Un mercredi en Carling
La Carling c'est une bière, britannique. Pas forcément meilleure qu'une Fosters ou qu'une Beks, et certainement pas au niveau d'une sombre Guiness. Mais elle a donné son nom à la Coupe de la Ligue anglaise, la Carling Cup. L'occasion de lever le coude une fois de plus après le boulot. Et comme dans l'Hexagone, il y a eu de la mousse pour ce quatrième tour.
Chelsea-Leicester : 4-3
La plus grosse frayeur de cette nuit d’Halloween est survenue à Stamford Bridge vers 21h30. Lorsque DJ Cambpell, plaidoyer pour la musique et le whisky, osa surprendre Cudicini pour la troisième fois de la soirée, annihilant succinctement les deux buts de Lampard. Puis la 87e minute, Shevchenko, 45 millions d’euros, réduit à prendre des cours de sprint particuliers sur un terrain de tennis à côté de chez lui sous l’ère Mourinho, surgit de nulle part et envoie les Blues en prolongations…Non ! Car Lampard a encore une fois tout fait et s’est vu accorder le quatrième but dans les arrêts de jeu au terme d’un beau bordel. Hat trick pour lui. Frank Burrows, sur le banc de Leicester, a bien connu Lamps pour l’avoir éduqué à West Ham à 16 ans : « Quand il était petit, je lui disais : “Si tu as quelque chose à voir avec n’importe quel ballon qui passe la ligne, clame-le haut et fort” » . Leçon retenue. Les Blues récoltent finalement les bonbons après que Leicester leur ont joué un bien vilain tour.
Bolton-Manchester City : 0-1
Après avoir subi les foudres de Sven Goran Eriksson, qui n’avait pas perdu son calme en 6 ans, 358 jours, 8 heures et 43 minutes dans le foot anglais, suite à la fessée cul nu prise à Chelsea, 6-0, les joueurs de City se sont vengés sur les derniers de la classe en Premier League, parce que c’est plus facile, surtout quand y’a pas Anelka. Elano, la révélation brésilienne mancunienne, a anéanti les espoirs de Bolton à la 86e minute. Pas de quoi crier à la renaissance non plus.
Tottenham-Blackpool : 2-0
Première réussie pour Juande Ramos, qui a donné six matchs à son groupe pour évaluer l’ampleur des dégâts. Un but pour celui qui y a toujours cru, bien le seul, Robbie Keane, et un autre de Chimbonda, en perte (de cheveux et) de vitesse depuis quelques journées. Et attention, les prochains mots peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes : Paul Robinson a été bon. Les Spurs ne rendent là que leur troisième copie sans but encaissé de la saison. Mais bon ce n’était que Blackpool, une ville dont Ramos n’avait jamais entendu parler auparavant.
Liverpool-Cardiff : 2-1
Et dire qu’il ne devait pas jouer. Benitez voulait ménager Steven Gerrard avant la rencontre, mais la blessure inopinée de Sissoko juste avant la rencontre a bousculé ses plans. Bien en a pris à la cheville de Momo, puisque Captain Gerrard a fait tout le boulot amenant le but du gamin marocain El Zhar, et a délivré tout Anfield à la 66e…Un stade que Purse avait calmé une minute plus tôt en égalisant. Côté Cardiff, Robbie Fowler n’a pas réussi à tromper un Charles Itandje au taquet pour son retour au bercail. Le Kop n’a toujours pas oublié God, mais n’a désormais d’yeux que pour Steevy le messie.
Sheffield United-Arsenal : 0-3
Sentiment mitigé pour les fans des Gunners. Si les seconds couteaux de Wenger se sont imposés sans encombre notoire, ils espèrent surtout qu’Eduardo Silva ne réalisera pas la même partie avec la Croatie contre l’Angleterre dans 20 jours. Un doublé pour lui, et un but pour le (vrai) brésilien Denilson, une affaire pliée comme un match de Premier League. En faisant rentrer trois joueurs de 17 ans en cours de match, Lansbury, Merida et Barazite, le technicien français a rétorqué à Platini que son fils ne resterait vraiment pas longtemps à Millwall. Un homme dans le match : un supporter de Sheffield qui jette son écharpe devant le banc de son équipe en signe de mécontentement.
Luton-Everton : 0-1
« On ne pouvait pas dire quelle était l’équipe de Premier League cette nuit. Moyes a dû faire appel à ses gros bras pour se sortir d’une situation qu’il sentait lui échapper » . L’analyse est signée Kevin Blackwell. Ses joueurs ont fichu une sacrée (ci)trouille et tenu la dragée haute à des Toffees qui ne doivent leur salut qu’à un but de Tim Cahill, rentré en fin de match, en prolongations.
Portsmouth-Blackburn : 1-2
Les deux trouble-fête de ce début de saison. Portsmouth est la seule équipe à avoir battu les Rovers, à Ewood Park en septembre. Pour être sûr que l’histoire ne se répète pas, McCarthy a inscrit son 5e but en 4 rencontres, imité par Pedersen, ouvrant les portes du prochain tour à Blackburn, histoire de Pompey l’air d’un Harry Redknapp visiblement énervé, malgré un pion pour l’honneur du vétéran Kanu à la 90e. Et Christopher Samba (Blackburn), qui n’a rien d’une danseuse de carnaval croyez-le, de s’imposer match après match comme l’un des meilleurs défenseurs de l’Ile.
Pierre Maturana
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