Stam le roc is dead
A 35 ans, Jaap Stam a décidé de remiser définitivement les crampons amoureusement aiguisés depuis ses débuts pro en 92. La faute à une petite blessure contractée le week-end dernier en championnat contre NEC, alors qu’il avait annoncé il y a quelques semaines que cette nouvelle saison au sein de la défense de l’Ajax serait de toute façon sa dernière.
Petite blessure mais surtout usure physique et mentale de trop pour le roc batave qui s’est justifié aux médias locaux par un « Je ne suis pas le genre de joueur qui ne se donne qu’à 50%. Je ne l’ai jamais été » .
Pour s’en convaincre, il suffit de se souvenir du Stam, l’arcade méchamment amochée lors d’un duel aérien avec son vrai-faux jumeau Jan Koller en fin de match face à la République Tchèque à l’Euro 2000, se faisant recoudre à vif sur le bord du terrain pour tenter de reprendre son poste, vaille que vaille.
Le football comme on va à la guerre, le goût du contact, impassible, le crâne glabre faisant office de casque, c’était Jaap.
Son physique de tortionnaire sadique aurait pu être mis au service de rôles de gros méchants pour téléfilms bataves, mais c’est en rugueux stoppeur qu’il s’est exporté, à Manchester, à la Lazio et au Milan.
Pendant près de 10 ans, il a régné en terreur sur les pelouses européennes, raflant quelques titres prestigieux en club mais se ratant systématiquement avec la génération dorée des Kluivert, Seedorf, Davids, Bergkamp and co.
Pas grave, il restera dans les mémoires des adorateurs de Carlos Mozer et aura au moins eu le mérite de montrer à ces moqueurs de rugbymen que oui, parfois, le football sait aussi être bien bourrin comme il faut.
RD