me sens bien, j’ai fait mon travail.

Tes anciens coéquipiers expliquaient que même si tu étais en position de marquer, tu cherchais encore à trouver la meilleure passe. Pourquoi ?C’est vrai… Mais tu sais, pour un attaquant, un but c’est vital, ils vivent de ça. Mon rôle, c’est passeur, et ça suppose de faire des cadeaux. Comme ça, tout le monde est content : celui qui passe, et celui qui marque. Quand ça fonctionne comme ça, au final, il n’y a qu’un seul bénéficiaire : l’équipe.

En Espagne, tu as longtemps été considéré comme le Zidane espagnol. Tu l’as vécu comme un hommage ou au contraire comme une tare ?Un hommage évidemment ! Être comparé à un joueur de ce calibre, imagine ce que ça suppose… Mais pour être sincère, je ne crois pas avoir atteint son niveau… Il a joué dans les plus grands clubs, il a tout gagné, il est champion du monde… Moi, je suis loin de tout ça, voilà pourquoi c’est un honneur qu’on m’ait surnommé comme ça.

Qu’est-ce qui t’a manqué pour te rapprocher du niveau de Zidane ?Il ne m’a rien manqué. Chacun a les qualités qu’il a. J’ai été très heureux avec ma carrière, je le suis encore, je n’ai jamais eu besoin d’autres choses pour être heureux dans ma vie d’homme ou dans ma vie sur les terrains. Au final, ce qui importe vraiment, c’est d’être comblé et cohérent avec soi-même.

Est-ce que, comme lui, tu te sens prêt à devenir entraîneur ?Difficile à dire pour le moment. J’aime bien vivre au jour le jour, et jusque-là, j’ai toujours réfléchi comme un joueur. On verra… Je sais qu’à mon âge beaucoup de joueurs sont déjà à la retraite ou pensent à leur reconversion. Mais moi, je prends les choses comme elles viennent. C’est ma manière de vivre et d’être heureux.

C’est quoi pour toi bien jouer au football ?Disons qu’il y a plusieurs manières de faire en sorte que ce que tu proposes se passe bien. Et qui dit bien se passer dit bons résultats. Si les résultats sont bons, finalement, peu importe la méthode ou la manière employée. Tu as des gens qui aiment le football dynamique, d’autres qui préfèrent quand il se joue de manière plus posée. Tous les styles sont bons, il ne faut pas être sectaire parce qu’à la fin, s’il y a un bon résultat au bout, c’est que le chemin emprunté a été bon.

C’est assez diffus ce qui se passe dans ma tête quand je suis sur le terrain. En général, les joueurs comme moi, ceux qui jouent au milieu, qui font jouer les autres, ont du mal à expliquer ce qu’ils font.

Mais un footballeur avec des caractéristiques techniques comme les tiennes a forcément une préférence, non ?Évidemment ! Le football que je préfère s’articule autour des combinaisons et des associations avec mes coéquipiers. J’aime le football avec des redoublements de passes. J’aime croire que ce je peux faire sur un terrain peut faire plaisir aux gens assis en tribunes. Au-delà de voir son équipe gagner, je veux que le supporter passe un bon moment en nous voyant jouer.

Tu as ce don de rendre faciles des choses difficiles avec un ballon entre les pieds. Tu vois des choses que les autres ne voient pas ? Tu vois des lignes de passes ? Des ombres ?Je n’en sais rien… Ce sont des qualités innées, la vérité c’est que je ne saurais pas bien te décrire ça. C’est assez diffus ce qui se passe dans ma tête quand je suis sur le terrain. En général, les joueurs comme moi, ceux qui jouent au milieu, qui font jouer les autres, ont du mal à expliquer ce qu’ils font. Peut-être que j’arrive à me trouver dans des positions sur le terrain que d’autres ne voient pas ou alors peut-être qu’ils les voient, mais ils ne se sentent pas d’y aller. Le truc, c’est de trouver le tempo et l’espace pour faire ce que tu penses être la bonne décision au bon moment.

Tu te vois comme Riquelme, un footballeur pour les puristes ?C’est vrai qu’on a beaucoup de points en commun. Nos positions sur le terrain sont les mêmes et nos caractéristiques sont très claires. On aime le jeu, faire jouer, rendre les autres meilleurs et donner du plaisir aux gens.

Tu as déclaré que le football devait être un art. Du coup, tu te considères comme un artiste ?Non, je ne me considère pas comme un emblème du beau jeu. En revanche, je me considère comme une personne avec une identité qui ne se négocie pas. Que le résultat soit bon ou mauvais, je reste le même, je ne change pas ma façon de vivre ma vie et de voir le football. Certains se dénaturent pour atteindre leurs objectifs. Moi, j’ai toujours voulu prouver qu’on pouvait gagner en restant soi-même. Après, on m’a toujours dit que j’aurais dû être plus buteur, que je me rapproche plus de la surface. Ça oui, j’aurais pu mieux faire, je le reconnais.

Plus jeune, j’étais vraiment très frêle. Je n’avais quasiment pas de muscles. J’avais très peu de force et j’ai essayé de m’améliorer avec le temps.

Diego Tristán, ton coéquipier au Depor, a dit de toi que si tu n’as pas été le meilleur joueur du monde, c’est juste parce que tu ne l’as pas voulu. Tu es d’accord avec ça ?Il a dit ça comme ça… C’était une façon de parler, quoi, rien d’autre… Il pensait que si j’avais eu un autre caractère, si j’avais fait les choses autrement, et bien peut-être qu’il me serait arrivé d’autres choses… Mais comme je le dis, je suis comme je suis. Je n’ai aucun regret par rapport à ce que j’ai vécu dans le football.

Quand tu as signé à l’Atlético, Sacchi, ton coach, pensait qu’avec ton physique, tu ne pouvais pas jouer.Il ne m’en a jamais parlé directement, mais ce qui est vrai, c’est que plus jeune, j’étais vraiment très frêle. Je n’avais quasiment pas de muscles. J’avais très peu de force et j’ai essayé de m’améliorer avec le temps. Au final, j’ai réussi à le convaincre que j’avais la capacité pour jouer au plus haut niveau. De toute façon, c’est l’histoire de ma vie footballistique : essayer de convaincre l’entraîneur qu’avec ma façon de jouer, je pouvais aider l’équipe et qu’être sur la pelouse était un plus pour mes coéquipiers.

Tu as été l’un des premiers joueurs espagnols à pratiquer le fameux tiki-taka, mais à cette époque, la sélection espagnole avait un autre style de jeu… Quelque part, tu ne regrettes pas d’avoir été en avance sur ton temps ? C’est vrai que j’ai été l’un des premiers à jouer de cette manière à une époque où ce n’était pas vraiment la norme. Malgré tout, j’ai eu la chance de jouer pour la sélection, avec de très grands joueurs. Je n’ai aucun regret par rapport à la Selección. D’ailleurs, j’adore regarder cette équipe jouer. Elle est remplie de bons joueurs, des joueurs qui me régalent les yeux.

Del Bosque a dit qu’il regrettait que tu ne sois pas né plus tard tant tu aurais eu ta place dans sa sélection.C’est une grande satisfaction de l’entendre dire ça, c’est très flatteur.

Aujourd’hui, on a la sensation que des joueurs comme Djalminha avec qui tu jouais au Depor n’existent plus. C’est terminé, le football fantasque ?Comme je le disais auparavant, chaque époque a connu un football différent. Tu as des périodes où tu as des joueurs plus spectaculaires et d’autres moins. Le jeu change, revient à ses origines, puis évolue. C’est aussi la grandeur de ce jeu.

Avec le Depor, on vivait une autre époque où, économiquement, les clubs du pays pouvaient presque rivaliser avec Madrid ou Barcelone. Aujourd’hui, c’est bien plus compliqué. Surtout quand on connaît la situation des comptes des clubs espagnols.

C’est la pression du résultat qui tue le spectacle ?La pression a toujours existé. Je crois plutôt que la frilosité transposée au football a à voir avec l’éducation footballistique et le caractère des joueurs. Je n’ai pas enterré la fantaisie. Au final, je crois que ce profil de footballeur va finir par faire son retour. Je suis sûr qu’à l’avenir, on va voir des joueurs avec un profil qui n’existent pas ou qui n’existent plus aujourd’hui. Encore une fois, c’est un éternel recommencement.

Iniesta a dit qu’il paierait sa place juste pour te voir jouer. Toi, pour quel joueur tu paierais un billet ?Pour n’importe quel joueur qui me ferait prendre du plaisir. Et heureusement, il y en a encore un paquet.

Qu’a apporté le Deportivo dont tu étais le meneur au football espagnol ?On a réussi à pratiquer un football plutôt pas mal qui nous a permis de concurrencer les plus grands d’Espagne et d’Europe. Je dirais même que c’est surtout en Europe qu’on a fait de très, très grands matchs avec des victoires importantes. On avait une équipe équilibrée, qui jouait, qui avait une façon de concevoir le football en fonction des footballeurs qui la composaient. Une génération de joueurs avec énormément de personnalité.

Cette victoire en 2004 sur le Milan, alors champion d’Europe en titre (défaite 4-1 à Milan et victoire 4-0 à la Corogne), c’est le point d’orgue de cette équipe ? Il y a eu des moments importants durant ces années, mais oui, le match avec la plus grande répercussion, c’est sans doute cette élimination du grand Milan. En matière de jeu pur, je ne considère pas que ce soit le meilleur qu’on ait fait. On a fait d’autres matchs à un niveau supérieur, mais on a joué suffisamment bien pour remonter une double confrontation où tout était contre nous.

Une trajectoire comme celle du Deportivo, ce serait encore possible aujourd’hui ?C’est très compliqué. On vivait une autre époque où, économiquement, les clubs du pays pouvaient presque rivaliser avec Madrid ou Barcelone. Aujourd’hui, d’un point de vue économique, c’est bien plus compliqué. Surtout quand on connaît la situation des comptes des clubs espagnols.

Ce Depor pourrait être une métaphore de la crise espagnole ?Je ne sais pas, je sais que nous n’étions pas les seuls à bousculer le Real et le Barça. On a su profiter de cette période où des équipes comme le Depor pouvaient faire venir des talents, des grands joueurs, chose qu’aujourd’hui, les clubs ne peuvent plus faire.

Tu étais très proche de Naybet, à l’époque. Mauro Silva disait qu’il était complètement taré…(Rires) Il était différent des autres, mais sa personnalité était extraordinaire. Je l’admire vraiment. Et puis au-delà d’être un type exceptionnel, c’est sans doute le meilleur défenseur que j’ai eu l’occasion de croiser. Il jouait comme il vivait : sans peur. Il jouait sans se préoccuper de l’adversaire qu’il avait en face de lui. Mentalement, il était très fort.

Vous êtes toujours en contact aujourd’hui. En tant que pratiquants, quels regards portez-vous sur « les guerres de religion » actuelles ? Vous en parlez entre vous ? C’est assez triste en réalité, sur ça on est tous d’accord, non ? Je ne comprends pas ce qui se passe… Je respecte toutes les façons d’envisager la vie, moi j’ai la mienne, je fais en sorte de l’appliquer et je suis heureux comme ça.

Toi qui es pratiquant, tu arrives à comprendre qu’on puisse tuer pour Dieu ?Ce sont des façons de voir la vie que je ne partage pas, mais je ne suis personne pour juger. Le Dieu que moi je connais, j’essaie de vivre en fonction de ses préceptes.

Tu n’as pas de tatouages, pas de boucles d’oreilles, tu es revenu jouer sur ta terre au lieu d’aller au Qatar ou aux États-Unis pour de l’argent. En fait, t’es un type trop bon ?Non… je ne crois pas que je sois trop bon. Je prends mes décisions en fonction de ma relation à Dieu, c’est lui qui guide mes pas et lui qui m’indique où aller, et comme tu peux le comprendre, le plus important pour Dieu, ce n’est pas l’argent, mais les gens, les relations que tu entretiens avec eux. Conclusion, moi je suis content comme je suis, heureux d’être entouré de gens qui veulent être avec moi ou qui pensent que je peux leur venir en aide.

Personne ne devrait connaître le drame qui est celui des migrants. Mais ici bas, ce sont les hommes qui décident et c’est pour ça qu’il y a tant de disparités entre les gens.

Quel genre d’enfance tu as eue ?Une bonne enfance. Je viens d’une famille de six frères, et seul mon père travaillait. Il a fait de son mieux pour nous, mais six enfants, c’est énorme. Mais petit, on ne se rend pas compte de ces choses-là. Je n’ai jamais eu la sensation qu’il me manquait quelque chose, juste que j’étais heureux avec ce que j’avais. Les choses ne sont pas comme elles sont, mais comment on les prend, et le plus heureux n’est pas le plus riche, mais celui qui a le moins de besoin. Je n’ai jamais eu grand-chose, mais je n’en voulais pas plus.

C’est comment Arguineguín, ton village, qui est aussi celui de David Silva ?C’est un petit village de pêcheurs, dans le sud de Gran Canaria. Malgré le développement touristique de l’île, l’esprit de village prédomine. C’est chez moi, ma maison, celle de mes parents, là où ils sont nés, le village de mon enfance. C’est l’endroit au monde où je me sens le mieux.

Qui est la star du coin : toi ou David Silva ?Je ne mesure pas la célébrité. Tout ce que je sais, c’est que David, Aythami (défenseur central de Las Palmas, ndlr), qui vient aussi de là-bas, et moi sommes très heureux de représenter cette zone. Les gens sont très affectueux envers nous. C’est toujours un plaisir de retourner là-bas, on s’y sent bien. J’espère que cet été, je pourrai croiser David sur la plage.

Au-delà de l’image de carte postale, les Canaries ont été confrontées au drame des migrants bien avant qu’elle ne soit d’actualité partout en Europe. David Silva a même raconté qu’il avait vu des radeaux débarquer sur la plage…Non, je n’ai jamais vu de telles choses, mais c’est parce que j’ai quitté l’île très jeune. La situation des réfugiés m’attriste parce que c’est symptomatique d’un monde malade. Je pense qu’il y a assez de ressources pour que tout le monde puisse vivre décemment. Personne ne devrait connaître le drame qui est celui des migrants. Mais ici bas, ce sont les hommes qui décident et c’est pour ça qu’il y a tant de disparités entre les gens.

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