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Pologne et Argentine : une photo-finish à mettre dans la boîte à souvenirs

Par Mathieu Rollinger, au stade 974
Pologne et Argentine : une photo-finish à mettre dans la boîte à souvenirs

Si l'Argentine a dominé la Pologne de la tête et des épaules la Pologne sur la pelouse comme en tribune, tout le monde a fini sa soirée avec le sourire au stade 974 de Doha. Et tout ça alors que tout le monde venait de sortir d'un exigeant exercice de mathématiques.

Fabian déroule frénétiquement son fil Twitter, cherchant des informations sur un match auquel il n’assiste pas, mais qui le concerne hautement. C’est la mi-temps de ce Pologne-Argentine au Stadium 974 de Doha et, pendant que son pote s’en est allé faire le ravitaillement à la buvette, lui garde en tête qu’en fonction du résultat d’Arabie saoudite-Mexique, tout peut basculer. « Bon, là-bas aussi il y a 0-0, annonce-t-il, en remettant en place le keffieh qui couvre son maillot albiceleste. Il faut vite qu’on ouvre le score parce que ça nous évitera de sortir la calculette. » Fabian n’est pas le seul à trembler, tout le stade est dans la même expectative. Même si l’ensemble des tribunes est ciel et blanc, quelques petits îlots rouges peuplés de Polonais baignent aussi dans l’anxiété. Chez eux, c’est pire : la première période a montré que leur équipe nationale, bien que leader provisoire de son groupe, a clairement choisi de miser sur l’option défensive, arcboutée autour du but de Wojciech Szczęsny. « Je connais ma Pologne et je peux assurer qu’on va surtout croiser les doigts pour que le Mexique ne gagne pas plus de 2-0, prévoyait Martin Zewlakow, commentateur pour la télévision publique, avant le coup d’envoi. Je ne suis pas très optimiste à vrai dire, on n’a pas la hargne comme l’Argentine ou le Mexique et on se fige dès qu’un match se complique. »

Bien vu : l’affrontement entre les deux stars Lionel Messi et Robert Lewandowski s’est résumé à une attaque-défense où les Sud-Américains, bien que bornés à vouloir toujours trouver leur numéro 10, n’ont eu de cesse de matraquer le bloc polonais, bien embêté pour franchir la ligne médiane. Szczęsny a résisté, longtemps et comme il a pu. Le gardien de la Juventus a même su repousser un penalty de la Pulga. « Ça serait bête que Leo en finisse avec la Coupe du monde là-dessus », craint à cet instant Fabian. Il a vite été rassuré. La pression du peuple argentin, son soutien infaillible à son Diez, ces « Messi ! Messi ! Messi ! » pleuvant des gradins malgré l’échec à 11 mètres, l’obstination des onze joueurs sur le terrain et le but d’Alexis Mac Allister à la reprise ont permis à l’Argentine d’être maîtresse de son destin et à Fabian de lâcher enfin son foutu téléphone pour profiter de la fête. En le gardant en main, il aurait appris que le Mexique avait ouvert le score deux minutes plus tard. Sauf que ce n’était alors plus ses oignons.

Mon cœur a failli lâcher quand Krychowiak a eu un jaune.

Complexe multiplex

Pour les Polonais, c’était alors une autre soupe qui se préparait. Le magnifique coup franc de Chávez pour le Mexique à Lusail, le second but de Julian Álvarez ici dans le 974, le carton jaune de Grzegorz Krychowiak : chaque nouvelle rapprochait un peu plus les Biało-czerwoni de l’avion en direction de Varsovie. « On avait passé un accord avec les joueurs : seuls moi et le staff technique regardaient l’autre match, on ne leur disait pas. Mais à un moment, j’ai commencé à dire à Robert et à d’autres ce qui se passait, plaidait le sélectionneur Czesław Michniewicz face à la presse. Mon cœur a failli lâcher quand Krycho a eu un jaune, on savait que le fair-play pouvait compter. » Alors plutôt que de relancer la machine, d’apporter de l’intensité pour réduire la marque et de risquer de prendre une autre biscotte, la Pologne a préféré serrer les fesses et croiser les doigts pour que tout en reste là, quitte à la jouer petit bras.

Par un miracle que n’aurait pas renié Jean-Paul II, le Mexique n’a plus marqué, Lautaro Martinez a manqué son duel face à Szczęsny, les sanctions en sont restées là et c’est passé. « Désolé pour le spectacle, s’excusait Magda à la sortie du stade. C’est bizarre parce que c’est à la fois le pire match que j’ai vu de mon équipe, mais en même temps ça reste historique. » De fait, il faut remonter à 1986 pour retrouver la trace de la Pologne en huitièmes de finale. Trente-six ans plus tard, ils affronteront la France championne du monde en titre. Et pendant que les joueurs fêtent sur le terrain cette qualification loufoque, pendant que les fans argentins, torse nu et T-shirts tournoyant au-dessus de la tête, continuent de chanter la gloire de soldats qui devront redescendre dans l’arène dans trois jours à peine contre l’Australie, Michniewicz prend congé : « Il est tard, le Premier ministre m’appelle et il faut que je lui réponde. » Ce mercredi, il ne fallait décidément pas rester loin de son téléphone.

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