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- OM/PSG (1-0)
On était au Vélodrome avec les Parisiens
C'est un déplacement entièrement organisé par le PSG et boycotté par les groupes ultras de la capitale. Le concept train-stade-train a du mal à passer, la présence policière annoncée dans les wagons également. Résultat : seulement 700 fans environs ont souscrit ce pack OM-PSG pour cent euros, quand même. Sofoot.com était là.
Rendez-vous à 11h à la Gare de Lyon, quai 23. Et bon bah, c’est l’heure de la première fouille. À la souscription du pass, il était stipulé que l’on était susceptible de se faire palper à chaque instant, qu’alcool et fumette étaient interdits, qu’il ne fallait rien casser… En pratique, trois bières par personne sont quand même autorisées dans le train. Et pour ceux qui fument, « le commissariat est en bas, c’est pratique » .
Chacun dans son wagon, le surréalisme gagne du terrain. Il s’agit d’un train à deux étages, et dans certains compartiments, c’est en haut, supporters, en bas, CRS. Un CRS viendra même charrier gentiment en s’étonnant qu’on ne fasse pas plus de bruit.
Un peu après, c’est Leproux en personne qui viendra saluer, arguant qu’il est « normal de faire le déplacement avec les supporters » . Lesquels hurlent, au choix, « Une équipe à Paris » , « On veut de l’argent » , « Dehors Colony » ou « Président, président » . Un supporter : « Ça va être souvent comme ça les déplacements président ? –Non, ouh la la, ça coûte bien trop cher » . Voilà tout le monde rassuré.
Le voyage se passe bien, certains wagons sont calmes, d’autres sont copieusement parfumés de paradis artificiels malgré l’interdiction. Malgré la théorie, Boulogne et Auteuil sont mélangés, un fan hurlant volontiers « 1, 2, 3 viva l’Algérie » offrira du saucisson Hallal à un bonhomme estampillé KOB, en prétextant qu’il s’agit de potion magique, comme Astérix. C’est beau.
L’arrivée en gare d’Aubagne se fait vers 16h00. Et zou, tout le monde en bus jusqu’au stade après une deuxième fouille bien poussée. Un gros cortège, un CRS par supporter, la route est dégagée pour nous, il y a même un CRS sur chaque pont qui surplombe l’autoroute, c’est vraiment impressionnant. Malgré cela, les deux premiers bus se feront caillaisser. Surtout, chaque personne que l’on croisera sur la route nous insultera : maman, docteur, enfant… tout le monde paye son doigt d’honneur, de 7 à 77 ans.
On arrive dans le hangar à côté du stade, si on « veut faire pipi, c’est maintenant parce qu’après, c’est trop tard » , troisième fouille, quatrième fouille, entrée dans le stade. Il est environ 18H30.
Pas d’assoc’ ultras, pas de mégaphones, il y aura peu de chants côté parisien malgré quelques motivés. Lorsque Mandanda vient s’échauffer, le parcage scande énergiquement « Lloris, Lloris » et « Numéro 2, numéro 2 » . Sympa. Sur les 90 minutes du match, on passera bien vingt minutes de temps cumulé la tête en l’air pour esquiver projectiles en tout genre. Un Marseillais d’une quarantaine d’années ira de son petit pissounet dans un gobelet en plastique avant de l’envoyer sur le parcage visiteur. Effectivement, ça sent la pisse.
Sinon, folklore traditionnel, des gamins du virage nord font des gestes obscènes, les insultes continuent, et même en partant avec les meilleures intentions du monde, bah quand on se prend un boulon sur la gueule, on le relance sans réfléchir, c’est aussi simple que ça.
Certains passeront le match à insulter la tribune d’à-côté, ou à faire l’aller-retour aux toilettes pour remplir des gobelets en plastique de flotte pour les balancer. Mouiller des Marseillais, c’est rigolo. Ils ne se priveront pas pour rendre la pareille.
À part ça, le Vélodrome sera vraiment impressionnant quand il aura un toit, les joueurs viennent saluer, Armand donne son maillot, on insulte une dernière fois Heinze, on attend une bonne heure en tribune à la fin du match, un supporter qui fait le chaud demande à un steward s’il y aura « moyen de se taper à Aubagne » , moue dubitative de celui-ci, vers minuit, on reprend le bus direction Aubagne, le train partira après une heure du matin. Arrivée à gare de Lyon à 7H45. Pieds qui sentent le fromage, haleine de cow-boy.
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