- Coupe de France
Bordeaux et l’OM tombent dans un traquenard…
En 16èmeS de finale, l'OM s'est fait sortir à Lens (1-3). Quand à Bordeaux, en 8èmes, les Girondins se sont inclinés à Chaban-Delmas contre Monaco (0-2). C'est grave, docteur ? Oui et non...
Bon, par quoi on commence ? Par le calendrier ? Alors, si Lens-Marseille avait eu lieu en temps normal et non pas reporté, l’OM serait peut-être passé ? Peut-être… La météo ? Les deux tempêtes de neige qui se sont abattues simultanément sur Bollaert et Chaban-Delmas à la fin de la première mi-temps n’ont-elles pas défavorisé Marseillais et Girondins qui aiment prendre le jeu à leur compte et qui étaient déjà menés au moment du blizzard (0-1 pour Bordeaux à la pause et 0-2 pour Marseille) ?
Peut-être pour Bordeaux mais pas pour l’OM, déjà dépassé dès le premier quart d’heure. Non, en fait, il faudrait surtout se questionner sur les motivations de Blanc et Deschamps quant à la volonté de jouer cette Coupe de France à fond. Certes, elles étaient réelles : jouer sur quatre tableaux est utile et précieux pour les remplaçants et pour les supporters. Sauf que… A cette période de l’année, avec l’accumulation des matchs, il fallait un peu lâcher du lest et faire souffler les titulaires. Du coup, hormis les blessés et les suspendus (Diarra ou Chamakh et Planus, côté bordelais), Blanc et Deschamps ont volontairement préservé certains cadres et aligné des équipes plus “expérimentales”. Jurietti et Jussiê plutôt que Chalmé et Wendel, côté Bordeaux. Mais c’est à l’OM que les choix de Deschamps étaient beaucoup plus explicites : outre Lucho et Ben Arfa suspendus, Bonnart, Brandao, Cissé, Diawara et Valbuena ne sont pas du 11 titulaire. A leur place : Kaboré, M’Bow, Taïwo, Koné et… Morientès. Voilà pour le décor.
[page]Autant le dire tout de suite, à Lens, Marseille n’a pas vu le jour. Trop expérimentale, cette équipe OM-bis-prime a sombré à cause de manque de liant entre les lignes et d’une défense toujours prise de vitesse par les Boukari, Akalé, Maoulida et Jêmaa. C’est ce dernier qui enterrera l’OM d’un doublé sur deux frappes du gauche, l’une de près bien croisée (20ème) et l’autre d’un tir puissant des 30 mètres dont le rebond qui fuse trompera Mandanda (45ème) : 2-0 à la pause, plié. Marseille n’a eu aucune occase. Morientès a été fantomatique. En deuxième mi-temps, Deschamps joue (trop tard ?) le tout pour le tout en faisant entrer Brandao et Valbuena. Pour pas grand-chose, puisque Maoulida porte le coup de grâce (3-0 sur un cafouillage, 57ème). Mais la sacrée mauvaise nouvelle, c’est la blessure de Brandao à la 60ème, qui s’est tordu le genou. Catastrophe : la blessure semble sérieuse. Question : fallait-il faire entrer Brandao en pleine bourre, trop généreux pour ce match quasi plié et sur une pelouse aussi difficile ?… Toujours est-il que l’OM a été battu par une bonne équipe lensoise, pas géniale mais hyper solidaire. Un match à oublier pour l’OM. Peut-être pas une si mauvaise chose pour la suite. Reste le naufrage de Morientès, voire celui aussi de Koné. Et puis surtout Mandanda : Steve est revenu dans les cages pour un match piégeux où il a pris trois buts dont un, (la frappe lointaine de Jêmaa) où sa responsabilité est en partie engagée. Mandanda n’est pas sorti du tunnel… Pour l’OM, on verra ce week-end contre Monaco.
Monaco, on y arrive. Une qualif 100 % bien négociée. Que dire encore de l’ASM 2009-10 ? Déjà, Nenê et Park, bien sûr. A eux deux, ils ont l’art de liquéfier des défenses adverses à coups d’accélérations mortelles, de courses croisées et d’éliminations au laser (surtout le Brésilien). Devant, on doit ajouter le jeune Nigérian Haruna, un milieu encore perfectible mais terriblement déstabilisant pour l’adversaire : vitesse, dribble et impact physique. Pour hier soir, c’était suffisant pour mettre en danger une défense bordelaise en perte de repères. Fernando a fait ce qu’il a pu en sentinelle mais il n’est pas Diarra. Quant à Jurietti, son replacement défensif côté droit est beaucoup trop laxiste quand un Nénê se ballade dans ce couloir. Pour le reste, le bloc défensif monégasque placé bas en première période et plus haut en deuxième a complètement neutralisé des Bordelais manquant de rythme et de vitesse sur les côtés.
[page]Bordeaux a laissé passé sa chance en première période avec une reprise de Cavenaghi repoussée sur la ligne par Pérez (9ème) et sur un coup franc de Trémoulinas repoussé du bout des ongles par Ruffier sur la barre (11ème). Ensuite le match bascule à la 27ème sur un but de Traoré qui reprend un ballon mal repoussé par Ramé sur une tête de Park. Là aussi, c’est plié : Monaco va défendre cet avantage avec hargne et harcèlement systématique en faisant déjouer Bordeaux et en menant des contre-attaques dangereuses avec Nénê et le jeune Moussa (qui remplacera Park à la mi-temps).
En deuxième période, après la tempête de neige qui n’aidera pas le jeu bordelais, Moussa doublera la mise (2-0 à la 55ème). Dans la dernière demi-heure, Blanc joue lui aussi le tout pour le tout avec Chalmé, Wendel, Gouffran entrant en même temps. En vain : Nkoulou, Pérez, Puygrenier et Modesto détruiront à la régulière toutes les velléités girondines.
Pour Bordeaux, match pas si catastrophique, vu l’état du terrain et l’absence de trop nombreux titulaires au coup d’envoi. Disons un match mal emmanché qui aurait pu tourner autrement si les Girondins avaient ouvert la marque. Et puis en face, il y avait Monaco, qui a très bien joué le coup, comme souvent (gare à Marseille qui se rend à Louis II, samedi !). Enfin, on fait le compte : les gros comme Lyon, Toulouse, Montpellier, Marseille, Rennes, Bordeaux sont out… Outre Monaco (favori désormais, avec l’AJA, Sochaux ou l’ASSE), un scénario idéal pour l’équipe de coupes qu’est le PSG s’offre aux protégés d’Antoine Kombouaré, non ?
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