Naples, la vie en bleu
Naples, la vie en bleu, un reportage de Mourad Zhegidi (18'). Sur Canal Plus Sport : 1ère diffusion, mercredi 14 novembre à 20h45 puis jeudi 15 à 22h50 puis dimanche 18 à 15h00 dans « Intérieur Sport », la nouvelle case documentaire proposée par Vincent Alix et Antoine Le Roy.
Dommage. Foutrement dommage. On en salivait d’avance de ce reportage à Naples sur la renaissance du club parthénopéen, qui se débattait dans les divisions inférieures depuis sept ans.
On en jubilait a priori pour rien ou peu s’en faut. La faute peut-être (?), sûrement (!) à un format bâtard (18 minutes) qui ne permet pas de saisir la dense réalité d’une société comme le Napoli.
En cinquante minutes, Intérieur sport , la toute nouvelle case documentaire (sic) de Canal Plus Sport, se balade également à New-York pendant le marathon sur les traces de Yohann Diniz, le marcheur vice-champion du monde, et en Afrique du Sud sur les brisées de Frédéric Michalak, fraîchement débarqué chez les Sharks de Durban. Soit cinquante minutes pour trois sujets (ouf !). Fast reports comme fast food ??
Contrairement à son cousin le reportage, le documentaire vit un peu moins dans l’urgence de l’info immédiate et possède un recul qui lui permet de se glisser dans les interstices et les ressacs de l’histoire, petites ou grande.
D’où la nécessité, le besoin impérieux de disposer du temps nécessaire. Durant ces dix-huit minutes, Naples, la vie en bleu survole toutes les thématiques traditionnelles (pour ne pas dire les tartes à la crème spinaliennes) du Naples…éternel sans jamais les approfondir.
Pire : le vrai sujet du reportage (nous semble-t-il), le nouveau Napoli, revenu en Série A depuis l’été dernier, est passé à la trappe sans crier gare. Où se trouve l’état d’esprit qui préside désormais à sa nouvelle destinée ? Où sont donc passés les jeunes et brillants perdreaux de l’année (Lavezzi, Hamsik, Blasi, etc.) qui augurent des lendemains qui enchantent ?
Les équipes de Mourad Zhegidi présentes, de toute évidence, lors du match contre la Juventus ne saisissent rien de la partitissima, comme si elle n’était que quantité négligeable, pour s’attarder sur les inévitables coups de klaxon des tifosi en ville après la victoire. Drôle d’option.
Au final, seule l’interview en français d’Aurelio De Laurentiis, président cartésien en diable du Napoli, sauve quelque peu les meubles.
Un ratage presque intégral qui nous attriste dû pour moitié aux options de l’émission elle-même (beaucoup trop courte pour son dessein originel) et aux partis pris du réalisateur (pas fixé sur le sujet qu’il veut filmer en priorité).
Sur le pré, on appelle ça un contre-pied. Et en dehors ??
Lucø Rizzitella
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