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Daniil Medvedev : « Franck Ribéry m’a fait rêver »

Propos recueillis par Félix Barbé
6 minutes
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Ce dimanche, Daniil Medvedev a coupé court au rêve de Grand Chelem de Novak Djokovic en remportant l'US Open. En mars dernier, le tennisman russe racontait sa passion pour le ballon rond. En particulier pour le Bayern Munich. Entretien avec cet amoureux de Mario Gómez et de Franck Ribéry.

Avec le succès que tu connais actuellement dans le circuit ATP, est-ce que ton rapport au foot a évolué avec le temps ?Disons que quand j’étais plus jeune, je me souviens que je passais un bon week-end si le Bayern gagnait ses matchs. Quand le Bayern perdait, c’était plus dur. Je me rappelle avoir été très triste, par exemple, après la défaite en finale de Ligue des champions contre Chelsea. Mais maintenant que j’ai beaucoup de choses à faire dans le tennis, j’utilise le foot pour déconnecter. J’adore toujours ça, mais je sais que ma vie ne dépend pas du football.

Tu es russe, tu as été formé dans le sud de la France et tu vis à Monaco… Comment es-tu devenu supporter du Bayern ?Depuis que j’ai six-huit ans, j’aime suivre le foot. Le Bayern était bon à ce moment-là, dans les années 2001-2002-2003… Mais je regardais peut-être un match dans le mois, pas plus. C’est plutôt vers douze ans, quand j’ai commencé à adorer ce sport, que j’ai compris qu’il fallait choisir une équipe. Je me suis souvenu de mes premiers moments avec le Bayern, et je suis naturellement devenu fan. En Russie, même si on peut avoir des bons clubs, on est encore loin de pouvoir aller en finale de Ligue des champions.

Je marquais beaucoup de buts, même si ça devait être avec le genou ou en serrant un défenseur. Et Gómez était monstrueux, là-dedans. Les journalistes pouvaient dire de lui qu’il ne savait pas dribbler, mais il marquait ses 30 buts par saison facilement.

Après ta victoire à l’ATP Cup avec la Russie, tu as imité la célébration de Mario Gómez. En quoi est-ce un joueur qui t’a particulièrement marqué ?C’était mon joueur préféré, à l’époque où il jouait au Bayern. J’avais treize-quatorze ans, c’était vraiment le moment où je suivais le foot comme un fou. Je jouais beaucoup au foot à cette période avec mes amis et même si je n’avais pas le même niveau que lui, j’avais le même style. Je jouais toujours attaquant, je n’étais pas très technique et je ne faisais pas des contrôles de dingue. Mais je marquais beaucoup de buts, même si ça devait être avec le genou ou en serrant un défenseur. Et Gómez était monstrueux, là-dedans. Les journalistes pouvaient dire de lui qu’il ne savait pas dribbler, mais il marquait ses 30 buts par saison facilement. Sa célébration m’avait marqué, donc j’ai décidé de la refaire. En plus, j’aime bien les trucs qui ne sont pas trop populaires… J’aurais très bien pu célébrer comme Cristiano Ronaldo, puisque la sienne est très connue. Elle est mythique, même, mais j’aime quand on se pose des questions. C’est sûr que quand tout le monde m’a vu faire, personne ne pouvait penser que j’imitais Mario Gómez.

Quels souvenirs gardes-tu de Franck Ribéry ?Comme joueur, il était monstrueux. Je ne le connais pas personnellement, mais il a marqué tellement de buts importants… Pour être honnête, je préférais Robben, mais les deux ensemble étaient merveilleux. La fameuse « Robbery » , comme on dit… Je garde le souvenir d’un but en quarts de finale de Ligue des champions, contre Manchester United (2010, NDLR). On avait l’impression que rien n’allait se passer, que Manchester allait se qualifier tranquillement… Et là, Ribéry joue le corner pour Robben, qui marque peut-être le plus beau but de sa carrière sur la volée. Toutes ces petites choses sont dans ma tête, c’est sûr que Franck m’a fait rêver.

Si je peux me permettre, je pense que je ressemblerais un peu à Goretzka… En beaucoup moins fort que lui.

Sur le court, tu es très puissant et tu as en même temps des capacités de défense assez incroyables. Est-ce qu’on peut dire que tu es le Niklas Süle du tennis ?(Rires.) Bonne question. Surtout en ce moment, depuis qu’il joue latéral… Il fait des trucs incroyables avec le ballon, que personne n’aurait pu imaginer. Après, c’est dur de comparer. Je trouve que ma force au tennis, c’est de pouvoir un peu tout faire. En comparant au foot, je dirais que je suis donc plutôt un milieu box-to-box. Qui peut marquer des buts, attaquer, mais qui sait aussi défendre. Si je peux me permettre, je pense que je ressemblerais un peu à Goretzka… En beaucoup moins fort que lui.

Le Bayern te fait parfois des petits clins d’œil, comme lorsque le club t’a remis un maillot après ta victoire à Londres. Est-ce que tu as déjà pu échanger avec des joueurs ?Déjà, recevoir un maillot du club, c’était fou. J’étais comme un petit enfant, je n’aurais jamais imaginé que le Bayern puisse un jour me féliciter publiquement sur les réseaux sociaux. Je n’ai jamais rencontré de joueurs, en revanche. Mais je sais que Mats Hummels adore le tennis, même s’il joue maintenant pour Dortmund. Il m’a écrit plusieurs fois sur Instagram après mes victoires, c’est très sympa. Et je ne suis jamais allé voir une rencontre au stade, non plus. Un jour, je jouais un tournoi Futur à côté de l’Allianz Arena. J’avais fait le tour du stade, je l’avais visité. Mais il n’y avait malheureusement pas de match, à cette époque. On est quasiment toujours en voyage, mais quand je vais finir ma carrière tennistique, je retournerai sûrement passer beaucoup de week-ends là-bas.

Sur le circuit ATP, est-ce que tu partages ta passion du foot avec d’autres joueurs ?Le truc, sur le circuit, c’est que les joueurs restent beaucoup entre eux par rapport à la langue : les francophones avec les francophones, les Russes avec les Russes… Et moi, le problème, c’est que Karen (Khachanov) et Andrey (Rublev) ne suivent pas trop le foot. (Rires.) Il y a quand même Ilya Ivashka, qui est biélorusse et qui adore ça. On joue d’ailleurs ensemble à Fantasy Premier League (l’équivalent de Mon Petit Gazon en Angleterre, NDLR).

S’il faut donner une recrue, j’aimerais bien voir Haaland débarquer. S’il continue comme ça, ça risque d’être un des meilleurs joueurs de l’histoire du foot.

Pour allier ton goût pour FPL avec ta passion pour le Bayern, dis-nous ce que tu ferais si tu devais gérer le prochain mercato munichois ?Ah, c’est difficile… Ça me fait penser à FIFA, puisque j’y joue beaucoup aussi. Du coup, je réfléchis à la question via le jeu. Allez, s’il faut donner une recrue, j’aimerais bien voir Haaland débarquer. S’il continue comme ça, ça risque d’être un des meilleurs joueurs de l’histoire du foot.

Tu vois Haaland et Lewandowski évoluer ensemble en attaque ?Ensemble, je ne sais pas. Mais quand Lewandowski deviendra un peu plus vieux, ça pourrait être magnifique.

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