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Janis Antiste : « Crocheter Bonucci avant de marquer, c’est indescriptible »

Propos recueillis par Andrea Chazy
6 minutes
Janis Antiste : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Crocheter Bonucci avant de marquer, c’est indescriptible<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Appelé pour la première fois par Sylvain Ripoll, Janis Antiste (19 ans) pourrait jouer ses premières minutes avec les Espoirs dès ce vendredi face à l’Ukraine (18h30) à Brest. Titulaire depuis le début de saison en Serie A avec le Spezia Calcio de Thiago Motta, l’ancien attaquant toulousain raconte sa nouvelle vie de l’autre côté des Alpes.

Comment est-ce que l’on fête une première sélection chez les Espoirs ?C’est un véritable honneur pour moi d’être là. Ce n’est pas anodin, il ne faut pas banaliser ça. Même si j’ai fait quelques bonnes performances en club, je ne m’y attendais pas. C’était une surprise. J’ai directement appelé ma famille qui était très fière. Puis ensuite mes agents, mes potes. L’objectif maintenant que j’y suis, c’est d’aider l’équipe à se qualifier pour l’Euro. Et ça commence dès maintenant avec le match contre l’Ukraine puis ensuite contre la Serbie.

En Italie, dès les premiers jours, on comprend qu’il y a une culture du travail qui est bien implantée, et tant mieux, car ça correspond à mon caractère.

Tu as quitté Toulouse sur une désillusion sportive (défaite en barrage d’accession face à Nantes, NDLR) pour le Spezia Calcio et la Serie A cet été. Comment as-tu vécu ce changement ? La fin de saison a été difficile à vivre, car Toulouse mérite de jouer en Ligue 1. C’est mon club de cœur, où j’ai débuté, donc ne pas aider le TFC à remonter est forcément une désillusion. Après, j’ai décidé de prendre un nouveau départ en allant à La Spezia. Passer de la Ligue 2 à la Serie A, dans une belle ville avec un entraîneur (Thiago Motta, NDLR) qui parle français et qui pratique un football offensif, c’est le bon choix pour l’attaquant que je suis. En Italie, dès les premiers jours, on comprend qu’il y a une culture du travail qui est bien implantée, et tant mieux, car ça correspond à mon caractère. Ce challenge, c’est aussi l’occasion d’apprendre une nouvelle langue, de découvrir une nouvelle culture. Et puis bon, je ne suis pas tout seul, il y a Kelvin Amian qui était à Toulouse qui est là aussi !

Tu expliquais pour Onze Mondial qu’il y a six mois à Toulouse, tu étais sur le point de quitter le domicile familial pour emménager seul. Finalement là, tu as même changé de pays… Je m’étais préparé mentalement à tous ces changements. Mais bon, ce n’est pas la même chose de vivre tout seul à Toulouse où tu as quand même des repères que de vivre seul à La Spezia. Pour voir ma famille aujourd’hui, je dois prendre l’avion. La première semaine a été un peu difficile, car je ne comprenais pas trop l’italien, j’étais à l’hôtel, tu avais encore cette barrière de la langue, même si je me démerde pas trop mal en anglais. Aujourd’hui, ça va mieux, et on traîne souvent ensemble avec Kelvin et Mbala Nzola, un autre Français. Mbala, c’est un peu notre professeur d’italien et notre guide touristique. Il nous a notamment emmené à Forte dei Marmi (en Toscane, NDLR).

On avait pris la voiture, mais les Cinque Terre, c’est en hauteur et tu as des routes… T’as peur de finir dans le ravin !

Vous n’avez pas encore eu le temps de passer aux Cinque Terre, la destination de vacances à la mode à un pas de La Spezia ?Si, j’y suis allé avec Kelvin, mais on ne savait pas que c’était plus rapide de s’y rendre en train. On avait pris la voiture, mais les Cinque Terre, c’est en hauteur et tu as des routes… T’as peur de finir dans le ravin ! Le trajet dure quarante-cinq minutes, je peux te dire que je ne la referai plus. Quand ma famille viendra, on ira en train !

Quelle est ta relation avec Thiago Motta ?Il me fait confiance, j’aime beaucoup sa philosophie de jeu. Il aime qu’on ait le ballon, même face aux grosses équipes, on joue et on n’a pas peur. Ce n’est pas notre style d’avoir un bloc bas et de procéder en contre. On n’est pour le moment pas récompensés, mais on a aussi joué pas mal de grosses équipes comme la Lazio, Milan, la Juve…

Comptablement, c’est quand même un début de saison compliqué pour ton équipe avec une seule victoire après sept journées… Vous en parlez ?Non, mais d’un point de vue personnel, je savais en venant ici que l’objectif serait le maintien. Tout le monde en a conscience, et on montre quand même par séquence de belles choses : le match face à la Juve par exemple (défaite 3-2 à domicile, NDLR), on peut le gagner. Il faut continuer à bosser, et c’est tout.

Face à la Juventus justement, tu as marqué ton premier but en première division. Raconte-nous ce moment.C’est une sensation que je n’avais jamais connue auparavant, car c’était la première fois que je marquais devant beaucoup de supporters (la saison dernière, Janis Antiste a marqué 7 buts en Ligue 2 avec les Violets, mais il n’y avait pas de public à cause de la Covid, NDLR). Et puis en plus, c’était face à la Juve, et je crochète Bonucci avant de marquer ! C’est indescriptible.

Quand je marque contre la Juve, c’est le bazar dans ma tête à ce moment-là avec l’adrénaline.

On a l’impression que tu sais pas trop quoi faire d’ailleurs quand tu marques.Ouais, après, j’ai fait ce que j’ai pu, hein, c’est le bazar dans ma tête à ce moment-là avec l’adrénaline. (Rires.) Mais j’avais quand même une célébration en tête que je fais à la fin.

Tu n’es d’ailleurs pas loin du doublé lors de cette rencontre. Forcément, il y a des regrets ?Oui, c’est Bonucci ou De Ligt qui sauve le ballon sur la ligne. Pour être honnête, à la fin du match, je pensais plus à ce doublé que j’ai manqué qu’à ce premier but en Serie A. J’étais dégoûté de ne pas avoir inscrit ce deuxième but, car je pense qu’on aurait gagné le match.

Quel bilan fais-tu de ces premiers mois en Serie A ?Il y a énormément de travail au niveau tactique, et c’est un vrai plaisir d’évoluer dans un championnat où tu affrontes des joueurs de classe internationale comme Adrien Rabiot, par exemple. Si on veut progresser autant sur le plan physique que tactique, c’est le championnat parfait. J’apprends tous les jours à l’entraînement ou en match et j’ai le sentiment d’avoir une grosse marge de progression. En Italie, à la fin d’une séance, je suis K.-O. Je pars faire une grosse sieste dans la foulée.

J’ai hâte d’aller jouer à San Siro. C’est quand même un stade qui a du vécu. Celui de la Juve aussi, on m’a dit qu’il était pas mal.

Est-ce qu’il y a un match dans la saison que tu attends en particulier ?Il y a tellement de matchs contre de grosses équipes que c’est difficile à dire… Allez, j’ai hâte d’aller jouer à San Siro. C’est quand même un stade qui a du vécu. Celui de la Juve aussi, on m’a dit qu’il était pas mal.

Dernière question : tu passes beaucoup de temps avec Kelvin Amian et Mbala Nzola. C’est qui le plus fort ?C’est pas le même poste, mais je vais me mouiller et dire Kéké parce que c’est mon gars. Mais en matière de gabarit, c’est « Nzozo » sans hésiter. Il est costaud !

Kelvin Amian et Janis Antiste, un duo d’ex-Violets à La Spezia

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Propos recueillis par Andrea Chazy

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