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Wanted : Manchester United !
Manchester United est en mauvaise santé, et avec lui, ce sont tous les clubs anglais qui souffrent en Coupe d'Europe. Dur de faire semblant de ne pas y voir un lien de causalité. La preuve.
« Alors c’est ça, le meilleur championnat du monde ? » En déjouant face au PSG, à onze contre dix, Chelsea a annihilé le dernier espoir de voir un grand de Premier League briller sur la scène européenne cette saison. Liverpool a sauté dès le premier tour. City n’a clairement pas les épaules pour renverser la vapeur face à ce Barça-là. Et les Gunners vont sans doute loser dès les huitièmes, comme environ à chaque fois. Oui, ces éliminations ne sont pas des cas isolés et viennent confirmer une impression ressentie depuis déjà deux ou trois saisons. La Premier League ne trône plus sur le monde. Certes, le championnat reste très dur et disputé (14 points d’écart seulement entre le premier et le sixième) et les déplacements à Stoke ou West Ham pompent plus d’énergie que les parcours de santé hebdomadaires que se claque le Bayern. Oui, nulle part ailleurs en Europe le sixième du classement ne pourrait devenir champion d’Europe, comme Chelsea le fut en 2012. Reste que cette Premier League piétine. Pourquoi ? C’est tout trouvé : parce que sa locomotive habituelle est en maintenance. Parce que sa vitrine est actuellement aux mains des techniciens de chez Vitrissimo. On ne peut décemment pas demander à un club au CV européen aussi désert que celui de Manchester City d’entraîner ses challengers domestiques dans son sillage. Ou même d’être ne serait-ce que l’arbre qui cache la forêt. Ce rôle ne peut être dévolu qu’à Manchester United. Le vrai vaisseau amiral du foot anglais sur le plan continental.
Seul MU incarne l’Angleterre
Personne ne peut contester qu’il y a une demi-douzaine d’année, la Premier League pesait deux fois plus lourd que le reste du foot européen, et ce, même si Barcelone a réussi à tirer son épingle du jeu sur deux-trois coups de chance. Tout le monde se souvient des duels épiques entre Liverpool et Chelsea (ah, ce fameux 4-4), des buts de Cristiano Ronaldo alors qu’il était un Red Devil, de la manita encaissée par le Real à Anfield ou de la facilité avec laquelle Michael Essien marchait sur tout le monde. Il est évident que cette domination anglaise était possible parce que son championnat était incarné par l’archétype du club puissant, fair-play quand il gagne, et sexy à la fois. Trois ans de suite, entre 2007 et 2009, la Premiership a placé trois clubs en demi-finale de C1. C’était le bon vieux temps, on parlait de « la domination des clubs anglais » . Ces trois années-là, MU était bien sûr systématiquement présent dans le dernier carré. Et comme par hasard, cette hégémonie s’est estompée lorsque le club cher à Simply Red s’est affaibli, en lâchant CR7, par exemple. Par pitié, qu’on arrête de dire que l’équipe qui incarne l’Angleterre en C1 se nomme Liverpool. Ok, les Reds comptent un palmarès continental supérieur à ceux de leurs rivaux. Mais c’est uniquement parce que les équipes de Manchester United qui triomphent sont celles qui marquent l’histoire. United ne sait pas gagner en Europe en étant archi-laid, comme le furent les hommes de Benítez un soir de 2005, avec un milieu Hamman-Biscan et Djimi Traoré arrière gauche. Le MU de 99 et de 2008 sont de véritables références en matière de jeu, des équipes qui triomphaient également sur leur sol tout en soulevant les grandes oreilles. Il apparaît donc évident que c’est de nouveau via un grand Manchester United que les clubs anglais entameront un nouveau cycle d’hégémonie hors de l’île. La mauvaise nouvelle, c’est qu’on risque de devoir patienter un peu.
Par Marc Hervez