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Samuel Umtiti, ce Lyonnais que j’aimais
Samuel Umtiti a annoncé son départ à la retraite à 31 ans, ce lundi. On pouvait être un fidèle supporter des Verts et adorer le joueur et ce gars toujours souriant. La preuve.

Je dois bien l’avouer, l’annonce de fin de carrière de Sam Umtiti m’a mis un petit coup. Peut-être parce qu’on ne s’y attendait pas tant, ou plus trop. Sans doute aussi parce qu’on a quasiment le même âge. Et que la retraite à 31 ans, c’est généralement bien trop tôt pour un défenseur central et pour un footballeur tout court. Au fait, je suis supporter stéphanois. Passionné, assidu, Vert depuis toujours et à jamais, jusqu’à se ronger les ongles devant un match à Clermont le samedi soir. Mais l’annonce un peu inattendue d’Umtiti, un lundi de septembre, m’a fait quasiment le même effet que j’avais ressenti pour les retraites de Blaise Matuidi ou Loïc Perrin. La fin d’une époque, quoi. Parce que j’ai toujours adoré le joueur.
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Quand Samuel Umtiti a commencé en pro, avec la particularité de découvrir ce grand monde en enchaînant trois titularisations dans trois compétitions différentes (Ligue 1, Coupe de France et Coupe de la Ligue) en janvier 2012, j’étais étudiant à Lyon, je bouffais beaucoup de Ligue 1 et je regardais quasiment tous les matchs de l’OL. Dès ses 19 ans, Sam est devenu un pilier de la défense d’une équipe que j’adorais détester. Stable, fiable, intelligent, anticipation, relance propre, tout ce qu’on aime. Et l’humilité en dehors des terrains, en plus d’un sourire ravageur. Jamais un mauvais mot contre l’ASSE, pas que je me souvienne. Même un soir de 3-0 cruel encaissé à Sainté.
Gauche caviar
Je me rappelle tous ses buts en Ligue 1 – bon, il y en a eu seulement trois, contre Troyes, le PSG et Caen, mais quand même. De sa frappe sèche, pure et pleine lulu contre Tottenham, le soir de la Saint-Valentin en 2013, une merveille qui n’avait pas empêché la défaite de l’OL dans ce 16e de finale aller de Ligue Europa, ce qui aide encore plus à apprécier un tel bijou. C’est le genre de but qui se regarde en boucle sans problème sur Youtube. Il mettra quasiment la même quelques années plus tard, toujours en Coupe d’Europe, contre les Tchèques de Boleslav au bout du mois de juillet. La gauche caviar.
Umtiti with a GOLAZO 🚀🚀🚀 🇫🇷 Happy birthday, @samumtiti! 🎈#UEL pic.twitter.com/Fl5rawuESB
— UEFA Europa League (@EuropaLeague) November 14, 2019
Je me souviens à l’Euro 2016 de me réjouir de la suspension d’Adil Rami. Parce que ça allait permettre à la France grand public de découvrir le talent de Big Sam. Qui fera clairement le taf pour son intérim et qui aura eu la particularité de lancer sa carrière internationale (31 sélections, comme son âge de retraite) par un quart, une demie et une finale de championnat d’Europe, avec ce foutu but d’Eder. J’étais sincèrement content, ce même été, et aussi fier pour lui, qu’il rejoigne son club de rêve, le Barça, en suivant ça de loin. Quelque part, il ne serait plus un adversaire des Verts et il n’y avait plus aucune raison de l’aimer en secret.
La démarche du roi
Il y avait Benjamin Pavard et sa frappe de bâtard, mais qui se souvient du chant « il m’entraîne au bout de la nuit, Samuel Umtiti » lui aussi à la mode en 2018 ? Je dois confier qu’il m’arrive encore de le fredonner sous la douche, même sept ans plus tard. Cette Coupe du monde monumentale, celle de son avènement, de son entrée définitive dans l’histoire des Bleus et dans l’histoire du foot. Cette compétition bénie couronnée par le but du 1-0 contre la Belgique d’un coup de casque au premier poteau, au nez et à la barbe de Marouane Fellaini et de Thibaut Courtois. Ma plus grosse émotion de ce Mondial, loin devant tout le reste. Devant l’Argentine, devant Kylian Mbappé. La célébration hilarante et glaciale juste derrière, ce « cassage » de démarche immortalisé par le son de Vegedream. Magnifique. Sam aura forcé sur son genou pour aller au bout de cette aventure, et on ne l’oubliera jamais.
LE MOMENT DU JOUR ! La tête de @samumtiti qui envoie l'@equipedefrance en finale de la #CM2018 📽 Les meilleurs moments 👉 https://t.co/PjvIOs3Zl9 👀 Listing TV 👉 https://t.co/euq27x03uH pic.twitter.com/GbVeR5H8Bn
— Coupe du Monde de la FIFA 🏆 (@fifaworldcup_fr) July 10, 2018
Les blessures à ce genou vont lui pourrir la suite de sa carrière. Après cette Coupe du monde, il n’y aura plus que six apparitions sous le maillot bleu, avec ce dernier but contre l’Islande en mars 2019. À chaque fois, ça faisait de la peine de le voir s’éloigner des terrains, de le voir diminué. Il m’a fait regarder des résumés de matchs de Lecce, et je me suis surpris à attendre son retour à un bon niveau avec le LOSC. Je suis pour toujours stéphanois. Par fierté, par loyauté et supporterisme, ce n’est pas si simple à avouer, mais je pourrais dire que j’ai adoré un défenseur lyonnais. Et que dans un autre espace-temps, j’aurais payé pour voir une charnière Loïc Perrin-Samuel Umtiti jouer ensemble à Geoffroy-Guichard.
Sam, merci pour la carrière, la deuxième étoile, les rires communicatifs et le sacrifice. Personne ne cassera jamais plus la démarche aussi bien que toi. Et bien sûr, allez les Verts.
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