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«Mes parents m’ont envoyé en France pour que j’ai une meilleure vie»

Propos recueillis par Aymeric Le Gall
«Mes parents m’ont envoyé en France pour que j’ai une meilleure vie»

Passé par l'INF Clairefontaine et formé au Stade rennais, Jirès Kembo n'a jamais vraiment réussi à s'imposer chez les Rouge et Noir malgré un talent évident. Aux Émirats depuis quatre ans, l'ex-international Espoirs a accepté de décrocher le téléphone pour nous parler de ses choix de carrière. Et aussi un peu de son petit frère.

Tes parents t’ont appelé Jirès en hommage à Alain Giresse. C’est exact ? Oui. Mon père est un ancien footballeur professionnel qui a eu une grande carrière en Afrique, c’était donc un fanatique de foot et notamment d’Alain Giresse. D’où ce prénom. J’ai eu la chance, quand j’étais en France, de pouvoir lire des phrases du grand Alain Giresse me concernant, je crois qu’il avait même dit que j’étais son fils spirituel en quelque sorte. C’est plaisant de lire ça, surtout venant d’un tel monsieur !

Tu arrives en France vers l’âge de six ans (Jirès est né à Kinshasa, en RDC, ex-Zaïre). Ce sont tes parents qui ont voulu que tu viennes vivre en France ? Oui. À cette époque, c’était assez compliqué dans mon pays, donc ils ont décidé de m’envoyer en France pour m’offrir la chance d’avoir une meilleure vie, faire des études et m’en sortir.

Tu te souviens de ce que tu as ressenti en quittant ton pays ?

Avec le recul, je ne peux que saluer l’acte de mes parents. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir cette force de laisser partir son enfant très jeune.

Non, pas vraiment. Mais aujourd’hui, avec le recul, je ne peux que saluer l’acte de mes parents. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir cette force de laisser partir son enfant très jeune pour lui donner l’opportunité de vivre une vie meilleure. Et aujourd’hui je suis loin d’être le plus malheureux, bien au contraire.

Quelle image tu te faisais de la France avant d’arriver ? Dans ma tête c’était un pays où il y avait beaucoup d’opportunités pour les jeunes Africains afin qu’ils puissent exploiter leurs talents, faire des études, percer dans le sport, etc.

Et tu n’as pas été déçu ? Non, pas du tout.

Tu as vite réussi à te faire à cette nouvelle vie ? Oui, car je suis quelqu’un qui s’adapte assez facilement. Après, on a aussi eu notre lot de difficultés et ce n’était pas évident tous les jours, mais j’allais à l’école comme un gamin normal et ça s’est bien passé.

C’est ton oncle qui s’occupait de toi ? Au début, oui, mais après j’ai pas mal bougé, jusqu’à finalement me retrouver à Paris dans ma nouvelle famille, chez mes parents actuels. Ils ne m’ont pas adopté, mais je les appelle mon père et ma mère, car ce sont des gens avec qui j’ai vécu depuis tout petit en France.

Quand t’étais gamin, tu voulais faire quoi dans la vie ? Je n’avais qu’une idée en tête, c’était le football. Mon père était footballeur, donc j’ai eu ça dans le sang dès la naissance. Ça a d’abord commencé dans la cour de récré.

À l’école justement, tu mettais la misère aux autres ?

Dans la cour de récrée, j’étais souvent le premier à être choisi dans les équipes.

Sans prétention aucune, un petit peu quand même (rires) ! Après, à l’époque, on ne se rendait pas forcément compte de ça, mais c’est vrai que j’étais souvent le premier à être choisi dans les équipes. C’était bon signe !

Et c’est à Bondy, en signant ta première licence, que tu rencontres Wilfried Mbappe. C’est lui qui va devenir ton tuteur légal ? Oui, il devient à la fois mon tuteur et mon père.

Pourquoi lui ? Ça s’est fait de manière naturelle. Ça a été mon premier coach quand je suis allé m’inscrire au foot, et le reste s’est fait à l’instinct. C’est difficile à expliquer en fait, c’est comme si cette personne m’avait toujours été destinée. Il a représenté l’image paternelle que je n’avais pas eue.

C’est avec lui qui tu as préparé le concours de l’INF ? Oui, c’est lui qui m’entraînait à l’époque. On avait pas mal de jeunes de Bondy qui participaient au concours de l’INF et j’ai eu l’opportunité de passer les tests, d’aller jusqu’au bout et d’être pris là-bas.

Comment tes parents, restés au Congo, ont pris cette nouvelle ? De là-bas, ils ne se rendaient pas forcément compte de ce que représentait l’INF. Tout ce qui leur importait, c’était de savoir que j’allais bien, que j’étais en bonne santé et que j’étais épanoui.

Qu’est-ce qu’il te reste aujourd’hui de l’INF ? Que des bons souvenirs. J’ai eu la chance de rencontrer des gens qui sont aujourd’hui mes amis. Ça fait partie des plus belles années de ma vie. Quand on est à l’INF Clairefontaine, on ne se rend pas bien compte de la chance qu’on a. Pour un jeune comme moi qui arrivais d’Afrique dans l’idée de jouer au foot, j’avais une chance incroyable de pouvoir le faire tous les jours et en plus d’aller à l’école. J’étais nourri, logé et je faisais ce que j’aimais. C’était l’endroit idéal.

Comment tu as vécu la concurrence avec les autres jeunes ?

Quand on sort de Clairefontaine et qu’on passe tout de suite en centre de formation, on se rend compte qu’il y a vraiment un monde entre les deux.

Ce n’est pas à l’INF que j’ai commencé à la sentir puisqu’il n’y en avait pas vraiment en fait. On était juste une bande de potes, on s’amusait entre nous. C’est pour ça justement que quand on sort de Clairefontaine et qu’on passe tout de suite en centre de formation, on se rend compte qu’il y a vraiment un monde entre les deux.

Tu as reçu beaucoup de propositions à la sortie de l’INF ? Oui, j’ai eu la chance de pouvoir choisir où j’allais aller parce que j’avais pas mal d’opportunités qui s’offraient à moi. J’ai choisi Rennes, car j’estimais à cette époque que c’était ce qui me correspondait le mieux et je ne me suis pas trompé. C’est vrai que j’aurais pu signer dans un club étranger, mais mon père, Wilfried, a toujours fait en sorte que je reste concentré sur la seule chose importante, le terrain.

C’est primordial d’être bien entouré quand on débute ? De par mon expérience, je peux dire que l’élément le plus important dans la réussite ou non d’un joueur, c’est son entourage. Moi, j’ai eu la chance d’être entouré par les bonnes personnes, par des gens qui me donnaient beaucoup d’amour et qui se préoccupaient avant tout de ma personne et non de ce que je pouvais leur rapporter.

Les agents qui rôdent autour des terrains à l’INF, tu en as vu beaucoup ? Ah oui, complètement. Il y a beaucoup de gens qui nous tournent autour et qui ne nous veulent pas forcément que du bien…

À Rennes, tu vas très vite signer ton premier contrat pro (à 18 ans, ndlr). On se dit quoi à ce moment-là ? Dans un premier temps, on se dit que c’est un rêve qui se réalise, même si ce n’est pas grand-chose finalement, car un contrat pro, ça ne veut pas dire grand-chose. Beaucoup de monde en signe, et pourtant, tout peut très vite s’arrêter.

Tu enchaînes rapidement par ton premier match en L1. Tu ne t’es pas senti un peu dépassé par tout ça ? Non, puisque comme je l’ai dit, j’ai eu la chance d’être bien entouré. Je n’ai pas eu le temps de penser à tout ça. Ma famille était là pour m’accompagner et me faire garder les pieds sur terre.

Finalement, malgré des débuts précoces, tu ne joues pas beaucoup avec Rennes. Tu as même demandé à te faire prêter ? Oui, à plusieurs reprises. J’étais jeune et impatient de jouer, surtout que j’avais déjà un peu goûté à la L1.

Et le club n’a jamais accepté ? Non, ça a toujours été un refus catégorique. On me disait : « Sois patient, ta chance va arriver, tu vas jouer. »

Comment tu vis ce rôle de joker au fil des saisons ?

Le coach de Rennes me disait : « On ne te prêtera jamais puisque tu vas jouer. » Et au final, je ne jouais pas.

Ce n’est pas facile. J’avais du feu dans les jambes et je travaillais dur tous les jours pour avoir ma chance. Le coach me disait souvent : « On ne te prêtera jamais, puisque tu vas jouer. » Et au final, je ne jouais pas… Ce n’est pas une situation facile à vivre.

En 2009, juste avant la finale de Coupe de France contre Guingamp, Jimmy Briand se blesse. T’as espéré avoir ta chance ce soir-là ? C’est vrai que c’était une époque où j’étais l’un des premiers à entrer en jeu et je faisais régulièrement des bouts de matchs. Sur le coup, j’ai espéré avoir un peu plus de temps de jeu. Quand vous êtes jeune, qu’à l’entraînement vous explosez tout, qu’on ne cesse de vous dire que vous ne serez pas prêté car votre chance arrive, forcément on se dit : « Là, c’est bon, le moment est venu. » Et au final, ce n’est toujours pas le cas…

Tu as joué combien de temps ? Cinq minutes.

La saison suivante, l’arrivée d’Antonetti à la place de Lacombe n’y change rien… (Il coupe) Non, ma situation n’évolue pas, et j’entends encore et toujours les mêmes discours. Là, la frustration grandit et on cherche des réponses, on se dit qu’on a peut-être une part de responsabilité là-dedans. Cette période-là ne m’a pas rendu service.

C’est-à-dire ? J’avais signé pro très jeune, mais ce long moment sans jouer m’a ralenti dans ma progression. Mais bon, je ne suis pas quelqu’un qui reste sur des regrets. Ça m’a permis de forger mon caractère et j’ai essayé d’en tirer du positif pour la suite.

Tu décides pourtant de prolonger ton contrat de trois ans. Pourquoi ? Je commençais à avoir un peu plus de temps de jeu et j’arrivais aussi un peu plus à maturité. Et puis partir à ce moment-là, ça aurait été comme un échec. Je me sentais bien à Rennes, c’est une ville sympa, c’est mon club formateur. Je ne voulais pas partir sans y avoir vraiment joué.

Mais alors que tu finis par t’imposer et qu’une nouvelle prolongation semble actée, tu annonces à la toute fin du mercato que tu quittes le club… Oui, j’étais censé rempiler, j’étais en discussion très avancée avec le Stade rennais, mais j’ai finalement eu l’opportunité de signer à Al Ain et j’ai décidé d’accepter.

C’est un choix qui en a surpris plus d’un. Tu en étais conscient ? Oui. Et même encore aujourd’hui, alors que ça fait quatre ans que je suis ici, il y a encore des gens qui ne comprennent pas. De mon côté, ça a été un choix mûrement réfléchi et je ne regrette rien.

Quand on voit ta trajectoire, tu ne rêvais pas mieux qu’une carrière aux Émirats ? C’est sûr que si on m’avait demandé des années avant si je voulais signer aux Émirats, j’aurais répondu non. J’ai été formé dans un bon club français, j’ai joué en Espoirs, et c’est vrai que, comme suite logique, j’espérais autre chose.

Signer aux Émirats, c’est un choix de vie que j’ai fait.

Mais bon… J’ai eu cette proposition sous les yeux et c’est un choix de vie que j’ai fait. C’était une opportunité qui ne se représenterait peut-être plus, et vu que dans le football, on ne sait jamais de quoi demain est fait… J’ai fini par accepter et c’est un choix qui s’est avéré positif.

Le côté financier a aussi forcément joué, n’est-ce pas ? Bien sûr, je ne vais pas mentir à ce sujet. Quand je parle de choix de vie, j’inclus aussi l’aspect financier. Ça a joué, c’est clair.

C’est comment le foot là-bas ? Honnêtement, ça va faire quatre ans que je suis ici, et je peux dire que le championnat est vraiment différent de ce que l’on peut imaginer depuis la France. Moi-même, en venant ici, j’avais quelques appréhensions, mais en vivant la chose en vrai, on voit que ce n’est pas le cliché qu’on peut se faire depuis chez nous. Avant, c’étaient surtout les joueurs en fin de carrière qui signaient ici, mais ça a complètement changé. Ils sont très tournés vers le recrutement des jeunes, et, en quatre ans, le niveau a beaucoup évolué.

T’es encore jeune (28 ans, ndlr). Tu songes à revenir jouer en Europe un jour ? Bien sûr. Si je disais que je n’y pense pas, je mentirais. Je suis encore jeune et, chaque année, j’ai l’opportunité de voir qu’il y a toujours des clubs qui s’intéressent à moi. Donc pourquoi pas ? Mais pour le moment, je suis concentré à fond sur ma saison avec Al Nasr.

Tu étais présent à Monaco l’autre jour pour la signature du premier contrat pro de ton frangin (Kyllian Mbappe, ndlr) ? Oui. C’était un moment important pour mon petit frère, pour notre famille. Je me devais d’être présent pour lui.

Tu peux nous dire un mot sur lui ?

Je retrouve chez Kyllian la même envie et la même passion que lorsqu’il avait 14 ou 15 ans.

Kyllian est un amoureux du football, c’est vraiment quelqu’un qui respire, qui mange et qui dort football. Et ce qui me fait plaisir, c’est que je retrouve chez lui aujourd’hui la même envie et la même passion que lorsqu’il avait 14 ou 15 ans.

T’étais stressé quand tu l’as vu faire ses débuts en pro ? Je n’avais plus d’ongles (rires) ! Mais j’étais quand même confiant pour lui, car je sais que, malgré son énorme potentiel, c’est un gros travailleur.

En plus de Monaco, il y avait beaucoup de propositions extérieures ? Oh ça oui ! Mais maintenant, il va enfin pouvoir se concentrer pleinement sur le jeu. De toute manière, avec lui, il n’y a pas de danger qu’il se disperse tellement il est passionné. Il a encore des posters de football dans sa chambre en étant professionnel, ce qui n’est pas courant !

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Propos recueillis par Aymeric Le Gall

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