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  • Les penaltys qui ont marqué l'histoire

Top 100 : Penaltys de légende (de 70 à 61)

Par Maxime Brigand, Kevin Charnay et Florian Lefèvre

« Il est impossible d’imaginer un moment de tension plus grand que le penalty. Deux hommes face à face. C’est un duel comme au XIXe siècle », écrit Julio Llamazares. Vrai. Dans le jeu ou lors d’une séance de tirs au but, raté ou réussi, en tribune ou sur le poteau, du pointard ou du talon, voilà 100 histoires de penaltys. Quatrième fournée avec des tirs au pigeon espagnols.

#70 - PSG-Nantes - 2002

  • PSG-Nantes, Coupe de la Ligue, 8 décembre 2002
  • À moitié vide, le Parc des Princes constate les dégâts : le PSG est en train de se faire gicler des 16e de finale de la Coupe de la Ligue par le FC Nantes, 2-3. Doublé de Mario Yepes et but de Sylvain Armand, qui ne portent pas encore la tunique rouge et bleu. Mais à sept minutes de la fin, Paris obtient une occasion en or d’égaliser : un penalty. Ronaldinho, spécialiste de l’exercice, s’en charge. Face au Brésilien, Mickaël Landreau tente un coup de poker. Le gardien nantais se décale vers son poteau droit, en laissant le champ grand ouvert à sa gauche. « Pour moi, la clef, ce n’était pas de savoir où j’allais planter mes crampons. C’était plus sa course d’élan, sa position, et tout ce qu’il avait réalisé dans le passé. C’est aussi un duel psychologique (…), mais le vrai challenge reste de convaincre le tireur de placer le ballon là où vous le souhaitez » , rembobine le portier (1), qui se rapproche finalement du centre du but juste avant la frappe. Ronnie la place alors dans le contre-pied, mais Landreau plonge de là où il est venu. Le Canari vient de se payer un champion du monde.

    (1) Source : Onze mètres – La solitude du tireur de penalty, par Ben Lyttleton, éditions Hugo Sport

    #69 - Juventus-Torino - 2001

  • Juventus-Torino, championnat d’Italie, 14 octobre 2001
  • Il y a trois manières de faire gagner des points à son équipe : par le talent, par le courage ou par le vice. Le 14 octobre 2001, Riccardo Maspero a décidé d’user des trois pour permettre au Torino de ne pas perdre la face lors du derby face à la Juventus. Alors que le Toro est mené 3-0 à la mi-temps, le suspense semble tué. Et pourtant, Lucarelli et Ferrante parviennent à réduire le score. C’est à ce moment-là que Maspero entre en scène en égalisant à la 82e minute. Mais ce n’est pas tout. Dans les derniers instants du match, la Juventus se voit accorder un penalty qui, transformé, donnerait la victoire aux Bianconeri. Sauf que Maspero profite de l’agitation et des multiples protestations de ses coéquipiers auprès de l’arbitre pour creuser un trou au point de penalty. Gêné, Marcelo Salas envoie ainsi le ballon dans le ciel de Turin et la rencontre se termine sur cet incroyable 3-3. Riccardo la malice.

    #68 - Real Madrid-Bayern Munich - 2012

  • Real Madrid – Bayern Munich, demi-finale de la Ligue des champions, 25 avril 2012
  • Oui, il existe une époque pas si lointaine où le Real Madrid ne gagnait pas toujours la Ligue des champions. En 2012, cela fait d’ailleurs dix ans que la Maison-Blanche court après cette foutue Décima. Et après une double confrontation au sommet face au Bayern Munich, les deux équipes sont à égalité puisqu’elles se sont imposées toutes les deux 2-1 à domicile. Il faut se départager aux tirs au but, à Santiago-Bernabéu. Cristiano Ronaldo, auteur d’un doublé dans le match, manque le premier penalty, imité par Kaká. L’échec de Toni Kroos pour le Bayern et le sang-froid de Xabi Alonso donnent un sursis aux Merengues. C’est alors que Sergio Ramos le courageux prend ses responsabilités. Sauf qu’à trop vouloir viser la toile d’araignée de la cage, le défenseur madrilène tire largement au-dessus des buts de Neuer, condamnant les siens. Il ne peut retenir ses larmes. Internet s’en fout, internet n’a pas de cœur, et les montages pour se foutre de sa tronche fleurissent un peu partout. Qu’il se rassure, il aura bientôt sa revanche.

    #67 - Écosse-Angleterre - 1996

  • Écosse-Angleterre, Euro, 15 juin 1996
  • Gordon Durie ne s’est jamais relevé aussi vite d’un tacle de Tony Adams. Fauché dans la surface, l’attaquant écossais – reconnaissable à son strap dans les cheveux, après s’être fait péter l’arcade par le coude de Gareth Southgate dans un duel aérien – lève le bras en direction de l’arbitre. Penalty. L’Écosse a l’opportunité d’égaliser face à son plus grand rival, l’Angleterre, à Wembley, en poule de l’Euro 1996. Mais David Seaman se couche sur la tentative de Gary McAllister. Une minute s’écoule, et le gardien à moustache envoie un long dégagement. Deux déviations plus tard, Paul Gascoigne s’empare de la balle dans la surface. Coup du sombrero, reprise de volée, ficelles… Devant son public, Gazza, au sommet de son art, peut rejouer la chaise du dentiste. Merci David.

    #66 - Cameroun-Côte d'Ivoire - 2006

  • Cameroun-Côte d’Ivoire, quart de finale de la CAN, 4 février 2006
  • Un terrain flingué et une vieille piste d’athlé pour séparer le terrain des tribunes, pas de doute, c’est bien la CAN. Celle de 2006 plus précisément, jouée en Égypte et dont la finale opposera d’ailleurs le pays hôte à la Côte d’Ivoire (0-0, 4-2 aux t.a.b.). Détail d’importance : pour atteindre Le Caire, la bande d’Henri Michel a dû éjecter le Cameroun en quarts de finale lors d’une séance de tirs au but – déjà – complètement dingue, Meyong Ze ayant répondu à Baky Koné au cours de 120 minutes d’une baston assez faible (1-1). Résultat, les deux nations se tripotent ensuite dans une surface de réparation et la tension est dingue : douze penaltys transformés à onze, avec Drogba dans le rôle du héros, Eto’o dans celui du vaincu. Prends ça, le neuf des neuf !

    #65 - Espagne-France - 2000

  • Espagne-France, quart de finale de l’Euro, 25 juin 2000
  • « Là, je ne dis rien, mais je veux le voir pour le croire. » Thierry Roland est dans une colère froide. De l’intérieur, sûr que le commentateur gratifie Pierluigi Collina des mêmes mots doux que ceux qui sont restés célèbres à l’encontre de Monsieur Foote, en 1976. La France avait quasiment la qualification pour le dernier carré de l’Euro 2000 en poche, mais l’arbitre au crâne luisant et aux yeux globuleux a sifflé une faute présumée de Fabien Barthez dans les pieds d’Abelardo Fernández. À la 89e minute. Mendieta – qui avait répondu au coup franc lumineux de Zidane par un penalty – n’est plus sur le terrain, alors Raúl s’en charge. Juste avant la sentence, Youri Djorkaeff passe furtivement devant le tireur espagnol… « Pour le vaudouiser ! J’ai tourné autour de lui » , expliquera-t-il après le match. Le péno de Raúl s’envole au-dessus de la barre, victoire de la France 2-1 ! Jean-Michel Larqué, en cabine : « Il n’y avait pas penalty, Thierry. » « Je pense, très sincèrement, que le bon Dieu veillait » , en conclut Thierry Roland. À moins que ce ne soit un Vaudou.

    #64 - Santos-River Plate - 1962

  • Santos-River Plate, Triangular de Buenos Aires, 6 février 1962
  • L’immense Pelé n’est en fait qu’un petit copieur. Au début des années 1960, lorsqu’il évolue à Santos, Pelé n’est pas le tireur de penalty attitré de l’équipe, puisqu’il s’agit de Dalmo, un défenseur qui a l’habitude de s’entraîner tous les jours à cet exercice avec le gardien de la réserve. Dalmo met au point une nouvelle manière de tirer les penaltys : la paradinha ( « petite pause » en portugais), qui consiste à freiner ou stopper sa course, voire à effectuer une feinte de frappe pour mettre le gardien au sol avant de tirer. Pelé l’observe et le 6 février 1962, en match amical, il effectue la première paradinha lors d’un match officiel. El Rey trompe le gardien de River Plate, mais l’arbitre Aurelio Bossolino annule le but pour « comportement indécent » , et les Argentins peuvent tranquillement relancer sur coup franc. Mais le mal est fait, la paradinha s’inscrit dans les gênes des attaquants brésiliens, et la FIFA est contrainte à l’interdire en 2010 après une grosse résurgence de la mode au Brésil. Notamment à cause d’un certain Neymar.

    #63 - Arsenal-Manchester City - 2005

  • Arsenal-Manchester City, championnat d’Angleterre, 22 octobre 2005
  • « C’était mon idée, et si elle avait été travaillée, ça aurait été brillant. » Un arrêt sur minute. D’un côté, un esthète, dingue de Johan Cruyff, qui rêve d’imiter le maître un peu moins de trente ans après la révolution du penalty. De l’autre, Bob, avec qui Henry, Thierry de son prénom, a répété l’exécution lors d’un entraînement la veille, avec une inversion des rôles : Henry le passeur, Pirès le buteur. Le 22 octobre 2005 devait donc être le jour parfait pour réécrire l’histoire. Réception de Manchester City, Arsenal est devant à la table de marque depuis que Pirès, justement, a transformé un premier penalty, lorsque la doublette décide de tenter le penalty à deux. Un échec total, en mondovision, dont Henry, à la base de l’idée, endosse la responsabilité, et que Pirès raconte ainsi : « J’ai eu, comme on dit, un black-out et je ne sais pas pourquoi mon pied s’est tétanisé. » Mazette.

    #62 - Beauvais-Bordeaux - 1989

  • Beauvais-Bordeaux, Coupe de France, 25 février 1989
  • Éric Cantona a toujours eu un goût particulier pour la provocation et ça lui a quelquefois joué des tours. En janvier 1989, il est sanctionné par l’Olympique de Marseille pour avoir jeté son maillot à terre contre le Torpedo Moscou, mécontent d’être remplacé. Il est alors prêté pour la fin de saison aux Girondins de Bordeaux. Quelques jours plus tard, Canto se retrouve à Amiens pour affronter Beauvais en 32es de finale de la Coupe de France. Avant de rejoindre le point de penalty, il décide de narguer le public picard en effectuant quelques jongles de manière désinvolte. Et au moment de se lancer pour tirer son penalty, il se met en tête de tenter une panenka. Freiné par le vent, puis par le terrain détrempé, le ballon n’atteint même pas la ligne de but. Eddy Caullery, pourtant pris à contre-pied, peut s’en emparer tranquillement. Bordeaux est éliminé par le club de deuxième division. Ironie de l’histoire, l’OM soulèvera la Coupe.

    #61 - Watford-Leicester City - 2013

  • Watford – Leicester City, play-offs de Championship, 12 mai 2013
  • En 2012-2013, Watford a perdu la finale d’accession en Premier League contre Crystal Palace, 1-0. Mais la vérité, c’est que les supporters des Hornets se souviendront toute leur vie de cette saison. Deux semaines avant la défaite de Wembley, les Londoniens accueillent Leicester City. Les deux équipes se dirigent vers la prolongation quand, à la 90e+7, Anthony Knockaert se présente devant le point de penalty face à Manuel Almunia. La règle du but à l’extérieur n’existe pas dans la compétition, c’est une balle de match. Vicarage Road tout entier retient son souffle. Et pousse un cri de soulagement après le double arrêt fantastique de son portier. La suite, c’est un orgasme. Dans la foulée du double arrêt, Watford orchestre le contre à 200 km/h : accélération côté droit, un centre, une remise… « DEENEYYYYYYYYY !!! »

    Par Maxime Brigand, Kevin Charnay et Florian Lefèvre

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