- Français de l'étranger
Moussi : « Le chouchou du City Ground »
Ancien pilier du SCO d'Angers, Guy Moussi a rejoint Nottingham Forest en 2008, où il cartonne. Objectif pour lui et l'ancien club de Brian Clough : la remontée en Premier League au printemps.
Je ne t’appelle pas au meilleur des moments, j’ai appris que tu étais actuellement blessé ?
Oui, je me suis blessé en match contre Coventry le 1er février, mais là c’est bon, je recommence à courir. En étant optimiste, je peux être de retour le 19 mars pour un match à l’extérieur super important contre Swansea. Sinon au pire, ce sera après la trêve internationale en avril.
Dans ton malheur, j’ai quand même appris que ton entraîneur avait dit que ton absence était un « désastre » pour l’équipe. Plutôt gratifiant ?
C’est vrai qu’à titre individuel, ça se passe super bien pour moi cette saison. Après, si le coach dit ça, c’est aussi parce que je joue à un poste important au milieu de terrain, où je suis chargé à la fois de défendre et d’organiser le jeu. Mais il y a des joueurs de qualité dans l’effectif pour me remplacer (NDR : une petite stat pour mesurer l’impact de Moussi à Forest : 2,7 points de moyenne en février avec le Français, 1,25 en mars sans.).
Actuellement 4e en Championship, crois-tu à la montée de Nottingham Forest en Premier League possible en fin de saison ?
Oui, c’est l’objectif. Déjà l’an dernier on se rate de peu en perdant les play-offs contre Blackpool. Cette année le coach a carrément annoncé la promotion directe, donc une des deux premières places. Les gens ici ont été un peu choqués, d’autant qu’on n’a pas recruté et qu’on a subi le contre-coup de la dernière saison lors des premiers matchs, mais finalement on a réussi à enchaîner et nous voilà bien placés pour effectivement jouer la montée.
A quoi ressemble le Nottingham Forest moderne ?
On a un jeu à vocation offensive la plupart du temps. Bon là depuis début 2011, on n’arrive pas à gagner par plus d’un but d’écart, mais je sais qu’on est réputés pour être l’une des équipes les plus agréables à voir jouer du championnat.
Et le Championship ?
C’est un rythme de fou. C’est d’ailleurs pour ça que je me suis blessé : juste avant, on a dû enchaîner un truc comme cinq matchs en dix jours. Et attention, tous les matchs sont engagés, faut y aller à fond. Je me souviens, quand j’ai débarqué ici pour ma première pré-saison, je ne captais pas pourquoi on faisait des matchs amicaux tous les trois jours. Bon, après j’ai compris que c’était toute la saison pareil.
D’ailleurs dans quelles conditions as-tu débarqué ici en 2008 ?
C’est par l’intermédiaire d’un ancien joueur français du club devenu superviseur, David Friio. Moi à l’époque, ça faisait six ans que j’étais à Angers. J’y ai connu des hauts et des bas, des blessures, dont une des ligaments croisés qui m’a fait arrêter six mois. Psychologiquement, j’ai pris conscience que pour ma carrière, je devais partir, d’autant que j’avais quelques touches en L1. Claude Puel et le LOSC notamment étaient chauds, puis bizarrement ça a été mis en stand-by. Quand Puel a signé à Lyon, j’ai compris que c’était mort. Du coup je suis revenu débuter la pré-saison à Angers et là j’ai capté qu’il fallait vraiment que je parte. Le club le plus motivé était Nottingham. Mais moi je ne jurais que par la L1 ! Je ne voulais pas y aller, j’ai consulté plein de monde et tous m’ont dit de saisir cette opportunité, notamment mon premier coach avec qui je suis resté très proche, Jean-Marc Nobilo. Et puis le coach de Forest me voulait, c’est rassurant, tu te dis que t’as du temps de jeu assuré. Alors j’ai signé.
Le bilan depuis 2008 ?
Génial. C’est un championnat relevé, t’as 25 à 30 000 personnes au stade à tous les matchs, les installations sont top, l’ambiance est top et j’ai tout de suite été super bien intégré, par les coéquipiers comme par les fans. Et pourtant je t’assure qu’en arrivant, j’étais sceptique, pas fan du football anglais. J’ai été bluffé.
Ce n’est pas difficile d’être le seul francophone de l’équipe ?
Non ça va. Quand je suis arrivé, honnêtement j’ai direct fait de grosses performances dès la pré-saison, donc forcément ça aide à l’intégration, les coéquipiers savent qu’ils peuvent te faire confiance. Et avec les fans, pareil. On m’a tout de suite accepté. Ici quand t’es un joueur défensif, tu es beaucoup plus respecté qu’en France. Je te garantis que quand tu mets un gros tacle bien propre à ton adversaire et qu’il vole, t’es applaudi comme si t’avais marqué un but ! Je suis devenu un peu le chouchou du public. Moi qui ne jurais que par la France, je veux maintenant réussir ici et connaître la Premier League.
Par