- Premier League
- 31e journée
Un duel Manchester – Arsenal ?
Chelsea ne s'est pas remis de sa défaite contre l'Inter, victoire logique de Manchester United, Arsenal vrai challenger. Le MU – Chelsea du 3 avril vaudra son pesant d'or et les Gunners pourraient tirer les marrons du feu...
MU – Liverpool 2-1 : Torres bouffe la feuille
Deux actions à montrer dans les écoles de foot auront ponctué le sort de ce sommet du championnat. Torres y montra le meilleur et le pire. Cinquième minute, à la réception d’un centre de Kuyt, un but de pure classe à décomposer. D’abord échapper à son défenseur pour offrir une solution, puis l’extension alors que la balle était tout juste partie des pieds du centreur, la suspension dans l’air en attendant que le cuir soit jouable, l’armé de la tête, le fouetté du crâne au sommet de la trajectoire, l’accompagnement du cou et des yeux enfin pour envoyer ce ballon décroisé dans le but de Van der Saar. Le geste parfait. 1-0 pour les Reds. 85 minutes plus tard, le score est inversé et l’on entre dans les arrêts de jeu. Gerrard s’engouffre dans la surface et cette fois centre en retrait à ras de terre. Le cuir traverse une forêt de joueur et se pointe devant El Nino. Cette fois, le regard peut-être déjà pointé vers l’endroit où il veut mettre la balle, Torres pas assez appliqué, trop nonchalant, ne traverse pas la balle. Le corps en arrière, il ne maîtrise pas le petit rebond qui soulève légèrement le ballon. Sa frappe part en l’air à deux à l’heure et se transforme en une passe improbable que Benayoun, à trois mètres des buts, ne peut accélérer de la tête. Van der Saar n’a même pas à bouger pour réceptionner l’offrande. Peut-être ce manque de concentration vient-il d’une fatigue physique du buteur des Reds. Ou est-ce le résultat d’une trop grande facilité qui vire parfois à la suffisance sur certaines actions ? Toujours est-il que Liverpool revient bredouille de son périple mancunien.
Entre ces deux actions, Manchester n’a rien fait de génial mais a été solide et confiant. Pas malheureux avec l’arbitrage non plus. La faute de Mascherano sur Valencia prend sa source en dehors de la surface. L’arbitre désigne cependant le point de pénalty. Sans être un scandale (il y avait faute et anti-jeu manifeste), on peut tout de même discuter cette décision. La frappe de Rooney est stoppée par Reina, mais le ballon lui revient et il n’a qu’à la pousser dans le but. Pas malheureux on vous dit. Rien à dire par contre sur la tête plongeante de JS Parks à la réception du centre de Fletcher. Deux joueurs emblématiques de United ; pas géniaux, mais plein d’abnégation, de courage et de cœur. Des joueurs qui semblent se surpasser à chaque match au point d’atteindre un niveau supérieur à leur potentiel. Un peu comme Kuyt à Liverpool. Et des caractères en plus comme le montre l’altercation entre l’Ecossais de MU et le Batave des Reds. Au final, Manchester repasse devant tout le monde au classement et Liverpool voit s’éloigner un peu plus la 4ème place, même si rien n’est fait encore. Ça sent quand même le roussi pour les hommes de Benitez.
Arsenal tient le rythme et Chelsea lâche du lest
A dix contre onze pendant une partie du match, les Gunners s’en sont sortis à l’Emirates contre West-Ham. Malgré de bonnes séquences de jeu, cela n’a pas été évident. Mais pour une fois, c’est leur gardien qui fait le job, Almunia détournant un pénalty à l’ultime minute de la première mi-temps. Fabregas ne rate pas le sien en fin de match. 2-0. Et si Wenger réussissait son pari d’être champion ? Car la cote de Chelsea baisse à vue d’œil. Pas vraiment remis de l’élimination en Champion’s League, les Blues ont laissé les Blackburn Rovers revenir à la marque à l’heure de jeu après l’ouverture du score de Drogba. Pas brillants, bousculés par moment, les joueurs d’Ancelotti ont été inquiétants et ont grillé leur joker (ils ont un match de plus à jouer).
Un fantôme fait gagner les Spurs
Cette année, on peut parler d’un Big Three devant. Le Big Four est derrière, en chasse pour la 4e place. Et à ce jeu, tout le monde a encore sa chance, mais Tottenham et Manchester City marquent des points. Tottenham doit sa victoire à Gudjonhsen, ce joueur transparent voire fantomatique qui n’a pratiquement pas foulé la pelouse de Louis II depuis septembre. Entré à dix minutes de la mi-temps, il score du gauche à la 46e à la réception d’une balle en profondeur, puis laisse passer le ballon entre ses jambes pour démarquer Kranjcar pour le but de la victoire. On a retrouvé l’Islandais de l’époque Chelsea ou Barça. Guy Lacombe ne sait vraiment pas gérer les joueurs d’expérience.
Le gros coup, c’est City qui l’a fait en gagnant à Fulham qui venait d’atomiser la Juve et qui a fait tomber pas mal de gros cette année. Ce sont les sud-Américains qui ont fait la différence. Buts de Santa Cruz et Tevez. Et Vieira a joué tout le match sans prendre de carton. Liverpool n’a pas été le seul à perdre des points puisqu’Aston Villa a dû concéder le nul lors du derby avec Wolverhampton. John Carew a encore marqué deux fois, mais cela n’a pas suffi. City, Villa et Tottenham sont donc au coude à coude. Liverpool, qui a joué un match de plus que les Spurs et deux de plus que City et Villa, n’est pas loin du point de rupture.
Portsmouth veut choisir ceux qui l’accompagneront en D2
Portsmouth n’a plus rien à espérer depuis que la FA a confirmé les neuf points enlevés au classement. Bon dernier, le club du sud de l’Angleterre est déjà relégué. Pourtant dans un sursaut que même son entraîneur Avram Grant jugeait improbable, les joueurs ont magnifiquement joué le jeu. Menés 2-1 par Hull, qui plonge en zone de relégation, à deux minutes de la fin, ils ont retourné la situation pour une victoire 3-2 avec le but de la victoire pour cette vieille gâchette de Kanu. Il y a toujours de belles histoires en Angleterre.
Traduction : Christophe Lalo, source The Guardian
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