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- Schalke 04
Mars attaque !
Et si le club de Gelsenkirchen, club maudit parmi les maudits, était la surprise de la Bundesliga 2010 ? Préfigurant le futur "Grand d'Allemagne" ! Réponse après le redoutable calendrier du mois en cours. Dis, tu veux manger un mars ?
« L’argent n’a pas d’odeur »
Un club « scoumounique », oui ! Malgré 7 titres en championnat, 1 Coupe de l’UEFA et 4 coupes nationales, Schalke 04 croule sous le poids de sa laborieuse légende, l’absence de titre en Bundesliga depuis 1958. Et lui colle à la peau l’image de ce championnat perdu à la dernière seconde du temps additionnel en 2001 aussi cruellement que les maladies pulmonaires imprégnèrent la région minière de la Ruhr. Des maladies broncho-pneumoniques au tabagisme actif, il n’y a qu’un pas que le sulfureux homme d’affaires et ancien manager de Schalke 04, Rudy Assauer, a franchi aisément avec comme d’habitude son barreau de chaise au bord des lèvres. Avec la même indolence, il a enjambé le Rubicon, signant un lucratif pacte avec Gazprom.
Coup de grisou ! L’argent n’a pas d’odeur ! Et ressurgissent alors les démons des dessous de table perçus par l’encadrement et les joueurs des années 70 ! En tout cas, grâce à cette manne financière, Schalke 04 pointe aujourd’hui à la 16ème place européenne en terme de chiffre d’affaires et ce sans la lucrative Champions League. Un stade flambant neuf, la Veltins Arena à la moyenne de 61 206 spectateurs, la 6ème plus grande affluence d’Europe. Schalke 04 second club le plus important en Allemagne au nombre de fans derrière le Bayern Munich mais peu représenté dans les instances dirigeantes, un manque flagrant de lobbying.
« Maitre de la litote »
La rengaine est connue, « Schalke n’est pas candidat au titre » et « nous prenons les matchs les uns après les autres » . C’est ce qu’affirment en chœur l’entraineur et les joueurs des Königsblauen ; sauf que le « matou » Magath a déjà fait le coup l’année dernière avec les surprenants « Loups » de Wolfsburg. Alors le Kaiser Beckenbauer, porte-flingue attitré du Bayern Munich, demande au suceur de roue, au maitre de la litote Magath de sortir du bois, d’afficher clairement ses ambitions. Il faut dire que le club de Gelsenkirchen est en pleine bourre avec 3 victoires consécutives et probantes contre Dortmund, Francfort et Stuttgart. Le mois de mars sera décisif avec un déplacement à Hambourg puis à Leverkusen avant de recevoir le Rekordmeister bavarois. A quoi s’ajoute la 1/2 finale de Coupe d’Allemagne contre ces mêmes Munichois.
Une saison en apothéose ? La fin de la noire légende de Schalke 04 ? Légende justement parlons-en ! Il paraît que les Romains et les Grecs n’avaient pas la même vision du dieu Mars, celui de la guerre. Pour les premiers, il était redoutable, invincible pour les seconds, c’était le fils détesté de Zeus et d’Héra. C’est en tout cas le dieu de la colère, un peu comme Felix Magath en somme : l’artiste de la stratégie masquée, le maître du retour en force et du coup de gueule salutaire. Celui qui trouvait écœurant, en 1986 en Nationalmannschaft, la nonchalance affichée par le joueur de Vérone Hans Peter Briegel, véritable Sicilien dérangé en pleine sieste ! Magath ! Capable de transformer le talentueux Rakitic en guerrier, de redonner confiance à la paire d’attaquants Kuranyi-Farfan, de motiver ses troupes comme personne. Magath au Panthéon du football allemand ?
Traduit de l’allemand par Maxime Marchon, source Bild
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