- C1
- Demies
- PSG-Arseral
João Neves, récupérer pour mieux régner
Passeur, buteur et surtout récupérateur, João Neves, 20 ans, s’est imposé comme l’homme à tout faire de Luis Enrique. Dans une saison qu’il passe entre l’ombre réservée aux gratteurs de ballon et la lumière destinée aux esthètes, le Portugais est à 90 minutes (ou un peu plus) d’une première finale de Ligue des champions.

Comme une tique impossible à enlever, comme un chewing-gum qui nous colle la semelle à jamais, João Neves reste accroché aux mollets de ses adversaires, telle une moule à son rocher. Infatigable, increvable, imperturbable. Il sera, quoi qu’il arrive, en train d’arracher le ballon des pieds dans lesquels il se trouve. Quitte à repartir avec la chaussure. Le tout sans faire de faute : depuis le début de sa carrière professionnelle en 2022, 0 carton rouge pour 10 cartons jaunes toutes compétitions confondues.
Le maillot rentré dans le short, la barbe poussant et le regard concentré, le Portugais n’est pas là pour impressionner, mais avant tout pour gagner. Dès son premier match de Ligue 1 face au Havre le 16 août dernier, à une époque où on le découvrait encore, l’ancien joueur de Benfica, acheté 60 millions d’euros par le PSG, impressionne. Récupération au milieu de terrain et passes clés menant à un but, la suite s’annonce grandiose. Elle l’a été et elle peut encore l’être un peu plus, tant le gamin de 20 ans semble avoir l’avenir devant lui. Le futur proche, c’est surtout la possibilité de disputer une finale de Ligue des champions à la fin du mois.
João Neves put on a show in 45 minutes 🇵🇹😍 pic.twitter.com/FdGWLBlDpy
— Ligue 1 English (@Ligue1_ENG) August 18, 2024
Chiper, n’arrête pas de chiper
On ne peut pas résumer ce joueur à son élégance, à un milieu de poche seulement indispensable avec le ballon. Dans ce collectif parisien désormais très bien huilé, il est essentiel quand lui et ses partenaires n’ont pas la possession. Selon les données du site Fbref, sur les 365 derniers jours et en prenant en compte les cinq championnats majeurs + les compétitions européennes, João Neves fait partie des 5% meilleurs tacleurs. Ces caractéristiques arrivent souvent un peu plus bas sur les tableaux de statistiques, mais ces capacités offrent au Parisien une riche et large palette. Il avait pu la présenter, par exemple, lors de son match contre Manchester City le 22 janvier. Une prestation XXL qui lui avait valu de remporter la distinction d’homme du match pour la première fois en C1.
Joao Neves vs Manchester City - MOTM⭐pic.twitter.com/SnMpt0JF41
— 𝐏𝐒𝐆𝐈𝐍𝐓 (@PSGINT_) April 11, 2025
C’est une manière spéciale de se montrer à l’Europe, un terrain de jeu où le joueur de poche est omniprésent dans l’aventure actuelle du PSG de Luis Enrique version 2024-2025. Au total, Neves a joué 91% des minutes du Paris Saint-Germain cette saison en Ligue des champions, contre 62% en championnat. Un signe qui montre que, quand ça compte, il fait partie des premiers noms couchés par le technicien espagnol. Peut-être justement parce qu’il est primordial à la récupération. Sur les 15 matchs de C1 disputés par Paris cette saison, João Neves a récupéré 77 ballons, soit une moyenne de 5,13/rencontre. À titre de comparaison, c’est mieux que William Saliba, Joshua Kimmich, Virgil van Dijk, Jude Bellingham, Declan Rice, Frenkie de Jong… Bref, la liste est longue. Pour être plus précis, il est 9e en Europe dans cette catégorie, sachant que les deux premières places sont occupées par des joueurs parisiens (Willian Pacho avec 108 et 102 pour Marquinhos).
Le sens du collectif
Il y a les statistiques et les impressions laissées à ceux qui sont en tribunes ou devant leur poste de télévision. À 20 ans, le bonhomme ne se démonte jamais et se noie très peu. Comme ses compères du milieu, il avait raté son match du côté d’Aston Villa, lors du quart de finale retour, après avoir signé une double confrontation très solide contre Liverpool au tour précédent. À Londres, la semaine dernière, il était monté en puissance après une entame plus timide. Le Portugais n’est pas parfait ni infaillible, il apprend comme un jeune joueur de son âge a le droit d’apprendre. Il travaille pour l’équipe plus que pour lui, aussi. Hakimi monte ? Pas grave, João redescend. Marquinhos et Pacho dans la surface pour un corner ? Aucun souci, João contrôle les contre-attaques. Et même quand on pense l’avoir passé, il revient de nulle part. Demande à Mikel Merino.
Ce retour de João Neves sur Merino, c'est du très haut niveau ! 🥵#ARSPSG pic.twitter.com/ovdBh6QW9s
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) April 29, 2025
Alors, pourquoi faudrait-il avoir peur pour le PSG, ce mercredi soir ? C’est un rendez-vous pour l’histoire au Parc des Princes, pour une place en finale. Un soir pour voir João Neves enfiler la tunique boueuse qu’il a l’habitude de mettre, celle du guerrier intrépide qui va combattre sur tous les fronts pour combler les brèches. Il faudra cette fois composer avec le retour de Thomas Partey, soit une menace supplémentaire dans le secteur de l’international portugais. Que le Ghanéen garde un œil derrière lui, João Neves n’est déjà sans doute pas loin.
Paris a au moins autant gagné contre des équipes anglaises que les 7 deniers de Premier LeaguePar Victor Foenkinos