- Equipe du Portugal
Queiroz, viré !
Les deux sketchs de la Selecção face à Chypre (4-4) et la Norvège (0-1) ont finalement eu raison de Carlos Queiroz. De suspendu, le seleccionador est passé à chômeur. Et déjà, les noms de ses successeurs s'accumulent...
Lisbonne. Jeudi 9 septembre. 19h30. Le siège de la Fédération Portugaise de Football (FPF) est en ébullition. Au terme d’une réunion de direction de quatre heures, le président de la FPF, Gilberto Madail, s’adresse à une forêt de journalistes : le sélectionneur Carlos Queiroz est viré. « La décision a déjà été transmise à Carlos Queiroz » , balance-t-il. Suspendu six mois par la Commission antidopage pour avoir « gêné » un contrôle avant le Mondial, le Professor est expulsé.
Sans lui, son adjoint Agostinho Oliveira n’avait pu que constater le bordel dans lequel baigne la Selecção, depuis plusieurs mois déjà. Pour ses deux premières rencontres qualificatives en vue de l’Euro 2012, le Portugal avait tangué contre Chypre (4-4), avant de carrément chavirer en Norvège (0-1), laissant le pays sous le choc. Et tout le monde s’en mêle. Le secrétaire d’état aux sports, Laurentino Dias, accuse le technicien d’avoir commis des « actes graves » . Une ingérence qui gêne. Les soutiens envers le Mister s’accumulent. Le jour de sa liquidation, c’est un ancien vice-président de la FPF, César Carvalheira, qui s’élève contre « une imposture et une cavale personnelle » .
Une décision tardive
Le Mondial 2010 et sa qualification n’ont pas mis Queiroz dans la meilleure des postures. Ce huitième-de-finale atteint en Afrique ne trompera personne. Les “Navigateurs” de Queiroz –comme il les a lui-même surnommés– se sont qualifiés par miracle, au terme d’une traversée du désert historique, en termes de buts. Des différends avec certains de ses joueurs l’ont carrément rendu tricard. Ça part dans tous les sens. Le capitão Ricardo Carvalho témoigne : « L’équipe va mal en dehors et sur le terrain » .
Trop radine pour virer CQ après le Mondial –on parle d’une indemnité de 3M€– et pas assez brave pour se mettre de suite en quête d’un nouveau sélectionneur, la FPF a attendu que son équipe soit déjà mal barrée pour rayer le nom de son nouveau fossoyeur tout désigné et pourtant impuissant. Un retournement de veste digne d’une trivela de Quaresma. (Très) Récemment et malgré la longue suspension annoncée à l’encontre de son technicien, Madail fanfaronnait : « Les joueurs jouent en pilote automatique » . C’était juste avant le crash chypriote. Pour son deuxième tour à la tête de la Selecção, Queiroz vit donc un septembre noir. Comme en 1991, il hérite d’un gamin en pleine puberté… Avec toutes ses crises et ses caprices. Et c’est lui seul qui prend la claque… avec probablement une belle pension à venir, tout de même…
Paulo Bento en pôle
Reste maintenant à savoir qui prendra les commandes. Une ribambelle de noms circulent. Paulo Bento est le plus cité au Portugal. Le coach de 41 ans est sans club depuis son départ du Sporting, la saison passée. Jeudi, avant même que Carlos ne soit annoncé comme son ex-sélectionneur, Cristiano Ronaldo en personne s’est prononcé sur le cas de son potentiel futur : « Pourquoi Bento n’aurait-il pas le profil ? Il est sérieux, j’ai une bonne relation avec lui, comme d’ailleurs avec tout le monde. On parle de beaucoup de gens, mais comme je l’ai dit, je préfère ne pas commenter les rumeurs » . Et elles sont nombreuses. En Espagne, c’est Luis Aragones, champion d’Europe 2008 avec Nuestros Hermanos, qui est annoncé, dans AS. Manuel Cajuda, Arrigo Sacchi, Javer Aguirre… Les bruits vont bon train. On va même jusqu’à annoncer un retour de Scolari.
Reste à savoir si cette fois-ci encore, Carlos ira se consoler dans les jupons écossais de son Sir Alex..
Par Nicolas Vilas
Le Parc des Princes, au centre du jeu politiquePar





















