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Nice-Marseille, d’un project à l’autre

Par Théo Denmat
Nice-Marseille, d’un project à l’autre

Au-delà d'une similarité dénominale, l'Ineos Project niçois s'appuie déjà visiblement, à travers le peu d'éléments de langage délivrés jusqu'ici, sur le bilan de celui de l'OM. Jim Ratcliffe, le milliardaire britannique, aurait-il déjà tiré les leçons des échecs et réussites de Frank McCourt ? Oui, la preuve.

Ne pas appeler ça le Champions Project « J’aurais dû faire un peu plus attention à certains mots que j’ai utilisés pour décrire le projet. » Oui, Frank. À l’automne 2017, le propriétaire de l’OM avouait en public sa toute première erreur, le point zéro du dérapage : les propos liminaires de son discours de patron peut-être un poil trop conquérant. Le mot « Champions » , d’abord, ne sortait pas de nulle part. Plus que de qualifier les ambitions olympiennes, il promettait surtout aux supporters de remporter la Ligue 1, qui passait évidemment par « être capable de battre le Paris Saint-Germain » , comme il l’avait formulé à Téléfoot en septembre 2016. Sur ce point, les premiers mots de Bob Ratcliffe – le frère de Jim, nommé « président de la branche football » , lors de sa conférence de presse de présentation diffèrent en tous points. « Notre ambition est de nous battre pour le top 4 en Ligue 1, a-t-il déclaré. Nous pensons que le championnat de France est sous-évalué. Il y a de très grands clubs, comme l’OL et l’OM, même si je le dis avec prudence, car c’est le voisin. Ce seront des concurrents, comme Paris, mais le PSG a dépensé beaucoup d’argent sur les achats de joueurs. Nous allons aussi acheter des joueurs, mais nous voulons surtout bâtir le club. Nous n’allons pas vous promettre la Ligue des champions cette saison, ni celle d’après. » Humilité, respect des institutions concurrentes, projet raisonnable : premier bon point.

Capitaliser sur la marque Les Ratcliffe ne débarquent pas en terrain inconnu. Plus grosse fortune britannique, Jim est un habitué de la « French Riviera » qu’il côtoyait en touriste par le passé. Il en connaît le marché, l’attractivité, les atouts, les faiblesses. « Il est difficile de trouver meilleur emplacement que la région méditerranéenne, et au cours des 20 dernières années, nous nous sommes enracinés dans cette sublime région » , avait-il d’ailleurs glissé en août dernier sur le site officiel du club. En ce sens, l’OM américain présente quelques beaux succès en matière de tambouille interne : revalorisation des contrats de sponsoring (d’Adidas, 10M/an, à Puma, 15M/an), réappropriation du Vélodrome – ce que Ratcliffe projette de faire avec l’Allianz Riviera -, signatures de partenariats avec une vingtaine de clubs locaux… Commercialement parlant, la stratégie marseillaise est copiable, voire surpassable. Le nouveau propriétaire des Aiglons confiait avoir prospecté « beaucoup de clubs en Angleterre et en Europe » (il est pro-Brexit), et a porté son dévolu sur Nice pour les garanties présentées « selon (sa) vision du business chez INEOS » . D’ailleurs, il n’y a qu’à lire ses propos : « Nous allons travailler sur différents aspects : formation, économie, commercial, recherche de sponsors, merchandising, diffusion. Tous ces éléments ajoutés les uns aux autres vont apporter de la valeur au club. » La valeur du club. Les milliardaires savent de quoi ils parlent.


Bien choisir sa tête de gondole À Marseille, le « on dit » raconte souvent pas mal de bobards. Mais si l’on devait lui prêter une oreille attentive en cette fin août, on l’entendrait proférer une certitude : Jacques-Henri Eyraud est assis sur un siège éjectable. Frank McCourt, peu satisfait des résultats de son homme de main, souhaiterait être mis au courant de l’ensemble des transferts engagés par son club, bien qu’il n’en connaisse pas une bille sur le sujet. Moqué à cadence régulière pour, au choix, ses idées révolutionnaires pour un football futuriste, ses offrandes de maillot moyenâgeuses, sa faculté de se tromper sur le prénom de sa nouvelle recrue et ses PowerPoint d’universitaire zélé, le président olympien est loin de faire aujourd’hui l’unanimité. Pour remplacer Gauthier Ganaye, son pendant azuréen, Ratcliffe a ainsi choisi d’introniser son frère, Bob, comme président d’Ineos Football. Un type aux références, il faut le dire, assez obscures, dont on sait seulement qu’il a longtemps été en poste dans la direction de la société Swiss Re, active mondialement dans le domaine de la réassurance, avant de devenir directeur général du FC Lausanne-Sport, l’autre bébé des Ratcliffe.

Ne pas recruter des noms pour des noms Le point commun entre Kephren Thuram, Kasper Dolberg et Alexis Claude-Maurice ? Ils ont tous les trois moins de 21 ans, et devraient faire partie de l’équipe de Patrick Vieira l’an prochain. Car si c’est déjà chose faite pour le premier, recruté au terme de son contrat aspirant à l’AS Monaco, les deux suivants rentrent clairement dans la stratégie dévoilée par Bob Ratcliffe mardi dernier. « Si nous voulons la réussite de notre projet, je pense qu’il est très important que nous investissions sur de jeunes joueurs. On doit travailler sur le scouting, concurrencer les meilleurs centres de formation d’Europe, comme l’Ajax. Nous ne recruterons pas un joueur de 26-27 ans. Je préfère des jeunes. C’est un risque, mais si ça fonctionne, c’est très bon pour le club. » Une stratégie qui s’inscrit, là aussi, à rebours de l’OM, et symbolisée par les recrutements de Benedetto, Sertić, Évra, Strootman et consorts. C’est simple : en comptant l’ensemble des prêts et achats effectués par l’OM sous pavillon américain (18), douze avaient plus de 27 ans au moment de leur achat, et sept plus de 30 ans. Seuls six joueurs rentrent dans les critères « niçois » . Et en six jours, ces derniers pourraient bien en récupérer trois. Fourchette basse.

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