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  • J10 -Napoli-Atalanta (2-2)

VAR t’en et ne reviens jamais

Par Adrien Candau
VAR t’en et ne reviens jamais

La dixième journée de Serie A - et plus spécifiquement le choc entre le Napoli et l'Atalanta - a été parasitée par un usage encore une fois controversé d'une technologie qui crée autant de problèmes qu'elle n'en règle. Et qui n'a certainement pas mis fin aux polémiques sur l'arbitrage, mais a au contraire rendu le boulot des hommes en noir encore plus pénible.

Fernando Llorente, allongé sur le sol, les bras en éventail et les cheveux en pagaille, refuse d’y croire. L’attaquant du Napoli vient de se faire plaquer au sol façon judoka par Simon Kjær, le défenseur de l’Atalanta, mais l’arbitre ne bronche pas. Dans l’action qui suit, la Dea égalise par Iličić, et Napolitains comme Bergamasques se quittent sur un nul deux partout. Mais surtout dans la confusion et dans un climat de tension extrême, alors que le banc azzurro, fou de rage, tente de s’expliquer avec le corps arbitral. Résultat : deux rouges pour Ancelotti et un membre du staff napolitain, et une partie qui se conclut dans un climat pas loin d’être détestable. La faute à qui ? À la VAR, alors que l’arbitre vidéo de la rencontre a semble-t-il soufflé au référent principal du match, Piero Giacomelli, que Llorente avait lui-même fait faute sur Kjær, avant d’être plaqué au sol par le Danois.

Vidéo et « buffone »

Qui a tort ? Qui a raison ? Impossible à savoir. À vitesse réelle, c’est bien l’attaquant espagnol qui semble se faire tamponner irrégulièrement dans la surface. Problème : le ralenti, lui, ne résout absolument rien. Sous certains angles, Llorente semble effectivement avoir les mains baladeuses, quand, sous d’autres, Kjær paraît déterminé à le plaquer au sol dès le moment où Mertens s’est décidé à envoyer son centre sur le crâne de l’ancienne icône de l’Athletic Bilbao. C’est là que la VAR, toute puissante, réaffirme son règne autoritaire sur l’arbitrage, comme en atteste la réaction de Piero Giacomelli : l’arbitre ne va même pas visionner de lui-même le ralenti, préférant manifestement faire confiance à son soutien vidéo, Luca Banti. Voilà qui rendait logiquement furieux le banc comme le onze type napolitain, alors qu’Ancelotti se rendait carrément sur le terrain pour tenter de calmer ses poulains.

Avant de se prendre un rouge pour protestation. «   L’arbitre m’a demandé de remettre de l’ordre. Je lui ai dit : « Mais tu n’as même pas un doute ? » et il m’a exclu. Je me sens attaqué, c’est une attaque à ma profession, à mon travail, à mon équipe, à mon club » , fulminait après la rencontre l’ancien Mister du Milan. De quoi valoir à l’homme en noir de sortir sous la bronca du San Paolo, qui l’insultait à grand renfort de « buffone » . Suffisant pour relativiser l’apport de la vidéo comme outil qui protégerait les arbitres et légitimerait leurs décisions aux yeux des spectateurs.

On ne sait pas, on ne sait plus

Alors, y avait-il penalty ou non sur cette fameuse action de fin de match sur Llorente ? On ne sait pas, on ne sait plus. Ce qui est sûr, c’est que la VAR et ses ralentis induisent un point de vue fondamentalement différent de celui qu’on peut avoir à vitesse réelle, accentuant visuellement les chocs, séquençant des actions et des gestes si éphémères et rapprochés qu’ils en frôlent l’instantanéité. Autre certitude : la vidéo n’a rien réglé et personne n’est d’accord ce jeudi en Italie, sur le bien fondé ou non de la décision de Giacomelli, louée par la Gazzetta dello Sport, mais vertement critiquée par d’autres quotidiens sportifs transalpins comme le Corriere dello Sport, la Repubblica ou encore la Stampa. Pire, le sportif s’efface derrière le scandale, avec l’arbitre au centre du maelstrom, lui qui s’est peut-être trompé, alors qu’il avait pourtant à sa disposition l’arbitrage vidéo, ce soi-disant outil miracle permettant de délivrer une justice sportive prétendument infaillible.

Un outil qui, au lieu de le renforcer, n’a finalement fait que le fragiliser face aux foudres de l’opinion. Pire, il l’infantilise dans son rôle de juge, son interprétation du fait sportif (comme celle des arbitres vidéo officiant avec lui) reposant sur l’utilisation d’images au ralenti, dont la lecture est soumise à la même subjectivité que celles qui ne le sont pas. De quoi inspirer à Carlo Ancelotti de sages paroles en conférence de presse d’après-match : « Le penalty non sifflé, c’est une erreur. C’est une décision prise par la VAR et non par l’arbitre. Lors de cet épisode, c’est la VAR et Banti qui ont arbitré et non Giacomelli. » Et le match, par ailleurs très plaisant, qui a vu s’affronter Azzurri et Bergamasques ? On n’en parle plus, ou presque : la vidéo a tout dévoré. Accordons-nous seulement le droit de lui souhaiter de disparaître un jour, d’un paysage footballistique déjà suffisamment boursouflé de polémiques en tous genres.

Par Adrien Candau

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