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UEFA-Superligue : on oublie tout et on s’embrasse ?

Par Nicolas Kssis-Martov
UEFA-Superligue : on oublie tout et on s’embrasse ?

L'UEFA a donc décidé d’annuler les procédures disciplinaires engagées contre les vilains petits canards qui avaient voulu se lancer dans le projet d’une Superligue. Cette capitulation en rase campagne s’effectue certes sous pression judiciaire, mais révèle aussi de nouveaux rapports de force et les futurs enjeux à venir. Un seul perdant, le foot ?

Après des mois de conflits, la décision de l’UEFA de renoncer à toute sanction « en relation avec le projet de la dénommée Superligue » ressemble, qu’on le veuille ou non, à une gifle symbolique. « Comme si les procédures n’avaient jamais été engagées », selon l’aveu même de l’instance suprême du foot européen, quelque part les compteurs sont remis à zéro, et la victoire paraît changer de camp. À la suite des décisions sans appel d’un tribunal madrilène, les clubs concernés (Tottenham, Arsenal, Manchester City, Manchester United, Chelsea, Liverpool, l’Atlético de Madrid, l’Inter Milan et l’AC Milan), y compris ceux qui n’ont pas lâché l’affaire ni le morceau (Real Madrid, Juventus et FC Barcelone), échappent donc non seulement au risque sportif, mais ne devront surtout pas mettre la main au porte-monnaie pour se faire pardonner. Cette mansuétude quelque peu contrainte arrange malgré tout un petit monde du foot européen soucieux de tourner la page, et de signer une réconciliation nécessaire, économiquement parlant, avec ses principales têtes de gondole.

Un tigre de papier

En se retirant de la sorte, l’UEFA vient de fournir la preuve qu’il existe toujours une fenêtre de tir pour imposer cette idée fumeuse de Superligue, en s’appuyant sur le droit ordinaire et la sacro-sainte libre concurrence devenu credo fondateur de la construction européenne. Si cette idée ô combien fumeuse a échoué, c’est surtout sous la pression des opinions et des États, notamment un Royaume-Uni désormais hors UE, et certainement pas devant la crainte de la toute-puissance de l’UEFA, sachant par ailleurs le jeu trouble de la FIFA dans l’ombre. De fait, la démonstration de la faiblesse de l’UEFA est manifeste et cruelle. L’arme atomique – évoquée et brandie parfois dans les déclarations officielles – de l’exclusion de ses compétitions, pour les clubs aussi bien que les joueurs, y perd de sa fonction dissuasive. Désormais, Aleksander Čeferin se transforme en un tigre de papier. Et au regard du nombre de concessions déjà effectuées, notamment dans l’organisation de la C1, le diagnostic d’un dirigeant fragile s’impose d’elle-même. À cela s’ajoute le désir de la Premier League de délocaliser certains de ses matchs en Asie… Le tableau est clair : la victoire politique vire à la défaite culturelle.

Rassembler les troupes

L’UEFA doit par ailleurs surtout commencer à rassembler ses troupes pour la terrible bataille qui s’annonce contre la Coupe du monde tous les deux ans. Cela exige de serrer les rangs avec toutes les forces vives du foot du Vieux Continent, et bien sûr ses grands duchés, comme un Real Madrid dont le président Florentino Pérez a l’oreille attentive de Gianni Infantino. Les mois qui s’annoncent vont métamorphoser le football en un vaste Fortnite où il faudra savoir qui tire sur qui et savoir nouer des alliances. L’UEFA, vent debout contre ce projet qui risque de nuire à ses principales compétitions, et sources de revenus, regarde dorénavant la « Superligue » comme un front secondaire et en tout cas qui ne mérite pas de s’engager dans un long et fastidieux feuilleton judiciaire. La suite promet en tout cas de beaux scénarios, dont on ne doute pas qu’ils finiront un jour mis en images sur Netflix ou Amazon. Le champ des possibles vient de s’ouvrir à tous les vents.

Par Nicolas Kssis-Martov

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