Derby du Sud vs derby du Nord : le test comparatif

La bouffe : socca vs maroilles

Fine galette à base de pois chiche, diététique : la socca, c’est simple, accessible, et sexy. Face à elle arrive le maroilles avec ses gros sabots, qui s’invite dans l’assiette en dégueulassant le tapis, prend en otage vos papilles et ramène toujours la couverture à lui, quel que soit celui ou celle qui l’accompagne. Destiné à un public averti, forcément. Comme les films de Dany Boon.

Vainqueur : Sud

Les traîtres : Daniel Bravo vs Philippe Brunel

Nice (1980-1983), Monaco (1983-1987), re-Nice (1987-1989) et re-re-Nice (1999-2000) : Bravo a kiffé la Côte d’Azur pendant toute sa carrière, et ça ne l’a pas gêné de passer de l’un à l’autre. Même syndrome chez Philippe Brunel, lancé puis revenu à Lens, avant de filer à Lille quelques années plus tard. Ce dernier n’avait pas la classe de son homologue, n’est même pas le premier résultat lorsqu’on pianote ses nom et prénom sur un célèbre moteur de recherche, et pourtant, contrairement au beau Daniel, lui compte un palmarès dans les deux clubs : un titre de champion ainsi qu’une Coupe de la Ligue avec le RCL, et… une Coupe Intertoto (oui, ça compte) avec le LOSC. Tu l’as bien méritée, celle-ci, Philippe.

Vainqueur : Nord

Le derby de la Côte d'Azur contre le racisme ✋ One derby. One commitment. #PlayAgainstDiscrimination pic.twitter.com/CIX4vQ5323

— Ligue 1 McDonald's (@Ligue1) March 28, 2025

Ambiance en tribune

On passera sur l’atmosphère de Louis-II qui, même au-delà de la blague, reste tout sauf une ambiance de football. À quelques kilomètres plus à l’ouest, chez les Aiglons, c’est la dimension trop ambitieuse de l’enceinte (36 000 strapontins) qui donne souvent une impression de vide et un écho considérable. Quand on sait que Bollaert n’a plus laissé un siège vide depuis la Révolution française…

Vainqueur : Nord

Rivalité

La Côte d’Azur offre tout simplement le derby le plus proche de Ligue 1, puisqu’une petite quinzaine de kilomètres seulement – à vol d’oiseau – séparent les deux villes. Alors non, il ne faut pas blaguer avec ça, l’ex-basketteur et consultant sur TV Monaco Laurent Sciarra l’a appris cette semaine à ses dépens. Pour autant, le véritable antagoniste de proximité est peut-être à aller chercher du côté de la Canebière, pour le Gym comme pour l’ASM. Preuve que l’ambiance n’est pas si électrique que ça, autour de Villefranche-sur-Mer. Tout le contraire du derby Boulanger et cette opposition entre snobs métropole et ploucs cité minière, Nord et Pas-de-Calais, Dogues et Sang et Or. Depuis la remontée lensoise, c’est un vrai plaisir à chaque opposition.

Vainqueur : Nord

Enjeu

Le troisième contre le quatrième d’un côté, le sixième contre le huitième de l’autre : y a-t-il besoin d’en rajouter ? Monégasques et Niçois sont même à égalité de points dans leur lutte pour le podium, et ce choc ressemble à un tournant. Après, la course à la Ligue Conférence, c’est bien aussi…

Vainqueur : Sud

Historique

Là, il y a match. Durant l’avant-guerre, le Racing – fondé dès le coup d’envoi du XX^e siècle – affrontait l’Olympique lillois alors que celui-ci n’avait pas encore donné naissance au LOSC. Par la suite, on a eu le droit à une finale de Coupe de France 100% nordiste en 1948, une lutte acharnée pour le titre de deuxième division en 1973, et une bataille féroce pour le maintien en 1997, avec l’enterrement lillois orchestré par Lens, lors du derby de la 34^e journée (1-0). Sur la Côte d’Azur, il a fallu attendre 1954-1955 pour connaître le premier derby, et les deux équipes se sont d’ailleurs agrippées au sommet du championnat dès la saison suivante, l’OGCN terminant champion à deux points du voisin. On peut également noter, bien après, une superbe remontada niçoise en 2004 (3-4) et un envahissement de terrain des ultras du Gym – suivie d’une baston avec la police – sur le Rocher en 2010. Pour les deux rivalités, le nombre de confrontations tourne autour de 120, et s’il faut trancher, disons que le derby du Nord a historiquement offert plus de suspense (Lille ne compte même pas dix victoires de plus que le voisin) que celui du Sud (une vingtaine de succès en plus pour l’ASM).

Vainqueur : Nord

Score final : 4-2 pour le derby du Nord

Si vous devez choisir, préférez l’affiche de dimanche, ça vaut toujours le coup, même si le teaser publié par la Ligue veut nous indiquer le contraire. En revanche, ne poussez pas trop, vous n’êtes pas obligé de vous infliger une chiconflette au maroilles devant DAZN.

Déesse ⚡️ Sainte-Barbe pic.twitter.com/VRYj1BUT9I

— Ligue 1 McDonald's (@Ligue1) March 25, 2025