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Quand Del Piero couchait l’Inter

Par Eric Marinelli
Quand Del Piero couchait l’Inter

Il y a un peu moins de dix ans, l'Inter recevait la Juventus pour un affrontement au sommet de la Serie A. Un choc qui sera le dernier entre les Nerazzurri et les Bianconeri avant l'éclatement du Calciopoli et qui, entre les nombreuses polémiques, sera surtout marqué par l'extraordinaire talent d'un homme : Alessandro Del Piero, Il Pinturicchio.

Les buts entrés dans la mémoire collective : voilà un argument qui pourrait sans doute être pris en considération pour départager une légende d’un « simple » grand joueur. À moins que ce ne soit le charisme et l’amour d’un club qui fassent la différence. Mais qu’importe pour Alessandro Del Piero qui remplit tous les critères et fait incontestablement partie des légendes. Les plus jeunes se souviennent évidemment de son plat du pied dans la lucarne en demi-finale de Coupe du monde contre l’Allemagne en 2006 ou de son show contre le Real Madrid en 2008. Les moins jeunes de son premier triplé avec la Juve, face à Parme en mars 94, à même pas 19 ans. Ou de son festival contre la Lazio en novembre de la même année. Voire de sa formidable volée contre la Fiorentina, à peine un mois plus tard. Et sûrement de tellement d’autres, tant celui qu’on surnomme Il Pinturicchio a peint de somptueux tableaux. Un aboutissement logique quand on a inscrit la bagatelle de 290 buts avec la Juventus dont 43 (!) sur coup franc toutes compétitions confondues. Pour autant de soyeux coups de pinceaux sur les toiles d’une immense carrière. Démonstration avec l’une des plus belles peintures de la galerie, signée un frais dimanche soir de février.

Adriano, un coup de canon pour rien

On monte dans la DeLorean pour revenir jusqu’au 12 février 2006. L’Inter, deuxième de Serie A, accueille la Juventus, leader, pour le compte de la 25e journée. Avec la ferme intention de relancer le championnat, puisque les Nerazzurri qui restent sur 11 victoires en 13 matchs pourraient revenir à 6 points des Bianconeri en cas de victoire. Avec 17 victoires en 24 matchs (pour 3 nuls et 4 défaites) le bilan de l’Inter est d’ailleurs plus qu’honorable jusque-là. Mais la Juventus est au-dessus du lot avec déjà 20 victoires au compteur (pour à peine 3 nuls et 1 défaite). En cas de victoire à San Siro, la bande à Capello poserait ainsi une main, quatre doigts et deux phalanges sur le Scudetto. Pour le choc au sommet, la Scala du football a logiquement droit au gratin mondial. L’Inter de Mancini a déjà fière allure avec Júlio César au but ; Zanetti, Córdoba, Burdisso et Samuel en défense ; Stanković, Figo, Veron et Cambiasso au milieu ; et enfin le meilleur duo de l’histoire de PES devant avec Martins et Adriano.
Évidemment, la Juve n’est pas en reste : Buffon garde les cages ; Chiellini est également déjà là et forme l’assise défensive avec Balzaretti (remplaçant de Zambrotta, blessé), Thuram et Cannavaro ; Vieira et Emerson forment eux une paire extraordinaire de récupérateurs qui permet à Nedvěd et Camoranesi de s’exprimer au mieux un cran plus haut ; enfin Ibrahimović et Trezeguet complètent l’armada. Del Piero attendant donc patiemment son heure sur le banc, comme souvent cette saison-là. Comme attendu, la rencontre est tendue, et les occasions franches se font rares, même si la Juve domine le début de match. Peu avant la pause, l’Inter obtient un coup franc indirect pour jeu dangereux de Chiellini. Gianluca Paparesta, l’arbitre de la rencontre, a bien le bras levé, mais Adriano tire directement… un missile au fond des filets de Buffon. Le but est annulé ! Évidemment, les Nerazzurri regagnent les vestiaires en rage.

Le chef-d’œuvre du Pinturicchio

Surexcités, les Milanais attaquent mieux la reprise et il faut deux retours fabuleux de Lilian Thuram pour sauver la maison bianconera. La chance de l’Inter est passée. Car quelques instants plus tard, Ibrahimović ne laisse aucune chance à Júlio César sur un centre de Nedvěd (0-1). Mais l’Inter est orgueilleuse au possible et parvient à égaliser grâce à un coup de tête rageur de Samuel (1-1). Del Piero, qui vient d’entrer en jeu à la place d’Ibra, ne peut qu’observer… pour l’instant. Le Pinturicchio se chauffe une première fois sur un coup franc qui passe juste au-dessus de la barre. Partie remise. À cinq minutes du terme, Nedvěd obtient un coup franc généreux aux abords de la surface interista. Del Piero est au départ du ballon. Le reste n’est que peinture pour le Pinturicchio qui va chercher la toile d’araignée. Júlio César est impuissant, l’Inter est au tapis (1-2). Del Piero peut bien tirer la langue pour célébrer sa merveille. Même si Recoba échouera derrière sur le poteau, la Juventus parviendra cette fois à conserver son avantage. Et à empocher une victoire décisive pour le Scudetto.

Entre polémiques, amendes et scandales

Le match se poursuit toutefois bien au-delà du coup de sifflet final. Mancini s’emporte d’abord contre Nedvěd : « Il n’y avait pas faute. Nedvěd est un simulateur, un plongeur. » Alors que Luciano Moggi fanfaronne : « Maintenant, j’en suis sûr, l’Inter a tout pour arriver deuxième, mais ils devront faire attention au Milan » , tandis que Capello se félicite de la belle prestation de ses hommes. Mais c’est Luís Figo qui met définitivement le feu aux poudres quelques jours plus tard en marge d’un événement de sponsoring à Berlin : « Moggi devrait penser à m’expliquer ce qu’il faisait dans le vestiaire de l’arbitre avant le match. Quand une équipe mérite de te battre, tu ne peux que la féliciter. Mais quand elle gagne parce qu’elle est aidée par des facteurs externes, c’est normal de s’énerver. » Évidemment, Moggi démentira catégoriquement, et la Juve demandera même directement la suspension de Figo à la FIGC, via un communiqué officiel.
Figo sera plus tard déféré devant la commission de discipline et contraint de faire marche arrière en affirmant que ses propos en anglais avaient été mal retranscrits. Ainsi qu’en soutenant bien avoir vu Moggi et d’autres dirigeants de la Juve monter les escaliers vers les vestiaires de l’arbitre, mais non pas les y avoir vu entrer. Le Portugais sera tout de même sanctionné d’une amende. Quelques mois plus tard le scandale du Calciopoli éclatera, ce que ne se privera pas de commenter Figo : « Je crois que ce serait rendre justice que d’attribuer le Scudetto à l’Inter. Et j’attends aussi qu’ils me restituent l’argent de mon amende. » Il sera entendu pour le Scudetto qui échouera bien dans le palmarès de l’Inter. En revanche, l’histoire ne dit pas s’il a récupéré son argent. Néanmoins, Calciopoli ou pas, personne ne pourra jamais contester la légende du Pinturicchio Del Piero.

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