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Strasbourg, l’école du kif

Par Enzo Leanni
4 minutes

Après avoir fait valser l’Olympique lyonnais ce vendredi (4-2), les joueurs de Strasbourg se sont lancés dans des danses encore plus endiablées. Avec Emanuel Emegha, Diego Moreira et Dilane Bakwa en chefs de file, autant sur le terrain que dans les vestiaires, cette jeunesse dorée se régale, et c’est toute la Ligue 1 qui en profite.

Strasbourg, l’école du kif

« C’est le plus beau jour de ma vie », s’est exclamé Valentín Barco sitôt le coup de sifflet final donné, et on ne sait pas vraiment s’il parlait de la sensation de devenir papa quelques heures plus tôt ou de celle d’infliger une leçon à l’Olympique lyonnais (4-2). Les émotions doivent se bousculer dans la tête de ce milieu polyvalent argentin prêté par Brighton et dont la Ligue 1 est en train de s’amouracher. Son excellent match, vendredi en ouverture de la 27e journée, permet à Strasbourg de grimper à la cinquième place en passant devant son adversaire du soir. De quoi s’enflammer ? « On est une équipe qui joue bien au foot, on a pu le voir, on est prêts pour aller chercher la Ligue des champions », s’est félicité celui qui arbore la même coupe que Cole Palmer, mais avec des cheveux roux. À peine débarqué dans les rangs du Racing, le gaucher semble déjà pleinement dans le moule de cette équipe jeune, détonante et, surtout, ambitieuse.

Des gamins attachants

Pendant que Barco sautait dans les bras de Liam Rosenior – coach et animateur de cette bande de joyeux lurons – après sa passe décisive sublime pour Emanuel Emegha, ce dernier était à l’autre bout du terrain en train d’enchaîner les pas de danse avec Diego Moreira, Dilane Bakwa et Samuel Amo-Ameyaw. À chaque but collé à l’OL ou aux autres équipes de Ligue 1 depuis le début de saison, l’avant-centre mène les célébrations d’un rythme endiablé. Il faut dire qu’à 22 ans, le Néerlandais fait office de cadre dans cette équipe de gamins, dont la moyenne d’âge pointe à seulement 21,4 printemps, tout en étant dopée par les vétérans Karl-Johan Johnsson (35 ans) et Thomas Delaine (33 ans).

Cette volonté de jeunesse trouve sa source de l’autre côté de la Manche, sur les rives de la Tamise. Depuis que le RCSA est passé sous pavillon BlueCo, tous les choix semblent régis dans l’intérêt de Chelsea, même celui d’empiler les espoirs en Alsace avant d’en expatrier quelques-uns vers la Premier League l’été prochain. Une réelle menace à laquelle se sont opposés de nombreux supporters, mais les appels à la grève semblaient loin, vendredi soir, lorsque l’ensemble du kop de la Meinau s’est mis à entonner des chants en chœur avec ses joueurs. Car oui, on peut être contre la multipropriété et le trading, mais finalement tomber sous le charme d’une équipe composée de jeunes morts de faim, attaquant à tout-va et terriblement attachants.

Le « bordel » comme recette miracle

Les équipes de DAZN ne s’y sont pas trompées. Alors que la Ligue 1 cherche à raconter des histoires, immiscer les caméras dans un vestiaire incandescent est un bon point de départ. Quelques minutes après la causerie de Rosenior, elles ont été autorisées à entrer pour capter les moments d’allégresse que ces grands enfants ne revivront peut-être jamais plus dans ce foot moderne si cloisonné. « Mettez la musique, on va foutre le bordel ici », s’est mis à hurler Dilane Bakwa. L’ancien Bordelais se retrouve avec ses lunettes de soleil fétiches aux verres rouges, dansant face à Moreira, rompu aux joutes de TikTok, tresses au vent et short remonté, et Emanuel Emegha, aussi dynamique sur les sons de rap français les plus populaires du moment que face aux défenseurs du championnat. « Ces gars sont ambitieux, cool, unis. C’est souvent la fête dans le vestiaire. L’entraîneur aime ça. Il veut qu’on transpose notre énergie et notre joie de vivre du vestiaire au terrain. C’est une philosophie qui me plaît. Je participe un peu au bordel en chantant et en dansant », avouait Andrey Santos à L’Équipe avant la rencontre. Liam Rosenior himself confirmait, une fois la victoire acquise, son goût pour cet enthousiasme sur et en dehors du terrain.

Sous les crépitements de flashs dignes d’une boîte de nuit, les joueurs se demandent même : « qui va [les] stopper ? ». La question mérite d’être posée. Après avoir fait tomber Rennes, Marseille, Lille et Lens, les Strasbourgeois se sont offert Lyon avec la manière et se posent en candidats crédibles à l’Europe. Ils comptent désormais un point d’avance sur l’OL et seulement un de retard sur Nice et Monaco. Ça tombe bien, ces deux adversaires seront au programme, comme le Paris Saint-Germain, dans un sprint final où l’insouciance de cette jeunesse pourrait jouer un rôle important. Sans qualification pour la Ligue des champions, une grande partie de l’effectif devrait s’envoler vers d’autres horizons. Même en remportant les plus beaux trophées avec Chelsea, ces joueurs en devenir ne pourront que regretter avec mélancolie cette saison de tous les amours.

Le beau geste de Strasbourg qui vient à la rescousse d’un club amateur

Par Enzo Leanni

Propos de Valentín Barco recueillis par DAZN

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