- Liga
- 28e journée
L’Inter force 5
En gagnant hier à Turin, le Milan AC a mis la pression sur tout le monde. L'Inter s'en fout et suit la cadence, Naples déjoue et quitte la danse. Et derrière eux, la Lazio et l'Udinese avancent.
Cinq. C’est le chiffre du jour. Cinq, comme le nombre de buts inscrits par l’Inter face au Genoa. Cinq, comme le nombre de points qui séparent encore les deux équipes milanaises. Leonardo avait demandé au destin un joli match nul entre le Milan AC et la Juventus. Gattuso ne l’a pas contenté. En inscrivant le seul but du choc face à la Juventus (1-0), le capitaine rossonero a, du coup, mis une petite pression sur son ancien entraîneur. Mais pour l’Inter, opposée au Genoa, la pression n’a duré que quarante-cinq minutes. Le temps que Palacio, après avoir annihilé l’AS Roma à lui-seul, fasse trembler San Siro en fin de première période. Mais Leo ne panique pas. Son équipe en a vu d’autres, et le coach sait qu’il peut compter sur ses champions. Il a bien raison. En sept minutes, de la 50ème à la 57ème, ses poulains claquent trois buts, un de Pazzini, deux de Samuel Eto’o, qui fait le show. Le Genoa est KO debout, et finit le match comme un fantôme à onze pattes. A la différence près qu’un fantôme, en général, ça fait peur. Là, hormis son entraîneur Ballardini, qui, suspendu, regarde le match en tribunes, le Genoa n’a effrayé personne. Pas même Pandev et le gentil Japonais Nagatomo, auteurs des quatrième et cinquième buts. L’Argentin Boselli inscrit quant à lui son premier pion en Serie A dans les arrêts de jeu. 5-2. Pour ses débuts sur le banc de l’Inter, Leonardo en est à onze victoires en treize rencontres. Avant lui, seul le monstre Capello avait fait aussi bien. Pas mal. Que Milan ne se fasse pas d’illusion : cette Inter-là ne lâchera rien, et arrivera au derby du 3 avril avec une hargne sans précédent.
En revanche, la hargne semble s’être un brin estompée du côté du Napoli. La défaite de lundi dernier face au Milan AC (3-0) a laissé des traces. Face à Brescia, avant-dernier du classement, dans l’antre du San Paolo, les Napolitains n’ont pas réussi à hausser leur niveau de jeu. Cavani et ses potes se sont heurtés au portier Arcari, et auraient même pu repartir avec un zéro pointé dans le short si Caracciolo n’avait pas dévoré deux énormes occasions en fin de rencontre (0-0). Naples est désormais à huit longueurs du Milan AC. Les derniers espoirs de Scudetto se sont certainement évaporés aujourd’hui. Mazzarri (exclu aujourd’hui) devra d’ailleurs réussir à remotiver ses troupes car derrière, deux équipes ne rigolent pas. A gauche, la Lazio. A droite, l’Udinese. Dans l’après-midi, les Frioulans ont dû cravacher dur pour venir à bout de la lanterne rouge Bari. Moins spectaculaire que la semaine dernière (c’était difficile de faire mieux à vrai dire), l’équipe de Guidolin a dû attendre le dernier quart d’heure et un pénalty de Di Natale (et de 22) pour empocher un nouveau succès, et enfoncer un peu plus Bari. Pour la première fois de la saison, l’Udinese goûte ainsi à la quatrième place. Mais le plaisir ne dure que quelques heures. Dans la soirée, la Lazio met très exactement 17 minutes pour tuer le match face à un Palerme encore sous le choc du 7-0. Deux passes décisives de Ledesma, deux buts de Sculli et 2-0. Pas d’effet Cosmi. Palerme perd pour la quatrième fois consécutive, et la Lazio reprend sa quatrième place, revenant même à deux points du Napoli. Une mise en bouche parfaite avant le bouillant derby de Rome la semaine prochaine.
La Roma, d’ailleurs. Les Romains ont déjà enfilé gants, écharpes et cache-nez, et se préparent au match de mardi face au Shakhtar Donetsk. Il y a deux jours, ils étaient pourtant dans le sud de l’Italie, bien au chaud, et sont sortis indemnes du bourbier de Lecce. Montella remercie ses buteurs d’un soir, Vucinic et Pizarro. Avec l’Aeroplanino sur le banc, les Romains volent : 7 points déjà pris en trois matches. Soit autant qu’avec Ranieri sur ses sept dernières rencontres. Les Giallorossi s’apprêtent à vivre une semaine décisive : la Ligue des Champions mardi, et le derby dimanche, qui déterminera si oui ou non ils peuvent encore envisager la quatrième place. Cette fameuse quatrième place que ne peuvent désormais plus viser ni la Juve, ni Palerme. Les Siciliens auraient d’ailleurs même pu se faire doubler au classement par Cagliari. Les Sardes de Donadoni, à la 94ème minute du match face à Bologne, mènent 2-1 et s’offrent une splendide huitième place. Mais sur un ultime effort, Gaston Ramirez donne le point du nul aux Bolognais (2-2). Pas de soucis en tous cas, ces deux équipes seront bien en Serie A l’an prochain.
Ce qui n’est pas le cas de toutes les autres équipes, de la 13ème à la dernière place. Chievo, 13ème, et Parme, 15ème, ont offert un match dégueulasse, digne d’un samedi soir en Ligue 1 (0-0), pendant que Mutu se rappelait qu’il était encore un joueur de foot. Au bon souvenir de la Fiorentina. Avec son doublé, auquel s’ajoute un but de Gilardino, la Viola enfonce le Catane de Diego Simeone (3-0), désormais à un point de la zone de relégation. Une zone rouge de laquelle sort, enfin, Cesena. Les sympathiques promus ont réussi le coup de la journée, en s’imposant à l’heure du déjeuner sur la pelouse d’une Sampdoria déprimante (2-3). Cesena (et ses deux pépites Parolo et Giaccherini) a désormais le même nombre de points que Lecce, premier relégable, et trois de plus que Brescia, avant-dernier. Bari reste au fond du trou. On ne mentionnera pas leur nombre de points de retard. Par respect pour Jean-François Gillet.
Lecce-AS Roma-1-2
Juventus-Milan AC-0-1
Sampdoria-Cesena-2-3
Chievo-Parme-0-0
Napoli-Brescia-0-0
Udinese-Bari-1-0
Inter Milan-Genoa-5-2
Bologne-Cagliari-2-2
Fiorentina-Catane-3-0
Lazio Rome-Palerme-2-0
Eric Maggiori
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