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Soufiane Rahimi, made in Casablanca

Evan Glomot
4 minutes

Il aurait pu rêver de devenir astronaute ou pompier comme n’importe quel gamin, mais non : Soufiane Rahimi voulait juste jouer pour le Raja. Aujourd’hui, il plante aux Émirats, a brillé aux JO de Paris avec sa sélection, et va affronter le Wydad ce jeudi soir à la Coupe du monde des clubs avec son club d’Al-Aïn.

Soufiane Rahimi, made in Casablanca

Il n’a jamais eu besoin de plan B. Pas de rêve alternatif griffonné dans un vieux cahier d’écolier. Quand la FIFA lui demande ce qu’il aurait fait s’il n’avait pas été footballeur, Soufiane Rahimi ne marque pas d’hésitation : « J’aurais choisi encore le football. » La réponse n’est pas feinte. Elle vient de loin. De ces rêves silencieux qu’on nourrit depuis l’enfance, quand le ballon n’est pas encore un métier, mais une simple passion. Rahimi n’a pas grandi dans un centre d’élite européen ni dans les académies flamboyantes des clubs du Golfe. Il a grandi au Raja. Dans ses couloirs, ses vestiaires, son atmosphère.

L’ancien ultra devenu le visage du Raja

Son père, Mohamed Rahimi, est le chargé de matériel du club depuis les années 1970. Une figure familière du paysage rajaoui, discret mais incontournable. « Au début, je n’ai eu que des filles, mais secrètement, j’ai toujours rêvé d’un fils, et qu’il joue pour le Raja », confiait-il à Canal + dans le cadre d’un reportage dédié à son fils. Ce rêve, Soufiane l’a attrapé au vol, sans jamais le lâcher. À 10 ans, il entre au centre de formation du club casablancais. Il y fait toutes ses classes, apprend à dribbler dans les espaces réduits, à lever la tête, à jouer juste.

En 2017, à 21 ans, il est prêté à l’Étoile de Casablanca, en troisième division. Une étape modeste, mais décisive. Un an plus tard, le Raja lui offre sa première titularisation en Coupe de la CAF. Il ne lui faudra que quelques mois pour marquer les esprits : en finale, il inscrit un doublé et offre à son club son premier titre en quinze ans. Dans les tribunes, des supporters pleurent. Ils n’acclament pas une recrue venue d’ailleurs. Ils célèbrent l’un des leurs, l’histoire d’un ancien ultra des virages devenu star du club.

« Tu es l’avenir de l’Afrique »

L’année 2021 marque un tournant. Sélectionné pour le CHAN, compétition réservée aux joueurs évoluant dans leur pays, Rahimi s’y révèle en pleine lumière. Meilleur buteur, meilleur joueur du tournoi, il porte le Maroc vers le sacre. Le moment est fort, symbolique. La légende camerounaise Samuel Eto’o lui remet le trophée et lui glisse : « Tu es l’avenir de l’Afrique. » Les distinctions s’accumulent : champion du Maroc, meilleur joueur du championnat, appelé chez les A par Vahid Halilhodžić. La trajectoire est lancée, et en août 2021, Rahimi quitte le Maroc pour les Émirats, Al-Ain FC, pour un transfert à 2,55 millions d’euros.

Une nouvelle vie, mais le même feu. Sous les couleurs du club émirati (qui a récemment recruté son petit frère Houssine, lui aussi formé au Raja), Rahimi devient l’un des visages du football asiatique et y enchaîne les performances. Il connaît l’apothéose en remportant la Ligue des champions de l’AFC à l’été 2024 en marquant un doublé en finale lors de la manche retour face aux Yokohama Marinos. Ses efforts sont reconnus : l’IFFHS le désigne meilleur buteur mondial en matchs internationaux. Et sur le marché, sa valeur s’envole : 7 millions d’euros, le plaçant au troisième rang du championnat émirati, derrière Nabil Fekir et Sardar Azmoun.

À Paris, lors des Jeux olympiques l’été dernier, Rahimi confirme. Il ne se contente pas de participer, il marque les esprits. Meilleur buteur du tournoi avec 8 réalisations, il emmène le Maroc jusqu’à une historique médaille de bronze avec un doublé en petite finale. Premier podium olympique pour le football marocain. La suite ? Un autre défi d’envergure avec cette Coupe du monde des clubs, mais qui, cette fois, tourne à la débâcle pour le buteur de 29 ans et son club. Après deux lourdes défaites contre la Juventus puis Manchester City, Al-Aïn est déjà éliminé. Pour le dernier match de poule, un clin d’œil se dressera face à Rahimi : le Wydad, rival éternel de son club de cœur, le Raja. Décidément, Casablanca n’est jamais bien loin.

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