- C3
- Athletic Bilbao/PSG (2-0)
Paris plastiqué
Complètement dépassé pendant 90 minutes, le PSG repart de Bilbao avec une défaite logique (2-0) et quelques interrogations avant la réception de Lyon dimanche. Et Pastore n'a même pas marqué...
« Avec notre recrutement et nos moyens, on a envie d’aller le plus loin possible dans toutes les compétitions. Donc on veut ramener quelque chose de positif. » Antoine Kombouaré avait annoncé la couleur. Le PSG venait à Bilbao pour se taper une bonne sangria, voir la mer mais surtout pour gagner. Même sans Menez et Gameiro laissés au repos, la composition francilienne était sexy chocolat avec un trio Nenê – Pastore – Erding dans la place pour séduire les romantiques. Momo Sissoko étrennait quant à lui ses galons de titulaire pour la première fois et Nicolas Douchez profitait de l’alternance pour garder les bois. Un pari ambitieux. Mais perdu. Et dans les grandes largeurs. Bilbao, emmené par un super Iker Muniain, a littéralement marché sur le PSG QSI (2-0). Une leçon de football à trois jours de recevoir Lyon en Ligue 1. Le dix-neuvième de Liga est donc meilleur que le premier de Ligue 1.
Bon, on ne va pas se mentir, ce fut un beau match. Pas le temps de s’ennuyer, le match part à 100 à l’heure. Le pressing basque est haut. Sissoko et Chantôme, encore en manque de rythme, ont du mal au démarrage. La tactique des locaux est simple : centrer sur le crâne du Larry Bird local : Fernando Llorente, 1m93 sous la toise. Lugano et Armand ont du mal à s’imposer au rebond. La chique est principalement dans les pieds espagnols et les ouailles de Kombouaré passent leur temps à courir. Muniain, Susaeta et Iraola font mumuse et trimballent Tiéné sur toute la longueur du terrain. Et c’est logiquement que Bilbao ouvre le score sur une action venue de la droite de la défense parisienne. Tiéné laisse un boulevard à son attaquant qui régale Gabilondo au second poteau. Ce dernier se couche et nettoie la lunette opposée de Douchez. Mous, approximatifs, lents, les Parisiens sont complètement à la rue.
Pour preuve, Pastore ne touche pas la gonfle. A l’inverse, le jeu collectif de Bilbao est un régal. C’est simple, les hommes de Bielsa font ce qu’ils veulent. Sinon, pour le fun, le gardien espagnol sort de sa surface, touche le ballon de la main, et ne prend qu’un simple jaune. Normal. En attendant, Llorente prend tous les ballons du crâne. Autre constance, la faculté des Parisiens à perdre la chique au milieu de terrain (mention spéciale à Momo Sissoko). Et quand, par miracle, un Francilien se retrouve en position de tir, Bodmer enlève sa frappe et massacre un vendeur de hot-dogs en tribune. Tiéné étant un bon pote, il imite l’ancien Lyonnais cinq minutes plus tard. A ce niveau, ça ne pardonne pas. Tiéné, encore dans son action précédente, en oublie de serrer Susaeta qui double la mise sur un caviar de Gabilondo. Paris boit la tasse. Bilbao est trop fort. Vraiment.
Tiéné, Nenê, la gauche qui déchante
Marcelo Bielsa ne change rien et demande à ses lascars de continuer sur le même rythme. Du pressing tout terrain, des décalages et de la profondeur. Les gammes sont récitées avec facilité. Facilité, c’est ce qui caractérise le mulet Muniain. Sur une nouvelle prise de balle, le petit milieu de terrain se fait découper par Sissoko. Deuxième jaune. Merci et au revoir. Encore à court de rythme, le Malien a enchainé les attentats et les pertes de balle. Il n’est pas le seul à couler. Tout le couloir gauche parisien (Tiéné, Nenê) est un hall de gare à ciel ouvert. Les deux buts viennent de ce côté. CQFD.
Paris a 35 minutes à tenir à dix. Ça sent la gifle. D’autant que l’écarteur de narines brésilien joue en regardant ses pompes. AK a compris que pour la gagne, c’est mort, et sort Pastore (PSG-Lyon dimanche) pour lancer Bahebeck dans le bourbier basque. Et dire que Muniain est à une godasse du 3-0 après un contrôle orienté magnifique. La fin de match est quelconque. Lugano continue de récolter, petits bouts par petits bouts, la liquette de Llorente pour gagner du temps au coup de sifflet final.
Paris se fait tordre, mais comme il faut, par une très belle équipe basque. Ça ne change pas grand-chose pour la qualification, mais Kombouaré a pu voir que Sissoko n’était pas encore dans le rythme et que sa défense est toujours aussi friable – on attend toujours le match référence de Lugano, encore très limite ce soir. Dimanche, c’est la Ligue 1 qui reprend. Il faudra vite oublier cette vilaine gueule de bois espagnole.
Par Mathieu Faure
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