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Gillot et les trois jours
Francis Gillot semble parfois un peu mollasson, mais c’est pour mieux cacher son jeu. Dans un style pisse-froid, le technicien girondin sait faire passer le message, surtout lorsqu’il ne gagne pas. Comme une prémonition, c’était peu avant la défaite des siens à Caen, dimanche (1-0).
« Moi, je fais la gueule pendant trois jours, et j’ai du mal à digérer… Eux (ses joueurs, ndlr), un peu moins, expliquait-il, amer. Mais c’est tant mieux ! Ils sont plus jeunes et ils ne revoient pas le match. Moi, je le revois trois fois et je le trouve trois fois mauvais ! Donc, je fais un peu plus la gueule pendant trois jours et eux, un peu moins… C’est logique, ils passent à autre chose et absorbent plus » , ajoutait-il.
Un problème de génération, probablement. « Bon, ils sont conscients, parce qu’après le match dans le vestiaire, certains ne sont pas contents. Ils sont là pour gagner et quand ce n’est pas le cas, ils sont déçus ; il serait donc injuste de dire le contraire, mais dans l’ensemble ils oublient plus vite… Pour certains, ça dure un jour ou deux, pour d’autres, c’est dix minutes ou une demi-heure. Moi, jusqu’au mercredi c’est comme ça ! »
Alors, leur dire que Bordeaux ne s’est imposé qu’une seule fois à Caen depuis 1932, c’est pisser dans un violon.
Putain de jeunesse.
LB