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Valentin Rosier : « Je suis aussi bien sapé qu’un Américain ! »

Propos recueillis Julien Bialot et Diren Fesli
Valentin Rosier : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je suis aussi bien sapé qu&rsquo;un Américain !<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Auteur d’une excellente saison avec Beşiktaş, Valentin Rosier est devenu l’un des hommes forts des Aigles noirs version 2020-2021. Sur un nuage après avoir remporté le championnat et la Coupe de Turquie, le latéral droit français se livre sur ses ambitions et sa passion pour la mode.

Beşiktaş a remporté le championnat, et c’est le premier titre de ta carrière : comment tu te sens ?Quand j’arrive au Beşiktaş, on est quatorzième. Donc à ce moment-là, je ne pensais pas du tout qu’on allait être champions. On a commencé à grimper petit à petit, et j’ai commencé à me dire qu’on était capables d’aller au bout. En plus, l’effectif est vraiment de qualité et on s’entend tous hyper bien, donc tous les signaux étaient au vert. Après, on a perdu des matchs qu’on ne devait pas perdre, ce qui a donné de l’espoir à Galatasaray et au Fenerbahçe. Finalement, on mérite ce titre et c’est une sensation incroyable d’être champion. Face à Karagümrük, c’est l’avant-dernière journée de championnat, on perd à domicile et je pensais que le Fener qui jouait en même temps avait gagné. Si ça avait été le cas, ils seraient aujourd’hui champions. Mais heureusement, ils ont aussi perdu. J’ai flippé parce que quand tu te dis que le titre va se jouer au goal average et que ton équipe galère à marquer, tu t’inquiètes.

Une fois au stade, c’était un peu un show à l’américaine, il y avait plusieurs artistes turcs très connus qui sont venus chanter et faire monter la température.

Quel est le sentiment, après le doublé avec la Coupe de Turquie ?Pour être honnête, je me disais qu’on avait plus de chance de gagner la Coupe de Turquie que le championnat, donc ce n’est pas une surprise. Ça faisait douze ans que le club n’avait pas réalisé le doublé, c’est juste fou. Pour le moment, je ne me rends pas bien compte de ce qu’on a réussi. Mais je sais que plus tard, on va beaucoup me le rappeler. En plus, je t’avoue qu’avant la finale, on fêtait le titre et on était encore dans l’euphorie. Après, il y avait des supporters au stade et ils représentent tellement pour nous qu’on était obligés de gagner. Ils étaient constamment devant notre hôtel. Beaucoup criaient mon nom, et j’ai décidé de leur lancer mes crampons depuis la fenêtre, c’est des vrais bons souvenirs.

Et en plus, tu marques en finale…Cette saison, j’ai eu la chance d’inscrire des buts décisifs. L’un des plus importants, c’était face à Konyaspor à la maison. Je marque le seul but de la rencontre en fin de match, alors qu’on était à dix contre onze quasiment toute la partie. Mon but en finale, je me dis que c’est la meilleure façon de terminer la saison. Sur le moment, je n’ai pas réalisé. Mais après le match, je me suis quand même dit que je venais de marquer le but du break dans une finale de Coupe.

Il faut savoir que j’ai eu une phase dans le football durant laquelle je me sentais moins bien.

Comment vous avez fêté ça ?On a commencé par prendre des photos au club, avant d’embarquer sur un bateau pour faire le tour du Bosphore en compagnie des supporters. C’est la coutume, ici. C’était une sacrée ambiance, malgré la situation sanitaire. Une fois au stade, c’était un peu un show à l’américaine, il y avait plusieurs artistes turcs très connus qui sont venus chanter et faire monter la température. Les joueurs devaient chacun choisir une chanson pour rentrer sur la pelouse, c’était assez impressionnant.

Tu es reconnu en Turquie comme un des joueurs les plus déjantés du championnat, est-ce que ça t’a aidé à créer un lien avec les fans connus eux aussi pour être un peu fous ?Avant, je n’étais pas comme ça. Il faut savoir que j’ai eu une phase dans le football durant laquelle je me sentais moins bien. Après ma première saison pleine en professionnel, j’étais un peu trop à l’aise sur le terrain. Il fallait que je me concentre, que je me motive plus. Du coup, je me suis dit que j’allais changer ça et devenir plus hargneux. C’est un état d’esprit qui m’aide beaucoup. En tout cas, je ne fais pas semblant, je donne tout et je me bats pour les fans et mes coéquipiers, ce n’est pas un rôle. Je suis défenseur : mettre des coups et aller au combat, ça fait partie du poste. C’est certain que ça compte beaucoup pour les supporters de Beşiktaş, il y en a même un qui s’est tatoué mon visage.

C’est vrai que j’ai eu un moment de doute, mais finalement, je suis champion de Turquie, donc c’était un mal pour un bien.

On a l’impression qu’il y a une très bonne ambiance chez les francophones de Beşiktaş.Clairement ! Moi, j’étais dans la même chambre que Georges-Kévin N’Koudou. Et je peux te dire qu’aujourd’hui, c’est comme mon frère. Je vais chez lui, il vient chez moi. Il ne faut pas oublier Vincent Aboubakar, qui est notre papa. Il nous conseille et nous fait rire sans cesse, un vrai personnage, on l’appelle le chef du village. Fabrice N’Sakala et Rachid Ghezzal sont aussi devenus des gens très importants pour moi.

Tu as vécu une grosse période noire : une blessure fin 2018, une rechute en 2019, l’Euro Espoir loupé et un transfert au Sporting où tu ne joues pas beaucoup. Est-ce que tu as peur pour ta carrière, à ce moment-là ?Quand je me blesse avant l’Euro, ça me fait chier parce que je loupe une belle compétition dans laquelle tu es scruté et attendu. Quand je signe au Sporting, je suis encore blessé et en pleine rééducation. Je me suis dit que s’ils me prenaient, c’est qu’ils me faisaient confiance, donc je n’appréhendais pas du tout. Après, on change quatre fois de coach en une saison. Donc forcément, ils n’ont pas tous la même vision des choses. Je joue seulement une dizaine de matchs, donc je me dis que ça va être compliqué de partir en prêt vu que je n’ai pas eu le temps de prouver quoi que ce soit sur le terrain. Mais quand j’ai vu que Beşiktaş était intéressé, je me suis dit que j’avais encore de la chance. C’est vrai que j’ai eu un moment de doute, mais finalement, je suis champion de Turquie, donc c’était un mal pour un bien.

Je l’ai toujours dit, mon championnat rêvé est la Premier League et je considère que c’est le meilleur championnat du monde.

Tu seras où, la saison prochaine ?Rúben Amorim, le coach du Sporting, est un très bon entraîneur. Mais sincèrement, je ne pense pas être dans ses plans aujourd’hui. Ils ont été champions cette saison, et ils ont un groupe bien défini. Je n’en ai pas encore discuté avec eux, mais c’est quand même possible que je retourne là-bas si je ne trouve pas un autre club ou que je n’ai pas signé avec Beşiktaş. Aujourd’hui, en Turquie, c’est devenu normal d’être transféré d’un gros club à un autre. Beaucoup de joueurs passent d’un club d’Istanbul à un autre. Mais j’ai été éduqué avec un autre état d’esprit, donc personnellement, j’aurais l’impression de trahir les supporters si je signais dans un autre club turc. Aujourd’hui, ça me paraît inimaginable, j’aime trop les supporters de Beşiktaş.

Tu as 24 ans et tu as déjà beaucoup bougé, est-ce que tu voudrais te caler quelque part ?Je l’ai toujours dit, mon championnat rêvé est la Premier League et je considère que c’est le meilleur championnat du monde. Il y a une intensité que tu ne trouves nulle part ailleurs, et il y a énormément de gros matchs tout au long de la saison. Pour moi, si tu prouves que tu es bon en Angleterre, c’est que tu peux jouer partout. Mais oui, j’aimerais trouver une stabilité dans un club. Après, ça fait déjà un bon moment que mes agents parlent avec Beşiktaş, mais je ne voulais pas prendre de décision avant le titre et l’assurance de jouer la Ligue des champions. J’attends quand même de voir les différentes propositions.

Je ne pense pas encore à faire de marque, mais par exemple pour le titre, on a créé des T-shirts qu’on a distribués aux supporters et ça a très bien fonctionné.

Sur les réseaux sociaux, on voit que tu as une vraie passion pour la sape et les tatouages. Tu nous en dis un peu plus ?C’est quelque chose que j’ai toujours eu en tête, depuis mon adolescence. Avant, je n’avais pas les moyens. Mais depuis que j’ai signé mon premier contrat professionnel, je peux me permettre de m’offrir tout ça. Beaucoup de monde pense que je suis américain, mais je trouve ça cool de me dire que je suis français et que je peux être aussi bien sapé qu’eux. Mais ce n’est pas seulement une question d’argent. C’est vraiment une passion : je bosse avec mon pote Landry dessus, on a développé mes connaissances de ce milieu ensemble. J’aime bien sortir des marques classiques de footballeur, pour trouver un style plus pointu. C’est beaucoup de réflexion commune. Je ne pense pas encore à faire de marque, mais par exemple pour le titre, on a créé des T-shirts qu’on a distribués aux supporters et ça a très bien fonctionné. Les gens résument trop les footballeurs à leur métier. Moi, par exemple, je ne suis pas le football, je ne regarde même pas les matchs de Ligue des champions. J’ai d’autres passions comme celle-là, que je développerai après ma carrière, vu que là, le football prend quasiment tout mon temps.

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Propos recueillis Julien Bialot et Diren Fesli

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