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Donnarumma et l’Inter, à une couleur près

Par Tristan Pubert
6 minutes

En finale de Ligue des champions, Gianluigi Donnarumma retrouvera l’Inter, une équipe qu’il a affrontée à onze reprises avec l’AC Milan. Si le portier italien a été formé et s’est révélé avec les Rossoneri, son destin aurait pu être bien différent, en bleu et noir.

Donnarumma et l’Inter, à une couleur près

« Si le PSG remporte la finale, il mérite de prendre le Ballon d’or », s’exclame au bout du fil Ciro Amor. Une analyse qui manque d’objectivité ? Peut-être, mais qui se comprend. Président emblématique de l’ASD Club Napoli, club où Gianluigi Donnarumma a enfilé ses premières paires de gants, il a été l’un des premiers à voir les prouesses dans les cages du dernier rempart parisien. « Je l’ai connu quand il avait quatre ans et il était déjà impressionnant », se souvient le sexagénaire. Même s’il connaît Gigio comme sa poche, il reste néanmoins impressionné par les performances de ce dernier plus de vingt ans plus tard, avec le PSG : « Il fait partie des meilleurs gardiens du monde, sans contestation. En toute honnêteté, je savais qu’il avait le potentiel pour devenir un grand gardien en Serie A. Mais ce niveau-là, franchement, je mentirais si je disais que je m’y attendais. »

La dernière fois que Gianluigi Donnarumma a affronté l’Inter (en match officiel), défaite 3-0 avec un doublé de Lautaro Martínez.
La dernière fois que Gianluigi Donnarumma a affronté l’Inter (en match officiel), défaite 3-0 avec un doublé de Lautaro Martínez.

Des prestations qui impressionnent même ses plus fidèles tifosi et qu’il devra rééditer en finale face à l’Inter samedi prochain à Munich. Un adversaire qu’il connaît bien, tant l’international italien de 26 ans a écœuré les attaquants intéristes durant près de six ans avec l’AC Milan. Mais surtout, l’enfant de Castellammare di Stabia a rendez-vous avec son passé. Un parcours qui, au printemps 2013, aurait pu virer au noir et bleu.

Le prodige du Diavolo

L’histoire de Donnarumma et du Milan, tout le monde la connaît : des débuts précoces à 16 piges lors d’un match face à Sassuolo en octobre 2015, des prestations qui ont fait de lui un élément indispensable de cette équipe pendant plusieurs saisons, puis un divorce douloureux à la suite de la non-prolongation de son contrat synonyme de départ libre (que les supporters milanais ont encore du mal à accepter). Autant dire qu’en Lombardie, le souvenir de Gigio reste très clivant.

Au départ, il y avait le Napoli, le grand club de la région, mais très vite la Juve, l’Inter et le Milan sont arrivés et se sont livré une vraie bataille.

Ciro Amor

De 2007 à 2017, Mauro Bianchessi a été le responsable du recrutement et de la formation de l’AC Milan. Et c’est notamment à lui que l’on doit la venue de Gianluigi Donnarumma, à l’été 2013, au centre de formation. « Je me souviens très bien d’avoir dit à Adriano Galliani, après que tout a été signé, que dans deux trois ans, Donnarumma serait le gardien titulaire de notre équipe première. J’avais finalement vu juste », se vante-t-il. Désormais directeur sportif de l’AC Monza, où il a rejoint Galliani, Bianchessi se souvient encore de la première fois où il a vu ses prouesses, avec l’ASD Club Napoli : « C’était sur un très mauvais terrain qui ressemblait plus à une piste de motocross. Mais, malgré les conditions difficiles, il avait été exceptionnel. J’ai tout de suite appelé Galliani pour lui signifier qu’on avait là un top gardien et il m’a dit de tout faire pour le signer. »

Évoluant dans les catégories supérieures en matière d’âge, faisant une tête de plus que les autres, Donnarumma ne passe pas inaperçu. Autrement dit, Bianchessi et le Milan ne sont pas les seuls sur le coup. Toutes les plus grandes écuries transalpines ont le prodige sur leur liste de courses. Si l’ASD Club Napoli a déjà eu dans ses rangs des gardiens talentueux comme Antonio Donnarumma, le grand frère, ou encore Antonio Mirante, pour Gianluigi, c’est un tout autre level : « C’était assez dingue, les plus grands clubs d’Italie se l’arrachaient. Au départ, il y avait le Napoli, le grand club de la région, mais très vite la Juve, l’Inter et le Milan sont arrivés et se sont livré une vraie bataille », se remémore Ciro Amor, éducateur et président du club. Un combat de coqs « des plus rudes et des plus féroces », souligne Mauro Bianchessi, qui raconte : « On était trois clubs vraiment dessus, nous, la Juve et l’Inter. À un moment, l’Inter avait même pris une grosse avance sur nous dans les négociations. »

« Tout était signé avec l’Inter »

Nous sommes au printemps 2013. Le jeune Gianluigi, alors âgé de 14 ans, est prêt pour le grand saut. Autrement dit, intégrer le centre de formation et quitter sa famille, une période loin d’être évidente pour ces jeunes adolescents. Mais quel centre de formation ? Après de longues semaines de négociation, l’Inter a (quasiment) acté la venue du gardien stabiese. En compagnie de sa famille et de ce bon vieux Ciro, Gigio se rend une petite semaine à Milan, visite les installations du club, signe un précontrat. Les dirigeants nerazzurri l’inscrivent même dans un collège pour la rentrée suivante. Tout semble acté. C’est donc avec la tunique noir et bleu que le destin de Donnarumma se dessine. « On avait tout signé, c’était bouclé. Mais à notre retour à Castellammare, tout a changé. Bianchessi a débarqué avec Galliani et Raiola », raconte Ciro.

Si Mauro Bianchessi nie « la présence de Raiola qui est devenu l’agent de Donnarumma bien après », l’ancien directeur du recrutement et de la formation de l’AC Milan confirme néanmoins ce séjour express à Castellammare di Stabia : « Quand on a su que Gianluigi et son entourage étaient allés à Milan pour signer avec l’Inter, je suis retourné chez lui et j’ai convaincu ses parents de venir dès le lendemain au siège du club. Avec Galliani, nous leur avons présenté un projet qui lui correspondait, je me suis mis en tant que garant, que tout allait bien se passer. Le lendemain, à Castellammare di Stabia, j’ai rencontré Gigio pour la première fois : je lui ai donné un maillot de l’AC Milan avec son nom. À ce moment-là, j’ai compris que je ne le perdrais plus jamais et qu’il porterait nos couleurs. »

Gianluigi Donnarruma et Ciro Amor, à droite.
Gianluigi Donnarruma et Ciro Amor, à droite.

Mais qu’est-ce qui explique ce retournement de situation ? Outre le fait que l’aîné Donnarumma, Antonio, était lui aussi formé au Milan, Mauro et Ciro avancent le même argument : l’amour de Gianluigi pour le Diavolo, que partage également le paternel. « Quand le Milan est revenu à la charge et qu’ils ont montré qu’il le voulait vraiment, Donnarumma n’a pas hésité une seule seconde », se souvient le président. Bianchessi confirme : « Quand je lui ai offert son premier maillot du Milan avec son flocage derrière, il a été très ému, au bord des larmes. La bataille avec l’Inter a été rude, mais il a choisi le Milan, parce qu’il était supporter milanais. » Pour prouver que Gigio est un vrai milanista, il ne lui reste plus qu’à sortir une finale XXL face à l’Inter et remporter cette Ligue des champions. « En tout cas, ici à Castellammare, on sera tous derrière Gigio et le PSG », conclut Ciro Amor.

Dans l’Aveyron, un bar décide de diffuser la finale de 1993 de l’OM plutôt que PSG-Inter

Par Tristan Pubert

Propos de Ciro Amor et Mauro Bianchessi recueillis par TP.
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