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Notes pour plus tard

Par Alexandre Doskov
Notes pour plus tard

Deux matchs amicaux à trois mois d'un Mondial n'apportent jamais des tonnes de certitudes, loin de là. Mais les affrontements contre la Colombie et la Russie ont tout de même permis de tirer quelques leçons, de dissiper quelques doutes et d'en installer d'autres.

Le lièvre et la tortue

France-Colombie, Russie-France. Russie-France, France-Colombie. L’histoire d’un miroir inversé. Un soir, les Bleus foncent tête baissée dans leur match, mènent 2-0 en moins d’une demi-heure, puis lèvent le pied et se font cueillir 3-2 comme des ânes. Un autre, ils mettent un temps fou à se lâcher et finissent par l’emporter 3-1 après avoir proposé plus de 40 minutes de non-jeu. Mais entre le lièvre qui part trop vite, puis s’essouffle et la tortue qui avance lentement, mais sûrement, on préfère la deuxième option. Tout n’a pas été réussi à Saint-Pétersbourg, loin de là. Et malheur à celui qui tirerait des leçons définitives d’une victoire contre un adversaire aussi faible que la Russie. Mais au pays des tsars, les Bleus ont au moins prouvé qu’ils savaient encore monter en puissance et sortir la tête de l’eau après une entame de match faiblarde. Au Mondial, les Australiens, les Péruviens et les Danois ne demanderont qu’à jouer un mauvais tour à l’équipe de France. Et il vaudra mieux démarrer mollement avant d’en coller trois en deuxième mi-temps que de marquer rapidement, se voir trop beau, et se faire bouffer dans la dernière demi-heure. Rien ne sert de courir, il faut partir à point disait le poète. Le genre de truc qu’on apprend dès l’école primaire.


Comment se passer de Pogba ?

On n’a pas envie de lui tresser des lauriers pour tout un tas de raisons, d’abord extra-sportives. Parce qu’il agace de plus en plus avec son personnage clownesque et sa Pog-série dont tout le monde se fout. Parce qu’il a l’âge d’être député En Marche et qu’il se comporte comme un pitre du matin au soir. Parce qu’on a l’impression qu’il ne sortira jamais de son grand délire fait de danses, de coupes de cheveux et de grimaces, le tout sous l’œil permanent de caméras qui ne louperaient ça pour rien au monde. Mais il y a aussi les critiques purement sportives, et contre lesquelles même ses thuriféraires n’ont plus beaucoup d’arguments. Pogba stagne, Pogba n’est toujours pas le Ballon d’or en puissance qu’il était censé devenir, et Pogba pourrait très bien passer à côté du grand destin qu’on lui imaginait. Sauf que Pogba reste un surdoué, un garçon dont le sélectionneur rappelait la semaine dernière qu’il n’avait « pas perdu son football » . Contre la Russie, en jouant par intermittence et en haussant son niveau de jeu quand l’envie lui prenait, il a rappelé à quel point il pouvait faire du bien à cette équipe de France. Bien concentré, il est un mélange de technique, de puissance, d’élégance et de férocité unique. En bref, malgré tous les reproches légitimes qu’on peut lui faire, il reste indispensable.


Pas besoin d’un autre attaquant de pointe, Mbappé fera l’affaire

Depuis l’Euro, Deschamps a testé quasiment tous les n°9 possibles et imaginables de France et de Navarre. Lacazette, Gameiro, Ben Yedder, Gignac… Aucun n’a foncièrement convaincu, et le doublé de Mbappé contre la Russie pourrait clore les débats. Aligné en pointe, Donatello a fait ce qu’il avait à faire. Et encore, il était seul à la tête d’un 4-3-3, alors qu’il est réputé plus à l’aise dans la configuration d’un 4-4-2 avec un autre attaquant. Assez pour faire pencher la balance définitivement ? Dans l’esprit de Deschamps, l’éternel casse-tête du 9 censé être le remplaçant direct d’Olivier Giroud pourrait bien avoir trouvé sa solution. D’ailleurs, face à la Russie, le sélectionneur n’a même pas pris la peine de laisser quelques minutes à Ben Yedder. En plus, à chaque fois que Mbappé va marquer, il y a une chance sur deux pour qu’il pète un record de précocité. « Kylian Mbappé est devenu le plus jeune joueur à marquer un doublé avec l’équipe de France depuis l’après-guerre » pouvait-on entendre mardi soir après le coup de sifflet final. Et depuis la fin de L’été de tous les records avec Pierre Sled et Barry White, ce genre d’annonce tapageuse nous manque.


Toujours pas de défense naturelle

Et ça, c’est embêtant. Le pire, c’est que Deschamps n’en est pas réduit à devoir choisir entre des pipes et des seconds couteaux. Sur le papier, c’est la charnière Umtiti-Varane qui devrait l’emporter haut la main et s’imposer naturellement. Une doublette composée d’un titulaire au Barça et d’un titulaire au Real, ça a quand même de la gueule, non ? Eh ben pas tant que ça en fait, comme l’a montré le match contre la Colombie. Et dire qu’en théorie, ces deux-là ont tout pour être complémentaires. Un gaucher, un droiter. Un qui met du physique et de l’engagement, l’autre qui défend proprement grâce à sa science du placement. Il est vrai que la paire a très peu joué ensemble, avec seulement cinq titularisations communes. Pas un chiffre rassurant à trois mois d’une Coupe du monde, et surtout suffisant pour que Koscielny sorte de sa boîte et joue les hommes providentiels. Il est blessé la moitié de l’année et joue dans une équipe qui est sur courant alternatif ? Pas grave. Tout ce qu’on lui demande, c’est d’avoir ses deux jambes entre le 15 juin et le 15 juillet et de tout donner pour la sélection. Et il a déjà montré qu’il savait le faire.


Les absents auront-ils raison ?

Parfois, on gagne à se faire discret et ceux qui n’ont pas été sélectionnés pour ces deux matchs amicaux n’ont pas forcément fait une mauvaise opération. « Ça me fera des vacances » , avait lâché Adil Rami en apprenant sa non-convocation pour montrer que ça ne l’affolait pas plus que ça. En réalité, ceux qui avaient le plus à perdre étaient souvent sur le terrain. Eh oui, quand on ne s’appelle pas Griezmann ou Kanté et qu’on doit se battre pour sa place, il suffit d’un mauvais match pour sortir des petits papiers du sélectionneur. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que des gars comme Martial, Rabiot ou Pavard n’ont pas marqué des points mardi soir. Derrière la porte, il y a Debuchy, Nzonzi, Kondogbia, Payet et plein d’autres qui grattent, sans compter Coman, Fekir, Thauvin et tous les autres blessés qui sortiront bien vite de l’infirmerie. En tirant le bilan de cette trêve internationale, on se dit qu’ils ont peut-être gagné au change, et qu’ils ont plus de chances de décrocher le pompon que ceux qui ont déçu. Rendez-vous le 15 mai prochain au JT de TF1 pour voir ce que Deschamps a pensé de tout ça, et pour connaître la liste des 23 qui iront en Russie.

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