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Un problème Benjamin Pavard, vraiment ?

Par Maxime Brigand, à Doha
Un problème Benjamin Pavard, vraiment ?

Ciblé par les critiques après le match face à l’Australie, Benjamin Pavard a vu Didier Deschamps le secouer médiatiquement, mercredi, après la défaite des Bleus contre la Tunisie. Le traitement de son cas peut interroger.

Lundi dernier, alors que l’équipe de France avait écarté le Danemark moins de 48 heures plus tôt, Jules Koundé s’est avancé sur la pointe des pieds dans le gymnase où sont organisées les conférences de presse des Bleus au Qatar et a été envoyé batailler sur un sujet inévitable : les questions sur son utilisation en tant que latéral droit par Didier Deschamps. Un poste où le joueur du FC Barcelone n’a, une nouvelle fois, pas semblé totalement épanoui face aux Danois, où il a notamment perdu un bon paquet de ballons avant de se reprendre, et d’où il n’est pas passé loin de sauter après un tacle mal maîtrisé sur Victor Nelsson en fin de première période. « On en a discuté avec le coach avant et pendant la compétition. Ça m’a permis de me focaliser dessus, et je prends confiance à ce poste, a-t-il alors décrypté. Je suis plutôt content de mon match, bien qu’il y ait encore des progrès à faire offensivement, techniquement ou dans la communication avec mes différents partenaires. Avec Benjamin, la concurrence est saine, et même si ce n’est pas notre poste de prédilection, on essaie d’apporter le maximum d’envie à l’équipe. » Circulez, donc, sauf que comme si cela ne suffisait pas, Jules Koundé et Benjamin Pavard ont vu un pion supplémentaire – Axel Disasi, aligné face à la Tunisie et qui n’est, lui aussi, pas un latéral de formation – débouler mercredi dans leur couloir, et ce, alors qu’on imaginait bien cette troisième rencontre de poule en arbitre du match entre les deux premiers hommes pour la suite de la compétition. Avant de basculer dans l’« autre tournoi » de ce Mondial et de défier la Pologne, où en est-on vraiment au seul poste du plan A français occupé par un point d’interrogation ? Vaste débat dans lequel un candidat à 47 sélections a pris un coup médiatique assez sévère dans la soirée qui a suivi la défaite française contre la Tunisie.

« Je ne vais pas entrer dans les détails »

Ce candidat est Benjamin Pavard, que l’on attendait dans le onze de départ, mais que Didier Deschamps a considéré ne pas être « dans de bonnes dispositions » pour débuter : « J’ai eu plusieurs échanges avec lui. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais j’ai pris la décision de ne pas le faire jouer. Alors, vous allez me dire : c’est physique ? C’est la tête ? Évidemment, le premier match(contre l’Australie) ne l’a pas aidé, et c’est pour cela que j’ai fait un choix différent. » Sur le coup, cette sortie du sélectionneur – assez inhabituelle contre un joueur qui est de quasiment tous les rassemblements depuis fin 2017 – a évidemment surpris, notamment dans l’entourage du numéro 2 des Bleus, parfaitement conscient de son erreur sur l’ouverture du score de l’Australie lors de la première journée, mais qui a su se remobiliser dans la foulée. Preuve en est : Pavard a été l’un des premiers à filer célébrer avec Kylian Mbappé et Theo Hernandez la première flèche plantée par l’attaquant du PSG contre les Danois, puis a ensuite grimpé sur la table du vestiaire pour célébrer le succès. Avant cette rencontre, comme le rapportait L’Équipe jeudi, le défenseur du Bayern avait eu un débriefing individuel avec Didier Deschamps, qu’il a encaissé, mais est aussi tombé sur les nombreuses critiques extérieures qui ont suivi son premier match. Sa copie a été dans l’ensemble assez sobre avec sept ballons perdus, cinq récupérés et quelques bonnes combinaisons avec Ousmane Dembélé et Antoine Griezmann. Pavard a surtout cherché à assurer son marquage préventif pour contrôler d’éventuelles transitions australiennes évoquées par le staff avant la rencontre et n’a pas toujours aidé par une animation défensive en manque de repères, mais Jules Koundé, au départ sur le deuxième but, n’a pas non plus été le plus convaincant du monde face au Danemark et a aussi eu du déchet (17 ballons perdus). Le traitement des deux performances n’a pourtant pas été totalement le même.

Jugement qui diffère

Proche d’Hugo Lloris, d’Olivier Giroud et de Kingsley Coman, venu évoquer jeudi un joueur qui « travaille beaucoup, très motivé », Benjamin Pavard est tout de même apparu assez marqué physiquement sur les images le montrant sur le banc lors du match face à la Tunisie. « J’ai parlé un peu avec lui après le match et je sais qu’il sera prêt pour le reste de la compétition », a cependant tenu à ajouter Coman à propos d’un homme qui en a vu d’autres et dont la présence pourrait être utile – Pavard a aujourd’hui plus de repères défensifs à ce poste que Koundé – dans les configurations de match que les Bleus vont croiser dès dimanche, face à la Pologne, au deuxième tour de la compétition. L’idée n’est évidemment pas d’affirmer que l’un est meilleur que l’autre (les deux ne jouent pas à leur poste, ce qu’il ne faut jamais oublier dans l’analyse), mais plutôt de constater que sportivement, le jugement des performances de l’un diffère souvent du jugement de celles de l’autre sans qu’il ne soit vraiment possible d’expliquer le pourquoi du comment.

Après l’Euro, Benjamin Pavard en avait déjà pris pour son grade. « Je sais que je n’ai pas fait un bon Euro, assumait-il dans les colonnes de So Foot en février 2022. Mais j’ai traîné un choc reçu à la tête, je n’ai rien voulu dire et je me suis donné à fond. Le problème a été plus collectif qu’uniquement centré sur moi, mais je ne peux pas empêcher les gens d’avoir une opinion. Je sais que je ne peux pas plaire à tout le monde. Même les meilleurs joueurs du monde ne font pas l’unanimité, donc je me concentre sur moi, mes performances…(…) Depuis tout petit, je me bats pour avoir ma place, donc je pense la mériter. » Sa première partie de saison au Bayern laissait entendre qu’il arrivait en pleine forme, mais un grain de sable – un but qui n’aura, au bout du compte, qu’une conséquence anonyme – est venu enrayer la machine et ouvrir une première petite brèche dans un groupe France qui ne cesse de crier sa parfaite harmonie depuis le début du Mondial. « Il est très bien, il rigole, tout et il n’a pas vraiment fait ressortir sa discussion avec le coach », soufflait de son côté le jeune Randal Kolo Muani, jeudi. En attendant, Benjamin Pavard, qui se disait avant le tournoi prêt à « mourir » pour l’équipe de France dans un entretien donné à L’Équipe et qui s’est toujours hissé en « soldat » du maillot bleu, est reparti au turbin. Sur la pointe des pieds, lui aussi.

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