- Ligue 1
- J3
- Paris FC-Metz (3-2)
On était à la crémaillère du Paris FC à Jean-Bouin
Pour son premier match à domicile de la saison en Ligue 1, 46 ans après le dernier, le Paris FC a pris trois points précieux face à Metz (3-2) et surtout découvert son nouvel écrin : le stade Jean-Bouin. Si la prise de repères n’a pas été simple, notamment pour les supporters, ce premier acte a été une franche réussite. Reportage.

Pour la première fois, la rue Claude-Farrère n’était pas remplie de supporters du Paris Saint-Germain, du Stade français ou encore du FC Versailles, mais bien de ceux du Paris FC. Le club francilien pendait ce dimanche sa crémaillère dans sa nouvelle enceinte de Jean-Bouin, située à quelques mètres du Parc des Princes, lors d’une réception victorieuse du FC Metz (3-2). Malgré la grisaille, ce jour historique pour le PFC et ses supporters a été un franc succès.
Un déménagement bienvenu
À moins de deux heures du coup d’envoi, les maillots du Paris FC étaient pourtant rares dans la ligne 9 du métro, menant au nouvel écrin du club détenu par la famille Arnault. Mais dès lors que l’on s’approche de ce dernier, les tuniques bleu foncé sont partout. Problème, beaucoup de supporters perdus cherchent leur porte pour accéder aux tribunes. Il faut dire que cela change de Charléty, ancienne demeure du PFC située Porte de Gentilly à environ 8 kilomètres. Fatalement, pour venir au stade, il a fallu s’organiser différemment : « Pour moi c’est étrange parce que je m’étais habitué à Charléty, surtout que j’habitais à côté, donc j’y allais à pied. Là, j’ai dû faire une petite heure pour venir au stade, pose Abdoulaye, abonné depuis deux saisons. Maintenant, on va voir ce que ça donne, mais on est déjà à la maison ! » S’il n’est jamais simple de prendre ses marques dans son nouveau logis, certains, comme Éric, membre des ultras Lutetia, attendaient cet emménagement avec une impatience : « La proximité avec le PSG rend forcément la chose excitante. Puis, le gros côté positif, c’est que maintenant, on sera proche de la pelouse. » De son côté, Paul, qui suit le club depuis la saison dernière, se montre prudent : « Il faut que ça prenne, mais déjà les matchs seront plus serrés qu’au PSG. Après, on ne s’attend pas à monts et merveilles, on sera carrément plus indulgents. Il faudra du temps, y aller crescendo, c’est un autre projet, une autre offre. »
On ne veut pas devenir fous. On y va step by step !
Au micro de Ligue 1+, Jürgen Klopp, présent au stade comme la légende Gaëtane Thiney, va dans son sens : « Avoir du succès, c’est ce que nous voulons, c’est du football. Mais on ne veut pas devenir fous. On y va étape par étape ! » Le responsable football du groupe Red Bull sait surtout que ce déménagement va permettre au club francilien de continuer de grandir. Malgré les jets de flamme, le petit feu d’artifice et la musique Heart of Courage à quelques minutes du coup d’envoi, l’enceinte n’est pas totalement à guichets fermés comme annoncé. L’ambiance, en revanche, était au rendez-vous. Dès l’échauffement, les Ultras Lutetia se sont époumonés pour faire résonner l’enceinte. Insuffisant pour faire trembler Sadibou Sané, dont le but a refroidi tout le monde dès la 22e minute, mais le doublé d’Ilan Kebbal et le but de Moses Simon ont offert un beau spectacle aux plus de 17 735 âmes présentes (3-2), ce qui est une excellente affluence pour Jean-Bouin.
𝑽𝒐𝒕𝒓𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒗𝒆𝒍 𝒂𝒏𝒕𝒓𝒆 🏟️
🔵⚪️ #CertifiéParis #PFCFCM pic.twitter.com/hTrYJ8VeS0
— Paris FC (@ParisFC) August 31, 2025
« On est conquis ! »
Après la rencontre, les acteurs, eux aussi, ont semblé avoir pris leur pied, à l’image de l’attaquant Jean-Philippe Krasso en zone mixte : « C’est une belle enceinte, la pelouse est bonne. Je pense que ça fait plaisir aussi aux supporters, parce qu’on les entend beaucoup plus, c’est plus harmonieux. » Ce qui a le plus marqué Ilan Kebbal, c’est la proximité avec les fans : « On ressent l’émotion ! Il y avait du bruit. À Charléty, quand on voulait célébrer avec les supporters, il fallait sauter sur la piste, courir. (Rires.) Là, c’était bien ! » En conférence de presse, l’entraîneur Stéphane Gilli a même été plus loin : « On est conquis ! […] On a senti une ferveur, un douzième homme. Je suis ravi, c’est vraiment un très beau stade. J’espère que l’on va y faire de belles choses et qu’il sera plein tous les week-ends. » Ce succès est une première pierre, mais pour que le projet prenne, outre l’aspect sportif, il faudra surtout que la ferveur populaire soit au rendez-vous. Même si tout reste à faire, force est de constater que les débuts sont prometteurs.
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