S’abonner au mag

OL : La crise ? Quelle crise ?

Par
6 minutes
OL : La crise ? Quelle crise ?

Éliminé par le Barça en C1, mercredi, et battu à dom par Auxerre hier (2-0). Lyon peut-il tout perdre, cette saison ? Oui. Sans hésitation. Mais Lyon dispose peut-être d'un atout de poids pour l'avenir : Claude Puel.

D’abord la défaite contre Auxerre. Rien d’infamant. Puel a mis d’entrée le même onze qu’au Nou Camp. Pour voir. Une réaction d’orgueil… Mauvaise pioche. Lyon était encore plombé dans la tête et dans les jambes. Normal. Contre l’AJA, Lyon s’est fait surprendre sur deux erreurs défensives. Une défaite à dom’ logique qui lui pendait au nez depuis un bon bout de temps mais qui ne s’était jamais produite avant, grâce à l’arbitrage favorable, à la chance ou à son fighting spirit dans le money time.

Hier, rien de tout ça. Perdu. Point barre. Lyon est toujours leader et encore en course pour le titre de champion. Mais la situation actuelle ne trompe personne : l’OL est bien en fin de cycle. Un gros tacle en passant au public lyonnais, pourri, gâté, gavé, ingrat, bien présent dans la victoire et ordurier et lâcheur dans la défaite. Gerland a sifflé les siens, hier après-midi. D’autres spectateurs ont quitté le stade avant la fin du match.

Quelques tentatives d’explication du marasme lyonnais. D’abord, son 4-3-3 est devenu stéréotypé. Comme le dit Didier Deschamps, Lyon est devenu “facile” à prendre. En attaque, il suffit de neutraliser Benzéma, isolé en pointe, et de bloquer les deux joueurs de couloir. Vu que le système lyonnais est immuable et sans surprise, l’adversaire est aujourd’hui bien averti du danger. Lyon ne fait plus la loi sur les côtés et manque d’impulsion au milieu. Le rouleau compresseur qui écrasait tout sur la largeur est en panne.

Et c’est là tout le cœur du problème. Lyon est d’abord déséquilibré à cause d’un flanc droit ravagé. Personne n’a soulevé l’absence cruciale d’un Sydney Govou contre le Barça. Govou, vous vous rappelez ? Ce type intelligent tactiquement, le meilleur à son poste en France, qui sait défendre et attaquer… Il manque à l’OL, comme il va manquer aux Bleus. Petit rappel : au cours de la deuxième mi-temps de feu de l’OL contre le Bayern (2-3 à Gerland), Govou a été immense. Comme par hasard, c’était la dernière fois où on a vu un Lyon surpuissant. Mais c’était avant que Sydney ne se blesse… Moins décisif mais tout aussi précieux, François Clerc. Il a été blessé et il est complètement à la rue aujourd’hui. Normal, il est convalescent. Trop sous-estimé, il est pourtant l’un des meilleurs à son poste en France (on en reparlera) et il formait avec Sydney le meilleur binôme de L1, à droite. Leur binôme n’a pas été égalé depuis… La faute à pas de chance : Govou et Clerc se sont blessés.

Vient ensuite le problème de l’attaque. Benzéma est trop isolé devant, pris dans la nasse, condamné à l’exploit individuel. On a suffisamment répété ici toute l’importance d’un Fred, impec avant la trêve. Indispensable tactiquement en soutien de Karim. Son jeu puissant et en couverture dos au mur, ses remises au poil, ses fausses pistes (comme Govou, tiens !), son jeu de tête et son pressing manquent terriblement au jeu lyonnais. Avec lui, Lyon pouvait varier un peu en jouant en 4-4-2. A l’occasion, Fred plantait quelques buts bienvenus. Hélas, Fred c’est Fred… Un grand con génial. L’OL l’a sans doute mal géré mais, question discipline, il faut croire qu’il était vraiment incontrôlable. Dommage pour Lyon. Et pour Benz. Comme par hasard, Fred a planté un doublé avec Fluminense ce week-end. Comme par hasard aussi, depuis que Fred est parti, Karim marque moins, voire plus du tout…

Et puis, il y a le cas Juninho. Il symbolise la fin du cycle lyonnais. Toujours leader du jeu et de l’esprit de l’OL, il ne joue plus que par intermittence. C’est le paramètre le plus délicat que Puel a eu à gérer cette saison : assurer la transition entre le vieux OL de Juni et l’OL de l’avenir avec Ederson, programmé pour lui succéder, a priori. Il était hors de question de faire table rase et d’écarter Juninho définitivement. Le système OL aurait volé en éclats. Qui plus est, Ederson n’est pas encore “prêt” pour prendre le jeu de l’équipe à son compte. Avec Juninho souvent trop lent, Lyon ne se projette plus aussi rapidement que dans le passé. Mais comme Puel est intelligent et méthodique, il s’est quand même appliqué à bâtir un système avec un leader diminué. Pas évident, mais il n’y avait pas d’autre alternative.

Pour l’instant, les faits lui donnent raison : Lyon n’est plus souverain, ne sera même peut-être pas champion mais s’inscrit dans une continuité tactique cohérente. Jusqu’à preuve du contraire, l’OL n’a pas (encore) implosé en L1. Une précision concernant le milieu lyonnais… Les nostalgiques des Essien, Diarra et Tiago devront se faire une raison : la France joue en L2 européenne. Quand on voit que même l’Italie coule à pic en C1, il serait illusoire de rêver à des exploits européens pour les clubs français. Comme de rêver à des “grands transferts” à l’OL. Les stars du foot mondial ignorent la France et l’OL. Lyon joue franco-français. C’est triste mais c’est comme ça. Le boulot de Claude Puel se résumera donc à maintenir un futur OL au niveau des 8èmes de C1. Et plus si affinités…

Puel devrait réellement prendre les commandes à la fin de la saison, après le départ de Juni, qu’on annonce comme quasi certain. Puel est tout sauf un crétin. Dans cette saison de transition, il a dû gérer le cas Juninho comme il a pu et poursuivre un 4-3-3 dont il n’est pas un grand adepte. Mais surtout, c’est moins visible et c’est son point fort, il a pu procéder à une grande revue d’effectif de tout le groupe lyonnais. Tout le monde a eu sa chance…

D’ailleurs, comme à son habitude, il a lancé les jeunes, pour voir : Gassama, Taffer, Mounier, Pjanic. Puel tranchera à la fin de la saison. Il y aura des surprises, entre les partants et les nouveaux arrivants potentiels. Claude Puel n’est pas un sentimental. Ceux qui pensent que son tropisme lillois lui fera préférer les Bodmer, Keita ou Makoun se trompent : seuls les meilleurs joueront.

Puel devra rebâtir une équipe nouvelle, en commençant par la défense, jamais stabilisée cette saison (blessures, suspensions… et incompétence). Claude Puel traîne une image de coach ultra défensif, dépositaire du 4-5-1 en béton lillois. C’est oublier un peu vite qu’à Lille, il a fait avec les moyens du bord. Claude Puel a surtout été le coach du grand Monaco, champion de France 2000, avec une machine offensive redoutable… Puel a la durée (un contrat de quatre ans) et s’il peut parfaitement assumer le rôle de manager à l’anglaise qu’il tenait au LOSC, alors l’OL pourrait repartir sur un autre cycle dominateur du foot français. Reste à assumer la tempête d’un éventuel échec en L1, cette saison. Est-ce que Aulas conservera son sang-froid en maintenant Puel ?…

Monaco : trop bon, trop con

Par

À lire aussi
Articles en tendances
03
Revivez Salzbourg-PSG (0-3)
  • C1
  • J6
  • Salzbourg-PSG
Revivez Salzbourg-PSG (0-3)

Revivez Salzbourg-PSG (0-3)

Revivez Salzbourg-PSG (0-3)
02
Revivez Sainté-OM (0-2)
  • Ligue 1
  • J14
  • Saint-Étienne-Marseille
Revivez Sainté-OM (0-2)

Revivez Sainté-OM (0-2)

Revivez Sainté-OM (0-2)
10
Revivez Brest-PSV (1-0)
  • C1
  • J6
  • Brest-PSV
Revivez Brest-PSV (1-0)

Revivez Brest-PSV (1-0)

Revivez Brest-PSV (1-0)
00
Revivez Auxerre - PSG (0-0)
  • Ligue 1
  • J14
  • Auxerre-PSG
Revivez Auxerre - PSG (0-0)

Revivez Auxerre - PSG (0-0)

Revivez Auxerre - PSG (0-0)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine