La revanche d’Adriano ?
Au terme d’une saison marquée davantage par ses frasques nocturnes que par ses performances sur le pré, Adriano revient de loin. Après un régime effectué dans son Brésil natal, l’Imperatore s’est octroyé une semaine en Sardaigne. L’occasion pour lui de livrer ses confessions depuis son Yacht à un journaliste de la Gazzeta dello sport, qui a pour l’occasion enfilé ses chaussures bateau…
Excusez-moi Adriano, mais vous ne semblez pas être gros, vous paraissez même irréprochable ? Vous savez, certains disent cela sur moi, je pense que ce sont des gens jaloux. Je ne suis pas gras, je suis serein, tranquille, j’ai décidé de passer de belles vacances. Quand je suis allé au Brésil, je me suis entraîné, j’ai soigné mon problème au genou, j’ai couru, j’ai fait un peu de gym. Le préparateur physique de l’Inter, Claudio Gaudino, est venu me voir, et pour lui, il n’y avait aucun problème. Après j’ai enchaîné sur une semaine de vacances.
Que pensez-vous de l’affaire Suazo ? J’en ai en entendu parler, j’ai pas vraiment compris ce qui s’est passé. En fait, je ne pense pas qu’il vienne pour me succéder.
Mais vous devriez vous sentir concerné, c’est quand même un attaquant ! Non, cela ne m’intéresse pas.
Mais certains pensent que vous pourriez quitter l’Inter ? On parle de vous à Fenerbahce, à Barcelone, voire au Real, qu’en est-il ? Cela fait plaisir de voir des gros clubs s’intéresser à moi, cela veut dire que j’ai toujours la cote.
Donc vous ne fermez pas la porte à un départ ? Si l’Inter veut de moi, je reste volontiers. Je suis comme chez moi ici.
Et s’ils décident de vous vendre ? Et que l’on vous propose une destination ? Je poserai juste une condition, je veux rester en Italie. Mais si cela arrive, cela me mettrait en difficulté, et d’une certaine manière ils sont un peu responsables de cette situation.
Vous attendez des excuses ? Je le répète : je veux rester à l’Inter. Je suis convaincu que Moratti croit beaucoup en moi. Maintenant, s’il n’est pas d’accord, on peut toujours s’asseoir autour d’une table et discuter. Je veux effacer ma période de doute, et revenir à mon niveau habituel. Je me sens mieux, et je suis prêt à aider l’Inter. Et puis…
Et puis ? Je ne veux pas quitter l’Inter comme ça, j’aimerais partir de ce club la tête haute.
Mais il y a un nouvel attaquant qui arrive. La concurrence sera plus forte ? Non, je ne pense pas. Je connais mes possibilités et ce que je peux obtenir en faisant des efforts. Je n’ai peur de personne. Le football est un sport qui demande de la patience. J’ai une envie folle de me racheter, et je sais vraiment de quoi je suis capable.
Quelqu’un s’est-il plaint de vous au sein de l’effectif ? C’est une situation difficile, je ne peux pas l’expliquer. Croyez-moi, ce n’était pas facile tous les jours. Mais bon, je sors grandi de cet épisode. Je suis serein, je sais que la parenthèse est refermée. C’est la vie, on peut passer d’une période faste à une période noire, sans s’emporter.
Peut-être dans l’attente d’une revanche, voire d’une vengeance ? Je ne vais quand même pas commencer à penser comme ça. Je ne pourrais pas vivre avec cet état d’esprit. Je veux redevenir l’Imperatore (l’empereur). Je veux le faire pour l’Inter, mais surtout pour moi, ma famille, et pour ce que Dieu m’a donné. Une chose est sûre en tout cas : je connais la voie de sortie. Dans le foot, il n’y a qu’une seule vérité, c’est le terrain, c’est là que tu peux montrer à tout le monde qui tu es…
Traduction par David Sfez d’une interview réalisée par Alessio Da Ronch pour La Gazzeta dello sport.