dénaturalisation
Le vivier de footballeurs brésiliens serait-il en train de s’épuiser ? Pour la première fois depuis 63 ans, un joueur « étranger » a débuté avec la sélection Auriverde.
D’origine bolivienne, Marcelo Martins Moreno, a fait ses débuts avec les moins de 18 ans à l’occasion de la coupe Sendai, disputée au Japon. « C’est un honneur et un rêve de savoir que je suis un pionnier dans les catégories de jeunes. Je suis le plus heureux du monde de revêtir le maillot du meilleur football du monde » . Le jeune attaquant s’est même permis le luxe de porter le très disputé numéro 9. Une révolution dans un pays où les attaquants sont légion. Avec 6 buts en quatre matchs, Branco, le sélectionneur des jeunes pousses brésiliennes est impressionné : « Le garçon est très bon, il a beaucoup de présence en attaque. Moreno a beaucoup d’avenir » . Assez pour triompher avec le brésil ?
Né de père brésilien et de mère bolivienne, Moreno a débuté dans le championnat bolivien sous les couleurs de Oriente Petrolero. En Octobre 2004, il fait un test au Vitoria de Bahia, où il se fait remarquer tout de suite grâce à son sens du but. Malgré les appels du pied de son pays natal, où on lui assure une place de titulaire, Moreno choisit la difficulté et l’exposition médiatique de la Seleçao. Pour répondre aux critiques de la presse bolivienne, qui l’accuse de traître, Moreno tente de vaines explications : « La Bolivie sera toujours dans mon cœur. Mais j’ai choisi le Brésil, et c’est cette sélection que je vais défendre. En fait, je me sens autant brésilien que bolivien » .
Avec l’affaire Moreno, le Brésil reprend à son compte une politique de naturalisation dont il a été souvent victime( Deco avec le Portugal, Santos et Clayton avec la Tunisie, et plus récemment Senna et Alves avec l’Espagne). Le cas du bolivien ne fait pourtant pas office de jurisprudence. Avant lui, d’autres étrangers ont ainsi eu l’honneur de porter le maillot, qui à l’époque, n’était pas encore devenu mythique. Le premier à jouer pour les cariocas fut le britannique Sydney en 1916. Suivirent l’italien Francisco Police, le portugais Casemiro et le polonais Rodolfo Barteczko « Patesko », qui participa aux mondiaux de 1934 et 1938. Le prochain match opposant le Brésil à la Bolivie risque bien de tourner aux règlements de comptes.