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Veridis Kovač

Par Julien Duez
Veridis Kovač

Quand on s’appelle le Bayern Munich et qu’on est quatrième de Bundesliga avant la quatorzième journée, c’est que l’on va mal. Et pourtant, certaines raisons poussent à l'optimisme. Et si on laissait Niko Kovač travailler sereinement ?

Un derby bavarois contre le FC Nuremberg, quinzième de Bundesliga : la configuration parfaite pour engranger un troisième succès de rang après Benfica (5-1) en Ligue des champions et le Werder Brême (1-2) à l’extérieur. Et surtout, continuer de se rassurer avant le déplacement à Amsterdam, mercredi prochain, pour valider la première place du groupe A. Mais attention ! Un nouveau revers comme celui subi face à Düsseldorf (3-3) ferait repartir à toute vitesse le train des rumeurs néfastes à l’encontre de Niko Kovač. Comme pour rappeler que tout va très vite dans le football. Même au Bayern, que l’on pensait pourtant éloigné de cette fâcheuse tendance.

Le mal-aimé

Mais qu’a donc fait Niko Kovač pour se retrouver scotché à un siège éjectable ? Pas grand-chose de répréhensible en vérité. Auréolé de la Coupe d’Allemagne avec l’Eintracht Francfort, le technicien croate débarque au Bayern cet été pour remplacer le vieux Jupp Heynckes qui espère enfin pouvoir goûter aux joies de la retraite. On le comprend. À 73 ans, il est légitime de préférer passer son temps à préparer des confitures avec sa femme ou faire des balades avec son chien Cando, plutôt que jouer les pompiers de service avec un club qui ne parvient pas à se renouveler. Kovač apparaît alors comme le candidat idéal pour écrire un nouveau chapitre dans l’histoire du Rekordmeister, vieillissant, mais toujours candidat à un septième titre d’affilée. Question de statut.

Sauf que Kovač n’est pas Zidane et ne débarque pas avec un statut de star dans un groupe en pleine possession de ses moyens. Avec des cadres plus proches de la retraite que d’un prix du meilleur espoir masculin, il faut bosser dur pour imposer sa patte. Surtout quand on a « seulement » une Pokal en guise de palmarès à faire valoir et que la direction finit par avouer que l’ancien milieu défensif n’était que son troisième choix pour succéder à Heynckes. Dans le vestiaire, plusieurs voix de cadres (Mats Hummels en tête) commencent même à s’élever contre le coach, ce qui avait fini par coûter son poste à Carlo Ancelotti au début de la saison dernière. À tel point qu’il faut que son prédécesseur sorte du bois pour lui assurer un peu de crédibilité. De quoi rabattre le caquet de James Rodríguez, lequel s’est récemment déclaré prêt à partir si son temps de jeu n’augmentait pas significativement.

L’heure de faire le ménage

Et pourtant, le Colombien devra prendre son mal en patience. Car si Kovač veut s’imposer, cela passe par maintenir le cap choisi, à commencer par la rotation de l’effectif en fonction des matchs (l’un des griefs de James, assez surprenant quand on sait que Jupp Heynckes avait la même approche). Pas forcément pour trouver son onze idéal, mais plutôt pour préparer la transition vers l’avenir. Car pour continuer à dominer le football allemand, le Bayern doit se renouveler. Arjen Robben (34 ans) a déjà annoncé que cette saison serait sa dernière en Bavière. Le contrat de Franck Ribéry (35 ans) prendra fin en juin prochain et rien n’indique que la paire Hoeness-Rummenigge lui refera une fleur en lui proposant une année supplémentaire. Quant à l’autoproclamé « meilleur attaquant d’Allemagne » Sandro Wagner (31 ans), il est déjà cité à Stuttgart cet hiver, en renfort de Mario Gómez, lui aussi en panne d’inspiration.

Auteur du doublé de la victoire contre Brême, Serge Gnabry fait partie des joueurs qui représentent le mieux l’avenir du Bayern. À l’image de Kingsley Coman, tout juste revenu de blessure, et de Corentin Tolisso, sitôt que ce dernier sera remis de sa rupture des ligaments croisés. C’est un bon début, mais d’autres renforts seront nécessaires. Et cela se fera avec le soutien de la direction, laquelle a promis de débloquer les moyens qu’il faudra et – fair-play – balayé les rumeurs saugrenues annonçant l’arrivée d’Arsène Wenger, Ralph Hasenhüttl (qui a entre-temps pris les rênes de Southampton) et même de Zinédine Zidane sur le banc bavarois. Après le carton infligé à Benfica, Uli Hoeness s’était même déclaré « très satisfait » du sursaut d’orgueil de l’équipe, qui semble à présent consciente que la solution viendra collectivement. Robben, Lewandowski, Neuer et même Thomas Müller, tous ont publiquement exprimé leur soutien à Niko Kovač. Le signe que quelque chose est en train de changer. Et que remporter un septième titre d’affilée reste toujours d’actualité.

Par Julien Duez

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