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PSG : quid des joueurs formés au club pour la Ligue des champions ?
Après les envies publiques de départ de Clément Chantôme, le PSG pourrait perdre plus qu'un simple joueur. Formé au club, le numéro 20 francilien était important pour la liste des 25 joueurs inscrits en Ligue des champions puisque chaque club doit compter, au moins, quatre joueurs formés au club. Dès lors, on gère comment pour la suite ? Tout est déjà prévu.
À l’image de son abattage sur le pré, Clément Chantôme s’est livré tout entier dans les colonnes de France Football. En quelques phrases, le milieu de terrain formé au club a fait comprendre qu’il voulait aller tâter le gazon ailleurs : « Ma décision est plus « facile » à prendre maintenant. Je veux jouer plus, je veux disputer ces gros matchs, m’éclater et être récompensé pour le travail que je fournis sur le terrain ou à l’entraînement. Je veux vivre autre chose. Ce n’est pas dans ce genre de situation que tu prends du plaisir. Je suis resté sur ma faim à certains moments cette saison. Je n’ai pas vécu ma passion jusqu’au bout. » En gros, Chantôme n’a pas aimé jouer les matchs de seconde zone à un poste qui n’est pas le sien. Bref, le problème n’est pas là. En laissant partir un mec formé au club, le PSG va devoir réfléchir à sa prochaine liste pour la Ligue des champions.
Tous les amoureux de Football Manager le savent, prendre en main un club avec un centre de formation bidon est un véritable cauchemar au moment de la fameuse liste. Sur le principe, l’UEFA n’a pas souhaité tourner autour du pot. La règlementation est simple : la liste A ne peut pas contenir plus de 25 joueurs. Sur ces 25 places, 8 sont réservées à des joueurs locaux, c’est-à-dire formés au club ou au sein de la Fédération. Seules 4 de ces 8 places locales peuvent être occupées par des joueurs non formés au club (article 18.08). Si on lit entre les lignes, il faut donc quatre joueurs formés au club pour pouvoir disputer la C1. L’an dernier, le PSG avait balancé Mamadou Sakho, Clément Chantôme, Adrien Rabiot et Alphonse Aréola dans son quatuor de tête. À l’époque, Carlo Ancelotti s’était d’ailleurs plaint du manque de choix dans ce domaine, toujours dans France Football : « Aujourd’hui, on s’aperçoit qu’on manque de joueurs formés au club. Au point qu’on a du mal à en trouver quatre à mettre sur la liste des vingt-cinq engagés pour la Ligue des champions, au point qu’on a dû mettre le quatrième gardien (Aréola, ndlr) » . CQFD.
Trois jeunes signés en 24 heures
Avec l’éventuel départ de Chantôme, conjugué à l’envie d’Adrien Rabiot de continuer l’aventure toulousaine, le PSG se retrouve donc à poil. Pour bien comprendre la notion de « formé au club » , l’UEFA a établi une règle très simple : il faut que le joueur ait passé 36 mois au club – consécutifs ou non – ou trois saisons pleines – consécutives ou non – entre son quinzième anniversaire et la saison au cours de laquelle il fête ses vingt-et-un ans (article 18.10). Ouais, c’est compliqué. Histoire de bien faire chier, l’UEFA a prévu une liste B dans laquelle on peut foutre tous les jeunes (en septembre dernier, il s’agissait de tous les petits mecs nés après le 1er janvier 1991 et ayant passé deux saisons consécutives au club). Une fois cette paperasserie salement couchée sur le papier, il faut faire avec. Chantôme sur le départ ? Les dirigeants parisiens ont déjà anticipé la fuite des cerveaux. Demi-finaliste du dernier championnat des U19, les titis parisiens ont, a priori, un peu de talent. C’est ainsi que le club, à défaut de faire péter le chéquier sur les noms ronflants, vient de signer trois jeunes du centre de formation. Tout sauf un hasard. Il s’agit du gardien Mike Maignan et des défenseurs Youssouf Sabaly et Antoine Conté. Le cas de la pépite Kingslay Coman devrait bientôt être étudié, idem pour le latéral Jordan Ikoko. Dès lors, le club a déjà fait le nécessaire pour ne pas se retrouver à poil en septembre prochain (seul Maignan devrait être prêté, à moins que ce ne soit Alphonse Aréola). D’autant que Jean-Christophe Bahebeck sera également de retour après une belle saison troyenne. Gouverner, c’est prévoir.
Dès la prise de fonction du club par QSI, les Qataris s’étaient convaincus que le salut devait passer par la formation. C’est le cas depuis deux ans avec des jeunes dans toutes les sélections et des résultats probants en jeunes. Malgré tout, avec un effectif XXL, et bien souvent international, ceux-ci ont peu de chance de jouer. C’est ainsi qu’Abdallah Yaisien, souvent présenté comme un futur crack, a préféré rallier la Serie A et Bologne plutôt que de se faire chier en CFA. Récemment, c’est Hervin Ongenda qui a fait parler de lui. Très prometteur, le jeune de la génération 1995 (comme Rabiot et Maignan) serait sur le point de rallier Manchester City au lieu de signer son premier contrat professionnel au PSG. Pendant très longtemps, le PSG a été la risée de la formation française. À la tête d’une région qui regroupe 1/6e de la population française, le club de la capitale n’était pas foutu de sortir un joueur de son centre de formation. Et quand il y parvenait, celui-ci se barrait avant sa majorité pour ensuite être racheté vingt fois son prix de départ cinq ans plus tard. Coucou Nicolas Anelka. Aujourd’hui, avant l’avènement de la doublette Mamadou Sakho-Clément Chantôme, ils sont nombreux à avoir été chercher fortune ailleurs (Mulumbu, Sankharé, Ngoyi). Il semblerait que cet exode soit une histoire ancienne puisque Nasser l’a dit et répété, il cherche le nouveau Messi sur les terrains franciliens. On en oublierait presque l’essentiel. Que devient Loris Arnaud ?
Par Mathieu Faure