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Muslic (Plymouth Argyle) raconte la guerre de Bosnie : « On est devenus des réfugiés du jour au lendemain »

« La vraie vie est beaucoup plus difficile que de jouer un match de football. »
Alors que le Plymouth Argyle FC (Championship) reçoit ce dimanche Liverpool au 4e tour de la Cup, l’entraîneur des Pilgrims, Miron Muslic, s’est confié dans les colonnes du Guardian sur son parcours, et notamment son enfance, marquée par la guerre de Bosnie-Herzégovine. « Nous sommes devenus des réfugiés du jour au lendemain, explique celui qui a vu le jour en 1982 à Bihać. Nous avons été confrontés à un génocide au cœur de l’Europe. On craint pour sa vie, on a peur. C’était tout simplement dévastateur. Nous avons dû prendre tout ce que nous pouvions mettre dans un sac et nous déplacer à 700 km (il avait alors 9 ans, NDLR). Je ne pense pas que j’étais vraiment conscient de ce qui se passait. Comment aurais-je pu l’être ? »
« Je l’ai au fond de moi »
C’est donc en Autriche, où sa famille a émigré pour repartir de rien, que Muslic a ensuite grandi – il possède d’ailleurs la double nationalité austro-bosnienne. « Mais j’ai eu une enfance heureuse, je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir raté quelque chose. Nous avons déménagé treize ou quatorze fois, Marinela (sa petite sœur) et moi avons changé d’école dix ou onze fois ; nous avons eu une vie de famille nomade, car le travail de mes parents était saisonnier. »
Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? « De temps en temps, il m’arrive de raconter à mes joueurs un peu de mon histoire pour les soutenir et les aider, raconte l’ancien coach du Cercle Bruges. Mais lorsqu’ils entendent mon histoire, ils ne sont pas obligés de rester là à pleurer ou de se sentir désolés pour moi. […] Je pense que mon passé définit la personne que je suis aujourd’hui. Je n’y pense pas tous les jours, mais est-ce que c’est ce qui me motive ? Oui, je l’ai au fond de moi. Je ne l’oublierai jamais. »
Et on comprend pourquoi.
JB