- Euro 2016
- 8es
- France-Irlande (2-1)
France-Irlande : la revue de presse étrangère
Portugal
Au Portugal, l’heure est encore à la fête après la victoire au bout du suspense contre la Croatie en huitième de finale de l’Euro 2016 samedi. Les Portugais ont tout de même regardé le match de leur « meilleur ennemi » français. Et les journaux sont assez unanimes pour résumer le match. Pour A Bola « la France s’est fait peur, mais a finalement composté son billet pour les quarts de finale de l’Euro 2016 » . Et le nom qui revient partout est celui d’Antoine Griezmann. Le journal Record déclare que malgré une « grande nervosité » les Français sont « en quart de finale au rythme de Griezmann qui a réalisé une partie exceptionnelle » .
Mais, si la presse portugaise parlait autant de la France ce week-end, ce n’est pas pour son match, mais essentiellement pour revenir sur les critiques de la presse française envers le jeu « minimaliste » des Portugais contre la Croatie. Le journal 20 Minutes est particulièrement dans le viseur des journaux portugais après avoir écrit « ce Portugal est dégueulasse, mais il est en quart » avant de s’excuser et de changer son titre.
Espagne
El Mundo envoie la salsa avec un titre « La France et Griezmann trouvent leur antidépresseur » . On n’échappe pas à sa réputation de consommateurs fous d’anxiolytiques. Avec son doublé, Grizi est donc sorti « du puits dans lequel il était tombé depuis le point de penalty à Milan » , référence à son échec à 11 mètres en finale de C1. Qualifié de « spécialiste du mouvement » , il disparaît pour mieux réapparaître. C’est beau comme du MC Solaar. Bouge de là, l’Éire ! Cela dit, la défense est également pointée du doigt. Logique. Mention spéciale pour Coman. Pour le quotidien généraliste, la France commence un nouvel Euro. On y croit aussi ?
El Pais calme tout le monde avec une titraille peu sympathique pour les Bleus, mais toujours aussi dithyrambique pour le Colchonero : « Peu de France et beaucoup de Griezmann » . L’ « Irlande quelconque, en supériorité pendant une heure, ne s’est rendue que devant le joueur de l’Atlético » . Le quotidien de référence met l’accent sur les changements de système et de XI de Deschamps et s’inquiète du rendement de Pogba. Ce qui est sûr, c’est que José Samano a claqué LA punchline qui tue : « Par chance pour la France, le pinceau rojiblanco n’a pas la forme des machines à brocher de Pogba et Matuidi » . Qui ramène le rosé pour le barbeuc ?
En ce qui concerne les quotidiens sportifs, le numéro 7 des Bleus est couvert de louanges. « La France c’est Griezmann » lance AS tandis que Marca le compare successivement à Astérix ( « Il a la potion magique » ), à Louis XIV ( « Ni Pogba ni Payet : Griezmann a été l’authentique roi soleil » ) et à… un acteur porno ( « La France a trouvé son point G » ). Ouais, tout ça à la fois. Uderzo, Stéphane Bern, Liza del Sierra. Sacré tableau de chasse le Grizou ! Mieux vaut ne pas se faire trop d’images mentales, du moins pour les deux premiers cités.
Allemagne
« Griezmann délivre des Français sensibles » , titre la Süddeutsche Zeitung, qui estime que l’équipe de Didier Deschamps livre la même impression que depuis le début du tournoi : « Une équipe très engagée, mais très sensible, pour laquelle le tournoi pourrait continuer longtemps, mais aussi s’arrêter du jour au lendemain. » Même son de cloche du côté du Spiegel, qui considère que « la France aime se mettre dans des situations difficiles. Les deux buts qu’elle a pris l’ont été sur penalty. Et celui contre l’Irlande ressemble fortement à celui face à la Roumanie » . La FAZ va même plus loin, puisque pour le quotidien de Francfort, le match référence n’a pas toujours pas eu lieu. « En conséquence, la confiance fait défaut à cette équipe, qui doit gagner son troisième gros tournoi à domicile après l’Euro 1984 et la Coupe du monde 1998 – et ce dans les meilleures conditions possibles, après toutes les affaires et les scandales autour des Bleus il n’y a pas si longtemps encore. » Heureusement, Antoine Griezmann « a sauvé toute une nation en 226 secondes » , selon Bild, qui rappelle au passage que le but de l’égalisation est le premier de l’équipe de France dans un match à élimination directe de l’Euro depuis… le but en or de David Trezeguet en finale de l’Euro 2000. Ce qui ne rajeunit personne.