Top 11 : Les meilleures finales de C1
En attendant le Grand Soir, petit passage en revue des finales de Champions League les plus mémorables de l'Histoire. Pour diverses raisons...
1960 : Real – Eintracht Francfort (7-3)… L’avalanche : 10 buts ! C’est toujours le record de buts inscrits dans une finale de C1. C’est aussi la 5ème victoire consécutive du Real (record pour un club). Quand Puskas est arrivé deux ans plus tôt au Real à 31 ans et avec 10 kilos en trop, les socios madridistes étaient persuadés que Santiago Bernabeu était devenu fou. Tout faux ! Ferenc Puskas inscrit quatre buts à Glasgow tandis que Di Stefano en plante trois ! Ce qui fait sept…
1967 : Celtic Glasgow – Inter Milan (2-1)… Le terrible Inter de l’affreux Helenio Herrera, “inventeur” du catenaccio, est ultra favori. Dont acte, puisque Mazzola transforme un péno à la 8ème. Mais, en face, la celtitude n’abdique pas. Le petit Gemmell (63ème) et Chalmers (85ème) enterrent la Bête : 2-1 et énorme sensation dans l’Europe du foot. Les héros écossais seront à jamais magnifiés au pays et en Irlande avec le surnom de “Lions de Lisbonne” (lieu de la finale). Victoire importante puisqu’elle met fin à la suprématie latine des clubs italiens, espagnols et portugais qui trustaient jusque-là la C1 depuis ses débuts en 1956. L’ère anglo-saxonne était arrivée…
1971 : Ajax Amsterdam – Panathinaïkos (2-0)… A Wembley, Johann Cruyff crève l’écran. Deux ans après sa finale perdue contre l’AC Milan (défaite 4-1), le monde entier découvre le nouveau visage du foot moderne de l’Ajax : le football total. Le maillot de l’Ajax devient mythique du jour au lendemain. Le N°14 de Cruyff devient légendaire. L’Ajax enquillera avec deux autres victoires faciles en 72 et en 73.
1974 : Bayern – Atletico Madrid (1-1 puis 4-0)… Au Stade du Heysel, ce fut la première finale de C1 qui fut rejouée. Premier match, le 15 mai… 0-0 à la fin du temps réglementaire. Aragonès (oui, oui : l’horrible Luis de l’Euro 2008 !) marque à la 114ème. L’Atletico est champion d’Europe ! Le Bayern n’y croit plus alors à la 119ème, Schwarzenbeck shoote des 30 mètres… But ! A ras du poteau ! 1-1, mais pas de tirs au but à l’époque. La finale est rejouée le 17 mai : 4-0 pour le Bayern, doublés de Muller et Hoeness. Le Mythe du foot allemand qui ne renonce jamais et qui n’est jamais battu se fait jour. Un mois plus tard, la RFA très Bayern (Müller, Beckenbauer, Maïer) battra la Hollande 2-1, après avoir été menée 1-0…
1977 : Liverpool – Mönchengladbach (3-1)… Première des 6 victoires anglaises d’affilée en C1 (record pour un pays). Super finale, avec deux magnifiques équipes très offensives. Avec surtout un duel au sommet Keegan-Berti Vogts qui tournera à l’avantage de King Kev. Les Reds sont les plus forts, malgré la splendide frappe en pleine lucarne du lutin danois Simonsen pour M’Gladbach. Du stade Olympique de Rome, le monde entier découvre la Red Army (30 000 supporters en rouge !), les écharpes tendues à bout de bras, les chants ininterrompus, You’ll never walk alone. Grandiose !
1985 : Juventus – Liverpool (1-0)… Le drame du Heysel. Juste avant le match : une charge des supporters de Liverpool, bousculades, panique, supporters italiens écrasés, piétinés… Plusieurs morts, beaucoup de blessés. Les joueurs savent qu’il s’est passé quelque chose de grave, mais ignorent que des spectateurs ont perdu la vie. La finale a quand même lieu. Match tendu, qui se décide sur une faute sur Boniek hors de la surface anglaise. Penalty peu évident transformé par Platini à la 56ème. Après le match, les joueurs apprendront la terrible vérité… Traumatisme et culpabilité. Michel Platini ne retournera plus jamais au Heysel. La Juve fêtera en fait sa première “vraie” C1 en 1996, quand elle battra l’Ajax à Rome.
1987 : Porto – Bayern (2-1)… Jolie finale, pleine de suspens. Le Bayern, favori, se la joue un peu avant le match. Ce qui rassure le rusé Artur Jorge. Kögl ouvre la marque à la 24ème. Tranquille, la Bavière… Et puis l’artiste surgit : Rabah Madjer ! A la 77ème, il plante un but d’anthologie sur une talonnade insensée, qui depuis porte son nom (comme Panenka et son penalty). Deux minutes plus tard, Madjer délivre ensuite une passe décisive pour le 2ème but de Porto : un super centre sur Filho Juary qui fouette sa reprise sous le plafond. Magistral ! Première C1 pour Porto. Nouvelle déconvenue pour le Bayern : une victoire quasi certaine qui se transforme en défaite en deux minutes. Les Bavarois vivront plus tard le même cauchemar…
1994 : Milan AC – Barcelone 4-0… Pour beaucoup, la plus belle victoire du Milan. Comparée à celles de 89 (contre le Steaua 4-0) et 90 (contre Benfica 1-0), celle de 94 reste la plus marquante parce que c’était tout simplement la Dream Team de Johan Cruyff en face. Et puis en 94, les clubs anglais avaient été réintégrés dans les coupes d’Europe, à la grande différence de 1989 et 1990 ! Un but extraordinaire de Savicevic et un but pas crade du tout de Marcelo Desailly. Anecdote : les Catalans venaient d’être sacrés champions d’Espagne trois jours avant, dimanche soir, à la dernière journée. Largement éméchés, ils sont arrivés à Athènes le lundi soir pour dessaouler le mardi. Avec gros dégâts le mercredi… À l’époque, seuls trois étrangers pouvaient être alignés. Cruyff choisit Koeman, Stoïchkov et Romario. Dommage : c’est Michael Laudrup, en super forme, qu’il fallait aligner. Johann Cryuff s’en bouffe encore parfois les c… !
1995 : Ajax – Milan AC (1-0)… Ajax for ever : l’équipe est hyper jeune, autour de 23 ans de moyenne d’âge. Que des futurs cracks : Van der Sar, Davids, Seedorf, les frères De Boer, Kluivert, Litmanen, Overmars, Kanu, Finidi… On est en 95, l’année d’après, l’Ajax jouera encore la finale de C1 et perdra contre la Juve aux tab. L’Ajax 1995-96, c’est la fin du football “équitable” puisque, en 1996, c’est l’arrêt Bosman : une catastrophe pour les petites nations de foot dont les meilleurs joueurs partiront illico dans les grands clubs riches (dont ceux de l’Ajax, qui sera littéralement pillé). Tous les observateurs sont d’accord sur un point : si l’Ajax 95-96 n’avait pas été autant déplumé, ce club aurait remporté un paquet de Ligues des Champions…
1999 : Manchester United – Bayern Munich (2-1)… Le Nou Camp, thermostat 10 ! Le Bayern, emmené par Super Mathäus, marque rapidement par Basler sur coup franc, domine outrageusement, et frappe deux fois sur la barre. MU est à la rue pour de bon… C’est ce que pense le bon Ottmar Hitzfeld, qui sort Mathäus à la 80ème, remplacé par Thorsten Fink. Ferguson, qui a fait entrer Sheringham à la 71ème, poursuit son coaching audacieux en lançant Solskjaer à la 81ème. En vain. MU presse mais Munich colmate. Temps additionnel… Sur le banc des Munichois, on sourit et on s’étreint. Un corner de Beckham à la 91ème : but de Sheringham ! La même à la 92ème : but de Solskjaer ! 2-1, finito ! Inouï ! Sur le banc munichois, les prostrés prennent rendez-vous chez le psy pour le lendemain. Les Anglais ont gagné à l’Allemande. Coaching démentiel de Ferguson : il entre dans la légende du foot mondial après sa première C1, il est anobli OBE par la Reine cette année-là. Sa statue à Old Trafford (comme Matt Busby), c’est pour très bientôt…
2005 : Liverpool – Milan AC (3-3, 3 tab à 2)… Qui n’a pas zappé à la mi-temps de ce match à sens unique, avec un score définitif et des Reds en carton ? Heureusement, on avait juste coupé le son pour regarder d’un œil cette finale devenue sans intérêt. 3-0, avec cette super reprise de Maldini à la 1ère minute et le doublé de Crespo comme dans du beurre (30ème et 45ème). Trop fastoche… OK, y avait ce coup de boule 100% british de Steven Gerrard (56ème). Plus que 3-1 pour les Rossoneri… Et puis, ce tir de Smicer deux minutes après : 3-2 ! On a remis le son et les supporters des Reds chantaient comme des malades ! Penalty de Xabi Alonso à la 60ème : 3-3 ! Incredible… Prolongations : Shevchenko rate un but tout fait, à bout portant… Là, on a compris que les Beatles seraient encore au top des charts à la fin… Tirs au but, et victoire de Liverpool (3 tab à 2). Image éternelle : Captain Gerrard qui brandit la coupe sur la plus belle version de “You never walk alone”…
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