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  • 31 janvier 1945

Tout beau Tucho

Par Marcelo Assaf, avec Thomas Goubin
3 minutes
Tout beau Tucho

Question culture foot : comment se nomme le meilleur buteur de l'histoire de la Copa América ? Réponse : l'Argentin Tucho Mendez. Un génie qui régna sur l'Amérique du Sud des années 40.

La dégaine typique du surdoué argentin des années 30-40. Moustache bien taillée, cheveux gominés, et jambes au profil accidenté. Le 31 janvier 1945, Norberto « Tucho » Mendez et ses cannes arquées pénètrent sur la pelouse du stade Nacional de Santiago de Chile. On joue la 60e minute d’un Argentine-Équateur. L’idole d’Huracán fait ses débuts en Copa América, un tournoi dont il deviendra le meilleur buteur historique (17 réalisations), honneur partagé avec le Brésilien Zizinho. Mendez n’a alors que 22 ans. Pour situer la magnitude de son talent, il suffit de relever que le sélectionneur Guillermo Stabile le considère alors comme un indiscutable de son attaque, malgré la féroce concurrence des cinq membres de la Maquina de River Plate, puis d’Alfredo Di Stéfano. Rien de moins…

Coast to coast

La Seconde Guerre mondiale a privé Tucho Mendez d’une passerelle planétaire pour exhiber les charmes de son jeu de jambes. L’Argentine écrase alors son continent. Entre 1943 et 1947, l’Albiceleste remporte quatre des cinq éditions de la Copa América. Pour son premier match disputé en titulaire lors du tournoi sud-américain, Mendez plante un doublé lors d’une large victoire face à la Colombie (9-1). L’attaquant d’Huracán, grand dribbleur adepte du coast to coast, frappe encore plus fort face au Brésil : il inscrit les trois buts argentins (victoire 3-1). Un triplé qui pèse lourd dans la victoire finale de l’Argentine dans un tournoi qui prend alors la forme d’un championnat.

Tucho Mendez grandit entre les quartiers de Nueva Pompeya et Parque Patricios, berceau du club Huracán. Son idole se nomme Cesáreo Onzari, considéré comme l’auteur du premier corner direct de l’histoire, dit but olympique en Amérique du Sud, car inscrit à l’occasion de la finale des J0 de 1924 entre Argentine et Uruguay. Mendez marche dans les pas d’Onzari et devient une idole de son cher Huracán, dont il anime l’attaque de 1941 à 1946. Lors de sa dernière saison avec El Globo, il forme un redoutable duo avec Alfredo Di Stéfano, prêté par River Plate.

« Huracán fut mon premier amour, Racing ma femme, et la sélection, mon amante. »

Sélectionneur de l’Argentine, Guillermo Stabile occupe également le banc du Racing Avellaneda. En 1947, il parvient à convaincre les dirigeants d’Huracán de lâcher leur perle. Dans une sorte d’échange façon NBA, pas moins de cinq joueurs du Racing sont envoyés vers Huracán pour compenser, en partie, le départ du All-star. Avec Tucho Mendez dans ses rangs, l’Academia va régner sur son pays. Trois titres de rang (1949, 1950, 1951). Du jamais vu dans l’histoire des tournois longs au pays de Diego et de Di Stéfano.

Au moment de définir la hiérarchie de son cœur, Mendez envoie du café-crème : « Huracán fut mon premier amour, Racing ma femme, et la sélection, mon amante. » Pour boucler sa carrière, Norberto Mendez retourne à ses premières amours pour un dernier tour de piste avec Huracán en 1957-1958. Grand créatif et redoutable finisseur, Mendez s’est éteint le 22 juin 1998, en pleine Coupe du monde. Cette compétition dont il a été privé et qui aurait dû consacrer ce petit moustachu aux jambes arquées.

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