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Darío Argento

Par Aram Saroyan
4 minutes
Darío Argento

Préféré à Lucas Alario et Gonzalo Higuaín, Darío Benedetto vient d'être appelé à 27 ans par Jorge Sampaoli. Une récompense logique pour le buteur de Boca Juniors, qui a réussi à faire oublier Carlos Tévez dans les cœurs jaune et bleu au bout d'une trajectoire bordélique.

Il existe des milliers de possibilités d’exploser après un but. Parfois, un baiser envoyé vers le ciel suffit. Darío Benedetto n’est pas du genre à s’étaler, c’est comme ça. Expliquer ce baiser devenu iconique revient alors avant tout à briser le silence, à plonger et nager dans une enfance ayant pris un virage traumatique. Le tableau est le suivant : Darío a douze ans et participe sous les yeux de sa famille aux Juegos Evita Bonaerenses, un tournoi amateur référence en Argentine, organisé dans le sud de la province de Buenos Aires, à Berazategui. Déjà planté dans les surfaces adverses, le gamin empile les buts. Là, son regard se détourne. Assise dans la foule, sa mère, Alicia Oviedo, s’effondre et meurt d’un arrêt cardiaque. À l’âge où l’on se croit intouchable, où l’on se rêve en footballeur professionnel, Darío Benedetto range crampons et maillot d’Independiente, son club formateur. Quinze ans plus tard, le voilà avec le maillot du club de ses rêves – Boca Juniors – sur le dos, mais aussi au milieu de Lionel Messi, Paulo Dybala et Mauro Icardi, entre autres. Drôle de destin.

De la maçonnerie à Arsenal

« Tu étudies ou tu viens travailler avec moi. » Après le décès de sa femme, le père de Darío avait pourtant été catégorique. Impossible pour son fils de continuer comme ça. « Vago » , sorte de « tête en l’air » version argentine, est l’adjectif qui qualifie le mieux l’adolescent qu’il est alors. Largué sur le terrain, perdu dans les allées de l’école, le gamin est paumé et commence à bosser en tant que maçon. Entre les chantiers, une autre échappatoire partagée avec son frère Lucas : Darío découvre la musique, joue du tambour dans le groupe de cumbia du frangin, nommé Los del Pato en hommage à leur quartier de naissance. « J’ai toujours adoré jouer de plusieurs instruments. Quand j’étais gamin, avec mon frère et des potes, on a monté un groupe. J’aime les percussions. Et même si je n’ai jamais étudié la musique, je m’en sors bien » , racontait-il récemment dans les colonnes de Record. Détail : le football lui manque et lui revient rapidement à l’esprit. À 17 ans, alors qu’il a petit à petit rechaussé les vissés, la réserve du club d’Arsenal de Sarandí l’approche. Darío Benedetto reprend ses habitudes, en découvre de nouvelles – soit déménager souvent en enchaînant les prêts à Defensa y Justicia d’abord, puis à Gimnasia de Jujuy –, avant de finalement filer au Mexique. El Pipa se construit.

Le record de Tijuana et les pleurs de sa femme

Mieux, il grandit. En 2013, quand Arsenal de Sarandí le lâche définitivement, lassé de voir le jeune buteur galérer en Argentine, Tijuana devient le laboratoire d’expériences réussies : rapidement, le voilà meilleur buteur de l’histoire du jeune club. Club América craque, le recrute pour sept millions d’euros, mais s’il se balade sur les terrains de Liga MX et du continent, Darío Benedetto cherche encore à faire tomber son rêve.

Un rêve qu’il n’a jamais caché, au point de se le tatouer sur le corps : jouer pour Boca Juniors. Fanatique du club depuis son enfance, Benedetto fait alors le forcing pour quitter le Mexique lorsqu’il entend que Guillermo Barros Schelotto, coach des Xeneizes, a couché son nom sur la liste des joueurs capables d’accompagner Carlos Tévez dans la composition d’un duo létal. Après un gros conflit avec ses dirigeants, El Pipa sort un million de dollars de son compte personnel pour aider Boca à payer une clause fixée à 6 millions de dollars. « Quand j’ai dit à ma femme que j’allais signer à Boca Juniors, elle s’est mise à pleurer » , lâche-t-il à Olé.

Gamin, Benedetto traînait dans les allées de la Bombonera. Il tient désormais le maillot de l’équipe première : la saison dernière, il a explosé les compteurs, assurant même après le départ de Tévez. Parfait, l’hinchada de Boca se cherchait justement une nouvelle idole.

Cet été, la gâchette a été draguée avec insistance par de nombreux clubs italiens et le FC Séville, mais a décidé de rester à Boca pour disputer la prochaine Copa Libertadores. Daniel Angelici, le président du club et fin négociateur, en a également profité pour glisser une clause de 20 millions de dollars dans son contrat. Voilà le moment choisi par Jorge Sampaoli pour le convoquer, alors que l’Argentine va jouer son avenir face à l’Uruguay et au Venezuela. Lucas Alario en plein déménagement en Allemagne, Higuaín laissé à Turin, Benedetto sera l’alternative à Mauro Icardi. La suite pourrait n’être qu’une nouvelle histoire de baisers.

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