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  • 30 ans de la victoire de l'OM en Ligue des Champions

OM-Milan 1993 : Voir Munich et mourir

Par Adrien Hémard-Dohain

Deux ans après le traumatisme (pas seulement sportif) de Bari, le peuple marseillais avait une nouvelle fois rendez-vous en finale de Ligue des champions. Cette fois, la fête avait lieu à Munich, dans l’antre mythique du Bayern, face à l'AC Milan et à son public qui était alors un modèle pour les Phocéens. Et qui a aussi été battu.

OM-Milan 1993 : Voir Munich et mourir

« On pouvait mourir tranquille, on pouvait arrêter d’être supporter, presque », concède Marco, 30 ans après le sacre de Munich. Pionnier du mouvement ultra marseillais avec le Commando Ultra 84, et aujourd’hui membre de la Vieille Garde du CU84, celui qui était alors étudiant n’avait assisté à aucune rencontre européenne lors de la saison 1992-1993. La faute à des concours à passer pour assurer son avenir, mais aussi le contrecoup des dernières campagnes continentales, entre le vol de Lisbonne en 1990, les larmes de Bari en 1991, et la débâcle de Prague en 1992. « L’Europe était devenue une vraie frustration, et on n’y croyait plus vraiment », résume Marco. D’autant plus après les départs simultanés de Papin et Waddle à l’été 1992. C’était avant que ne se profile une nouvelle finale européenne, à Munich, le 26 mai 1993.

La nouvelle migration phocéenne

Le point de départ de cette longue journée de route, puis de match, en Bavière, a lieu deux ans plus tôt, dans le sud de l’Italie, au cœur des Pouilles. Bari, ville dotée d’un stade flambant neuf bâti pour le Mondial 1990, accueille la finale de Ligue des champions 1991. À son apogée, l’OM de Tapie est au rendez-vous après avoir notamment éliminé le grand Milan en quarts de finale. Face à l’Étoile rouge de Belgrade, Papin, Waddle et Mozer perdent le match après l’avoir joué trop tôt, dans leurs têtes. La défaite aux tirs au but est toutefois loin d’être le seul cauchemar de la soirée pour les milliers de Phocéens. « J’ai fait tous les déplacements européens de l’époque, et je peux dire sans trembler que Bari, c’était le pire. C’était un enfer », témoigne Guy d’Endoume, légende du CU84. « Dans les trains italiens, on n’avait pas à boire, rien à manger et on a été pillés à l’hôtel. Au retour, pareil. » Au stade, l’accueil se révèle tout aussi lamentable, ajoute Marco : « Ce stade n’était pas digne d’une finale de C1, il s’agissait de remercier un type là-bas qui avait été président de la fédération italienne ou je ne sais pas quoi. C’était un pot-de-vin, Bari n’aurait jamais dû accueillir une finale. »

26/05/1993 – Marseille-AC Milan – Finale de la Ligue des champions 1993
26/05/1993 – Marseille-AC Milan – Finale de la Ligue des champions 1993

Deux ans plus tard, à l’heure de préparer le sac à dos direction Munich, le désastre organisationnel de Bari est encore bien présent. « Là, c’était l’inverse, on allait à Munich, en 7 heures de train direct, en sachant qu’on allait passer une bonne journée parce que Munich au mois de mai, c’est des vacances, c’est festif », rejoue Marco. Même son de cloche du côté de Guy : « Déjà, on allait dans un vrai stade, historique. Rien que le nom, c’était mythique. Aller à Munich, c’était quelque chose, même en dehors de la finale ». Le prestige des lieux, couplé à celui de l’adversaire et du trophée en jeu, donne alors naissance à une vague bleu ciel et blanc, qui va déferler de tout le pays vers la capitale de la Bavière. À Marseille, la gare Saint-Charles est submergée. Et déjà en fête. « La journée commence comme dans un rêve. On arrive à Saint-Charles, il fait beau, l’ambiance est déjà au top, le petit-déjeuner c’est café, croissant, pastis et les chants résonnent », raconte Marco. « Tout le monde est de bonne humeur. Les trains se remplissent et quittent la gare avec les drapeaux au vent. À l’intérieur, ça joue aux cartes, ça chante, ça rigole, ça boit. » Les trains Corail de la SNCF arborent un code couleur pour que chacun s’y retrouve facilement. À l’intérieur, chaque wagon est sous la responsabilité d’un ultra (dont Marco), chargé de vérifier que les passagers sont bien munis d’une place pour le match. « Dans mon wagon, les gars de Massilia Sound System mettent l’ambiance », se marre encore Marco, même si un autre chant vient voler la vedette au groupe marseillais : « Hissez haut les drapeaux ». Composé quelques jours plus tôt en déplacement, il se diffuse dans les rangs olympiens, entre deux parties de contrée : « À la gare de Munich, tout le monde le reprend. C’est LE chant de la finale », se souvient Marco.

Ambiance rues de Marseille / camion Fanatics Marseille – 26/05/1993 – Marseille-AC Milan – Finale de la Ligue des champions 1993
Ambiance rues de Marseille / camion Fanatics Marseille – 26/05/1993 – Marseille-AC Milan – Finale de la Ligue des champions 1993

Pendant que les trains, mais aussi plusieurs cars de la ligne Aix-Marseille, montent vers Munich, le reste de l’Hexagone converge lui aussi vers la Bavière, comme ne manque pas de le signaler Thierry Rolland à sa prise d’antenne sur TF1. Supporter olympien exilé à Paris pour travailler chez France Telecom, Thierry fait partie de ceux-là. Son périple a commencé le 25 mai, dans la soirée, place de la République : « Cette finale est une divine surprise, ce n’est pas possible de rater ça », explique ce Martégal qui célèbre alors en parallèle la montée de Martigues en D1. « On a obtenu des places pour le stade via un collègue, à Marseille. On avait rendez-vous place de la République pour un départ aux alentours de 23h. En arrivant, j’ai halluciné : ce coin de Paris, c’était devenu Marseille ! » Des centaines de supporters envahissent le cœur de la capitale et s’entassent dans des dizaines de bus. Thierry décrit : « La place était ciel et blanc, c’était invraisemblable. Je me souviens de ce bruit assourdissant en plein Paris. Puis on est partis, escortés par des voitures avec les drapeaux. L’autoroute, c’était une sacrée ambiance aussi. Ce n’était pas un déplacement, mais une migration phocéenne. » Sans oublier les voitures italiennes, de plus en plus nombreuses à l’approche de Munich. Au petit matin, tout ce petit monde se retrouve Marienplatz, en plein cœur de la ville, pour continuer l’apéro, déjà bien amorcé. Sûrs de leur force, les Milanais font preuve de suffisance dans les échanges qui précèdent le coup d’envoi. Mais, de mémoire de Marseillais, aucun incident n’éclate en marge de la rencontre : « Il y avait un respect, une fraternité avec les supporters de Milan. Pas du tout une ambiance délétère, de combat. On est les deux meilleures équipes d’Europe, ça va être un gros choc, respect », glisse Thierry.

Enrico Macias, pompons & choucroute

Une fois les fûts de bière du centre-ville vidés, les deux camps se mettent en route pour l’Olympiastadion, au milieu du parc olympique de 1972. « C’était juste magnifique, ce stade, posé là au milieu des arbres », se souvient Marco, qui prend le temps de flâner et de siffler quelques canettes avant d’entrer dans l’arène. À l’intérieur, d’autres membres du Commando Ultra 84 s’activent depuis le petit matin, en compagnie de quelques South Winners et Fanatics. Cette quinzaine de soldats a fait la route pour transporter le matériel dans deux J9 et un semi-remorque, conduit par… Guy d’Endoume, évidemment : « J’avais eu l’idée de faire 30 000 pompons blancs en regardant un match de foot américain. Il fallait bien les emmener jusqu’à Munich et les installer un à un… », se marre le camionneur de métier. Après vingt heures de trajet, et une bonne dizaine d’installations dans les tribunes, le tifo « Vaincre », les pompons et toute la panoplie des ultras marseillais sont installés. En fin d’après-midi, l’heure est enfin au casse-croûte pour ces vaillants. « Monsieur Tapie est venu nous voir, au club house du stade, il leur a dit que tout ce qu’on mangeait, buvait, c’était pour lui », tient à noter Guy. La légende Depé fait évidemment partie de ce groupe d’éclaireurs. Pendant ce temps, dans le virage d’en face, les Milanais, déjà bien rompus à l’exercice, arrivent trois heures seulement avant le match. « Les Italiens sont allés super vite, ils étaient impressionnants. On respectait beaucoup les Italiens, c’étaient nos modèles, mais pendant le match, on ne les a plus vus ni entendus », taquine Guy.

Supporters de Marseille – 26/05/1993 – Marseille-AC Milan – Finale de la Ligue des champions 1993
Supporters de Marseille – 26/05/1993 – Marseille-AC Milan – Finale de la Ligue des champions 1993

Un autre que l’on n’a pas trop entendu, c’est Enrico Macias. Invité par Christophe Dechavanne pour une émission en direct depuis l’entrée du stade, celui qui a participé à la fondation du PSG reçoit un accueil chaleureux, raconte Marco : « L’émission ne se passe pas très bien. Ça devient vite un gros bordel. Enrico se fait un peu chahuter. Je me souviens d’une pomme qui vole et qui lui tombe dessus. Ça reste bon enfant, mais on sent que la température monte. » L’émission tourne court, alors que les milliers de Phocéens investissent leur virage. « À Munich, on rentre par le haut de la tribune dans une cuvette, le niveau extérieur c’est le haut des tribunes, en fait. On arrive par une grande plateforme qui surplombe le virage, et là, la claque…», revoit Marco. Vingt-cinq mille Marseillais prennent place. Ce qui fait dire à Tapie, selon la légende, que l’OM ne peut pas perdre cette finale « avec eux ». D’autant que les Ciel & Blanc sont survoltés : « On était challengers, et donc plus actifs, moins blasés que les Milanais. Ils étaient moins en feu que nous », explique Thierry. Marco rebondit : « Je me souviens d’un chant lancé par les Milanais, une volée de sifflets monte chez nous, et ils arrêtent de chanter. Pour moi, c’est un moment important, parce qu’on impose un rapport de force en tribunes. » Et puis le fameux « Hissez haut » résonne, pendant cinq minutes, jusqu’au corner d’Abedi Pelé, coupé par Basile Boli. Juste derrière le poteau de corner, Marco raconte : « À ce moment, les Milanais sont muets. Je vois le ballon s’élever, je vois Boli vaguement, je ne vois pas le ballon, mais j’entends la clameur, je comprends que le ballon est entré. Là, c’est le chavirement absolu. Il y a une décharge incontrôlable qui monte. Les joueurs sont aux vestiaires, mais nous, on est encore en transe, les gens se roulent par terre, s’agglutinent les uns sur les autres. »

Supporters de Marseille – 26/05/1993 – Marseille-AC Milan – Finale de la Ligue des champions 1993
Supporters de Marseille – 26/05/1993 – Marseille-AC Milan – Finale de la Ligue des champions 1993

La pause intervient à point nommé, pour reprendre son souffle. Et si les Marseillais font le dos rond sur la pelouse ensuite, en tribune, ils s’imposent. Les classiques de l’époque résonnent, comme le « On vous met le feu » repris par IAM. Et puis les trois notes que tout le monde attend se font entendre : les trois coups de sifflet de l’arbitre. « Là, c’est comme le but : je ne vois plus rien. Le moment d’hystérie collective, d’extase, s’étire », s’émeut Marco, qui met de longues minutes à comprendre ce qu’il vient de se passer. Trente ans après, il explique pourquoi : « Le matin, on pensait surtout passer une journée sympa entre potes. On va à Bari en pensant la gagner, là c’est l’inverse. Est-ce qu’on devait battre ce Milan ? J’en sais rien, mais on l’a fait. Et maintenant, il ne peut plus rien nous arriver… » L’hystérie marseillaise envahit la pelouse, où Basile Boli ne pleure pas, cette fois. Mais une fois le trophée levé par Didier Deschamps, et le tour d’honneur effectué, le stade est rapidement vidé par les autorités allemandes. La plupart des Marseillais présents remontent vite dans leur bus : tant pis pour la fête dans les rues de Munich, il ne faut surtout pas rater celle à Marseille le lendemain. Ceux qui sont venus en avion ou en train n’ont de toute façon pas le choix, à l’image de Thierry, qui refusait « de descendre du bus au retour à Paris ». Guy, lui, a eu plus de vaine. Avec Depé et d’autres pontes du Vél’, il a été convié à la fête VIP organisée par le boss Tapie dans une auberge bavaroise : « L’interprète de Tapie est venu nous voir, il nous a donné l’adresse pour aller faire la fête avec choucroute et bière. C’était le ouaille. Depé chantait à la gloire de l’OM avec l’orchestre bavarois. C’était la folie. » Une bringue qui coûtera la célébration au Vélodrome à Guy, arrivé une heure trop tard le lendemain à Marseille, mais qui s’en cogne toujours, trente piges plus tard : « J’ai vu mon équipe soulever la coupe aux grandes oreilles là où elle l’a gagnée, alors le reste, qu’est-ce que ça peut me foutre ? »

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Par Adrien Hémard-Dohain

Tous propos recueillis par AHD.

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