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Poni Hoax : « L’Euro, c’était catastrophique, une horreur »

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Poni Hoax : « L’Euro, c’était catastrophique, une horreur »

Sans doute parce qu'elle s'est mordu les doigts d'avoir classé les BB Brunes dans la catégorie rock, la presse musicale ne sait comment qualifier Poni Hoax. Electro pop ? Cold new wave ? En attendant de savoir, petite interview foot avec Laurent Bardainne, le compositeur, et Nikolas Ker, le chanteur.

Quels liens entretenez-vous avec le football ?

Laurent Bardainne : Je ne suis pas super fan de foot mais j’aime bien. Je suis fan de la France qui avance, celle de l’Euro 2000, les Zidane, Henry, Barthez. J’aime bien aller dans un bar pour voir les matchs importants.

Nikolas Kerr : Arrête, t’y vas pour picoler, rien d’autre. Comme tout groupe de musique, on n’est pas trop sportifs. Après, j’ai vu le film là, avec la musique de Mogwaï (“Zidane, portrait du XXIème siècle”). Tu vois Zidane sur un match, c’est hypnotique, très bon.

Le dernier truc que vous ayez suivi c’était quoi ?

LB : L’Euro 2008. C’était catastrophique, une horreur. Je me faisais expliquer les matchs par mon pote Fred Poulet. Il est à fond depuis son film.

NK : Le film avec le joueur en gonzo ?

LB : C’est ça. Au départ, il voulait faire un truc sur la gagne, et à l’arrivée, il a un truc encore mieux, avec ce mec qui joue pas. Depuis, je sais qu’il est fasciné par la lose, il suit des artistes qui ne marchent pas, comme une peintre qui ne vend pas une toile.

Les matchs dans les bars, ça donne quoi ?

LB : C’est une griserie. Il faut reconnaître que c’est une ambiance assez pochtronne. Mais il y a l’électricité d’un hors-jeu, d’un but, tout le monde s’énerve. Je me souviens qu’au coup de tête de Zidane, l’image s’est figée. Ce qui est bon quand tu ne connais pas à fond, c’est que quand ils perdent, tu n’es pas miné. S’ils gagnent, t’es heureux cinq minutes, et c’est bon.

La chanson “Hypercommunication”, c’est un hommage à Domenech ?

NK : C’est exactement ça. Le mec est submergé par la communication. C’est comme les liens hypertexte. Ça te renvoie vers un autre truc qui te renvoie vers un autre truc mais au final il n’y a rien. Il passe par la télé pour demander sa femme en mariage. Même si c’est un coup de folie, le mec utilise un média pour parler de son intimité.

LB : Avec ces conférences de presse sur les Champs Elysées, ses histoires de texto et la fameuse demande, il est dans le système. A la Sarkozy.

La Premier League anglaise, ça fait rock. Plus que la langue française, le vrai handicap du rock français, ça ne serait pas la Ligue 1 ?

LB : La différence, c’est que les Anglais consomment le foot comme ils consomment le rock. Alors que le Français, il aime son club mais il écoute Jennyfer. En Angleterre, n’importe quel chauffeur de taxi est capable de te parler des Beatles ou de Radiohead.

NK : Puis la France, ce n’est pas localisé. Tout le monde se fout d’où vient Mickey 3D alors que le lien entre Sheffield et les Arctic Monkeys est évident.

Pourquoi pas inaugurer un truc avec le PSG ?

NK : Mais ouais. Paris, c’est une mégapole. Personne n’est originaire de Paris pourtant tout le monde veut s’y identifier.

LB : Non, ça, ça ne regarde que toi. On parle du PSG quand même, laisse ça aux rappeurs.

Pour déconner, vous avez déclaré : « Nous sommes une bande de dégénérés dépressifs qui cherchent leur salut dans la débauche et la luxure » . Envie de faire carrière au Qatar ?

LB : Attention, nous, on ne ferait pas n’importe quoi pour de l’argent. Jouer en Ouzbékistan, c’est comme partir en tournée avec Florent Pagny. Moi je ne le ferais pas, je suis déjà parti six mois en tournée avec Olivia Ruiz, c’est bon.

La pochette de votre deuxième album, c’est deux pom-pom girls qui se déchaînent. C’est la fascination des sportifs ?

LB : C’est la Coupe du Monde 98 ! C’est deux filles qui viennent d’apprendre que leur équipe a gagné. C’est le côté désuet, le bonheur qu’on ne palpe pas.

NK : Puis les pom-pom girls, il y a un côté fétichiste, comme les infirmières.

Sur votre premier album, une des chansons phares parlait de Budapest et était interprétée par une chanteuse grecque signée sur un label qui fait des reprises de bossa nova. Est-ce que vous pourriez faire plus glauque ?

NK : Oh oui, on va reprendre Sylvie Vartan en heavy metal.

LB : On la fera chanter par une chanteuse Tootsie sur un texte écrit par un pro-tibétain.

PS : Poni Hoax sera en concert au festival de Calvi on the Rocks en Corse. Un festival qui devrait ravir la vedette à la Coupe des Confédérations puisqu’il réunit du 3 au 6 juillet une myriade d’artistes tels que Phoenix, les Klaxons, Friendly Fires, Yuksek, Busy P, Joe des Hot Chip et James Murphy. Ouais les gars, James Murphy…

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