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DNCG : le foot français déficitaire
Le foot n’est pas une activité économique comme les autres. Tout du moins, les notions de profit et de rentabilité n’y épousent pas les mêmes contours que dans le capitalisme ordinaire. La lecture chaque année du rapport de la DNCG en est la preuve évidente.
Pour les six premiers mois de juin 2013, les pertes cumulées de la L1 s’élèvent à 17,6 millions, et presque 39 millions avec la L2. Le foot pro français continue donc d’être déficitaire de manière quasi structurelle. Mais, illustration que justice sportive et rationalité financière ne font pas toujours bon ménage, le classement du championnat correspond rarement à la courbe vertueuse des bénéfices.
Sochaux affiche ainsi un solde excédentaire de 1,3 million, alors que le PSG trimbale avec une certaine arrogance, signe qu’il joue dans la cour des grands d’Europe, ses 3,5 de pertes. Pas grand-chose certes à côté des -19,8 millions de l’OL. En Ligue 2, c’est Lens qui plonge de 11,8 millions, alors que Caen affiche 2,5 de positif.
Mais au-delà du constat comptable qui rappelle qu’on investit rarement dans le foot pour gagner des sous, cette prise de température de la santé de nos clubs pros offre de nouveau l’occasion à Thiriez, dans l’édito du rapport, de tirer la sonnette d’alarme. Et évidemment, la moustache la plus célèbre des dirigeants du foot français pointe du doigt la suppression du droit à l’image collectif, les charges sociales excessives et évidemment la taxe à 75%. Il se réjouit en revanche de la rénovation des stades qui devraient aider certains membres de la LFP à asseoir leur compte sur de nouveaux revenus, en oubliant néanmoins de signaler que ces derniers les ont largement payés via des partenariats public-privé, c’est-à-dire l’État et les collectivités. Bref le contribuable. Naturellement aucune réflexion sur les dépenses, le fonctionnement du marché des transferts ou encore le rapport au public.
Une chose est sûre, dans ce contexte toujours aussi fragile, la télé-dépendance du foot français n’est pas près de se réduire, surtout après le contrat signé récemment avec Canal Plus et, dans une moindre mesure, beIN.
NKM